C’était il y a 30 ans, la Mazda MX-5 était née avec, depuis, le même nombre d’année de plaisir automobile pour ceux qui ont pris et, qui prennent toujours, le volant, d’une des quatre générations du roadster (NA, NB, NC, ND). Présentée en 2014, le MX-5 ND célèbre trois décennies de succès grâce à la série limitée 30ème anniversaire. Direction les Alpes pour un essai haut en couleurs.
Alors que les SUV, voitures électriques et hybrides envahissent le paysage automobile, le Mazda MX-5 fait beaucoup plus que de la résistance. En effet depuis 1989, plus d’1 million d’exemplaires ont été assemblés et, le MX-5 est à ce jour le 4ème cabriolet le plus vendu en France, ceci devant la Mercedes-Benz Classe C Cabriolet alors que les trois premières places du podium des “voitures sans toit” sont occupées respectivement par le duo Fiat 500/Abarth 595, Mini Cabrio et Smart fortwo.
Disponible à 3 000 unités pour le monde entier, dont 200 pour la France, (versions Soft Top et RF confondues), le MX-5 30ème anniversaire se distingue des autres modèles de la gamme par une livrée exclusive “Racing Orange” qui, dans l’esprit, lui va comme un gant même si on aurait apprécié la possibilité de choisir entre deux ou trois autres coloris.
Pour continuer sur la “panoplie” de ce roadster anniversaire, la dotation en équipements est plus qu’intéressante. On trouve ainsi principalement des jantes forgées également spécifiques de 17″, le système de freinage Brembo (à l’avant)/Nissin (à l’arrière) et, en guise de cerise sur le gâteau, le Pack Sport qui inclut les sièges Recaro, la barre anti-rapprochement et les amortisseurs Bilstein. En guise de bougie d’anniversaire, un badge numéroté “30th Anniversary” est situé en bas de l’aile arrière gauche.
L’habitacle du Mazda MX-5 30ème anniversaire, quant à lui, reprend des touches d’orange et s’embellit de finitions en Alcantara. S’asseoir derrière le volant du roadster, c’est redécouvrir une position de conduite très basse destinée à générer un agrément de conduite sportif idéal. Mazda a même réussi le pari de réaliser un habitacle confortable où toutes les commandes tombent le plus intuitivement possible sous la main.
Avant de prendre la route en direction des cols de la Ramaz, de la Colombière et des Avaris, précisons que cette série limitée du MX-5 est motorisée par le 2.0 l Skyactiv-G de 184 chevaux et équipée de la boîte manuelle (6 rapports). La puissance, faut-il le rappeler, étant transmise aux roues arrière. Précisons aussi, que c’est depuis l’année dernière que le 4-cylindres atmosphérique est passé à 184 chevaux.
Il nous avait manqué le MX-5. Après les essais des versions 1.5 l Skyactiv-G de 131 ch et 2.0 l Skyactiv-G de 160 ch (2015), sans oublier l’essai du Mazda MX-5 RF (2017), c’est un véritable bonheur de monter de nouveau à bord de celui que nous avons surnommé à l’époque le “Funtastique” roadster. Avec 24 chevaux supplémentaires, le 2.0 l Skyactiv-G offre tout son potentiel au “poids plume MX-5” qui flirte avec les 1 000 kilos.
Dès la première ascension, on retrouve une générosité moteur impressionnante. Une allonge remarquable peut également caractériser le 4-cylindres essence 2.0 l, ceci avec un pic de puissance atteint à 7 000 tr/min alors que le couple de 205 Nm l’est dès 4 000 tr/min. On le savait déjà, on le répète, Mazda est un motoriste hors-pair ! Niveau performances, cela donne pour notre modèle au Soft Top un 0 à 100 km/h réalisé en 6,5 s et une vitesse maximale de 219 km/h. En termes d’écologie administrative et punitive, les 156 g/km de CO2 émis vous coûteront 2 143 € de malus.
Aux commandes du roadster japonais, une fois la capote rangée, à savoir que cette opération est d’une simplicité enfantine, tous nos sens sont décuplés. La direction directe, la commande de boîte au guidage ultra-précis, la pédale de freins au toucher tout aussi efficace sont un véritable bonheur que tout automobiliste se doit de connaître un jour.
Le Mazda MX-5 est tout simplement un jouet pour grand enfant. Il n’est, à ce titre, pas nécessaire de se prendre pour Fangio pour jouir de ses remarquables capacités dynamiques. La plus “jouissive” étant celle ressentie en sortie d’épingle ou de virage serré quand on aime (on n’aime pas, on adore), accélérer tôt, trop tôt. A cet instant, les roues avant encore braquées, le MX-5 débute sa danse au niveau du train arrière. Cela glisse alors avec un équilibre incroyable avant que l’électronique n’intervienne pour sécuriser les ardeurs de ceux qui pourraient s’emballer un peu trop. On aurait d’ailleurs apprécié, que l’ESP nous laisse “un poil” plus de marge surtout que le différentiel à glissement limité assure déjà l’essentiel mais, répétons-le, le plaisir est bien là surtout que les amortisseurs Bilstein génèrent une savante fermeté sans compromettre le confort. Ainsi, les portions de routes dégradées par les amplitudes de températures propres aux Alpes, entre l’été et l’hiver, sont absorbées avec une facilité déconcertante.
A vivre allure, on en redemande alors toujours et encore, sans regarder la consommation d’essence et en tapant un peu plus dans les freins. Sur ces deux aspects, le poids réduit du roadster fait des miracles. Nous avons, à notre grande et heureuse surprise, relevé une consommation hallucinante de seulement 10,4 l/100 km et les freins n’ont jamais donné de signes de fatigue. Rien ne peut arrêter le MX-5 sur les sommets alpins sauf, peut-être… La réponse en photo ci-dessous.
Facturé à 35 500 € en ST (Soft Top – capote en toile) et à 38 000 € en RF (Retractable Fastback), le Mazda MX-5 30ème anniversaire est finalement lui-même un cadeau à tous ceux qui souhaitent renouer avec les plaisirs oubliés de l’automobile. Attention, il n’y en a donc que 200 pour la France et ce nombre est en train de fondre comme neige au soleil.
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec