Les restrictions décidées par l’Union Européenne envers les constructeurs automobiles en termes d’émissions de CO2 les contraignent à développer des motorisations dites propres. La prestigieuse marque italienne Maserati n’y échappe pas. Voici notre essai « vie de château » de la Maserati Ghibli Hybrid en finition GranLusso, soit la toute première voiture hybride commercialisée par Maserati.
Dévoilée en juillet 2020, la Maserati Ghibli Hybrid représente un petit premier pas réalisé par le constructeur de Modène en matière d’électrification de son catalogue car, la motorisation de cette grande berline est composée d’un 4-cylindres essence 2.0 l turbo à injection directe essence Multiair qui est associé à un alterno-démarreur de 48 volts ainsi qu’à un compresseur électrique baptisé « e-Booster ». Dans quelques mois, rappelons que Maserati fera sa révolution 100% électrique avec l’arrivée de nombreux modèles dont la déclinaison « à piles’ de la nouvelle super-sportive MC20. Débutons notre essai réalisé dans la belle région de Fontainebleau en présentant les signes distinctifs de la Ghibli Hybrid.
En matière de style, la Maserati Ghibli Hybrid fait apparaître une nouvelle calandre aux barrettes en forme de diapason. Le Centro Stile Maserati s’est aussi appliqué à mettre en valeur la prestigieuse berline hybride grâce à des touches de bleu conformes aux nouveaux codes écologiques du marché automobile. On retrouve notamment cette couleur sur les ouïes latérales et les étriers de freins. Des optiques arrière inédites à la signature lumineuse en forme de boomerang sont aussi au programme.
Au-delà de tous ces nouveaux éléments et retouches, la Maserati Ghibli est toujours aussi originale et son design n’est comparable à aucune autre berline de luxe notamment avec cette superbe face avant qui représente un parfait mariage, entre agressivité et classe.
Ce ressenti visuel est le même pour le profil élancé de la Ghibli, notre version d’essai étant équipée de belles jantes « Teseo » d’une taille de 20 pouces (option : 2 400 €). A l’arrière, ce sont les nouveaux feux qui offrent la dose de modernité indispensable, aujourd’hui, à une telle voiture haut de gamme. Au final, on est bien en présence d’une Automobile avec un grand « A » qui cultive une tradition à l’italienne. Avouons que nous sommes réellement tombés sous son charme surtout avec cette belle teinte métallisée « Grigio » (option : 1 200 €) aux reflets saisissants. Entre parenthèses et, non sans humour, sortez vos calculatrices car, comme vous l’aurez compris, notre Ghibli d’essai fait la part belle à de très nombreuses options.
Ce n’est ainsi pas un hasard si la Ghibli Hybrid prend la pause dans le village de Barbizon connu mondialement pour avoir accueilli, au 19ème siècle, des peintres en recherche d’inspiration et souhaitant créer des œuvres mettant à l’honneur la nature. Passons à l’intérieur de notre Ghibli Hybrid.
Comme pour sa « robe extérieure », l’habitacle luxueux de la Maserati Ghibli Hybrid profite de touches de bleu que l’on retrouve, entre autres, sur l’emblème de la marque fondée à Modène en 1914 et les surpiqûres. On remarque également la présence du système d’info-divertissement “Maserati Intelligent Assistant” de dernière génération avec un écran d’une taille de 10,1″, l’instrumentation digitale évoluant avec de nouvelles indications liées à la conduite d’un véhicule hybride. Croyez-nous, ce nouveau système est un véritable bonheur à utiliser sachant que la Ghibli en avait bien besoin.
Quant aux matériaux de cet intérieur, ils sont de très haute qualité et leurs assemblages touchent à la perfection. Certes, on en demande pas moins venant d’une Maserati mais, cela participe largement à proposer une atmosphère agréable ainsi qu’un raffinement exceptionnel, Si certains y verront un manque de modernité, nous observons et, nous profitons, surtout, d’une tradition « GT » (Grand Tourisme) parfaitement respectée par Maserati. Précisons, de nouveau, que notre Ghibli d’essai ne manque pas d’options qui subliment cette espace de vie automobile : « Cuir naturel pleine » (660 €), « Finition Black Piano » (2 160 €), « Pédalier Sport en inox » (360 €), etc… Place aux belles routes de la forêt de Fontainebleau en oubliant donc, les V6 et V8 Maserati, comprendre les blocs Ferrari.
Pour commencer, peut-ont qualifier cette Maserati Ghibli de vraie voiture hybride ? Peut-être pas quand on sait que c’est la plus petite des technologies d’électrification qui se cache sous sa carrosserie à savoir, celle baptisée « mild-hybrid » (MHEV). Concernant le 4-cylindres 2.0 l, c’est tout simplement la première fois que ce type de petit moteur est monté sur une Maserati. En chiffres, la Ghibli Hybrid c’est 330 chevaux de puissance (à 5 750 tr/min) envoyés aux roues arrière et un couple de 450 Nm (entre 2 250 et 4 500 Nm).
Dès les premiers tours de roues effectués au volant de la Maserati Ghibli Hybrid, on ressent une certaine plénitude, le trio moteur thermique/système électrique/boîte de vitesses ZF automatique (8 rapports) jouant une partition quasi-parfaite. De plus, le dispositif MHEV apporte une réactivité supplémentaire lors des changements de vitesse qui ne manquent en aucun cas de fluidité.
En mode « Sport », le 4-cylindres reste, en revanche, très linéaire à l’accélération ce qui n’est pas surprenant, ni péjoratif, pour une berline typée GT. La puissance se ressent ainsi d’une manière plutôt douce et suffit néanmoins largement à emmener les quelques 2 000 kilos de l’auto ce qui représente une première satisfaction, toujours avec un maximum de confort.
Sur le plan dynamique, c’est sérieux, plutôt agile et on se surprend même à s’amuser sur l’asphalte détrempée en faisant dériver le train arrière de la Ghibli. Il faudra alors ne pas compter sur une direction hyper-précise pour remettre la berline dans le bon sens de la marche, attention donc. Précisons que notre Ghibli d’essai est dotée de la « suspension Skyhook » aux amortisseurs contrôlés électroniquement (option : 2 760 €). Ce dernier dispositif fait donc des merveilles sur le plan du confort grâce à un très bon compromis entre souplesse et fermeté. Continuons avec une donnée qui nous tient à coeur chez LesVoitures.com : les freins. Sur la Ghibli Hybrid, il n’y a rien à en redire, c’est informel et mordant. Niveau sonorité, on reste logiquement sur notre faim car, nous ne sommes vraiment pas adeptes de bruits artificiels émis par les haut-parleurs. On adopte alors, très naturellement, un rythme moins soutenu qui met en exergue les qualités routières de très haut niveau que révèlent la Ghibli Hybrid.
En d’autres chiffres, la Maserati Ghibli est annoncée pour un 0 à 100 km/h réalisé en 5,7 s et une vitesse maximale de 255 km/h. Venons-en à la consommation de carburant relevée lors de notre balade à Fontainebleau : 11,3 l/100 km, ce qui est respectable ! Sur le plan des émissions de CO2, Maserati indique qu’elles sont comprises entre 183 et 213 g/km, la fiche descriptive répondant à notre Ghibli d’essai indiquant 203 g/km, cela équivaut à un malus de 13 682 €, aïe !
Pour conclure, nous avons été séduits à tous les niveaux (sauf un) par la Maserati Ghibli Hybrid qui offre un formidable agrément de conduite malgré sa « petite » motorisation. Destinée à une clientèle des plus exigeantes, la Ghibli hybride saura satisfaire ceux qui aiment rouler avec classe sans passer toutes les deux heures à la station-service. Enfin, notre « sauf un », c’est le prix de cette voiture : à partir de 86 500 (finition GranLusso). Une fois les prix des options ajoutés, on arrive à 111 040 € hors malus écologique pour notre voiture italienne d’essai. C’est beaucoup trop pour un modèle motorisé par un 4-cylindres.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com (Alexandre Besançon et Thomas de Chessé : drone)
