Un an après la révélation de la première Sports Series à Genève, la 570S, McLaren Automotive a “récidivé” en présentant en mars dernier la 570GT, “GT” pour Grand Tourisme. Alors que la 570S est synonyme de sportivité à l’état pur, et l’autre Sports Series, la 540C, représente une version d’entrée de gamme, la 570GT joue la carte du confort grâce à des réglages spécifiques et son surprenant coffre. C’est sur les magnifiques routes du Sud de la France que nous avons eu le plaisir de l’essayer…
D’une McLaren à une autre, car il y a peu nous avons pris les commandes de la 570S. C’était en région parisienne, dans les Yvelines. La Supercar très sportive nous avait littéralement scotchés à son siège (à lire ici). Son rouge sulfureux était en parfait accord avec les sensations ressenties à son volant.
Quant à la 570GT, nous l’avons découverte pour la première fois en Suisse. Sa teinte Ice Silver nous avait charmés mais, comme nous avons l’habitude de l’écrire, rien ne vaut un environnement naturel pour jouir d’un tel design. A notre arrivée dans le Sud, il y a quelques semaines, c’est exactement dans la même “configuration Suisse”, à la jante près, que nous avons retrouvé la 570GT. Avant de découvrir notre essai en détail, voici notre 570GT en vidéo le long de la mer méditerranée.
Esthétiquement, la 570GT est identique à la 570S sauf pour sa partie supérieure inédite. Ainsi, un long toit panoramique recouvre son habitacle alors que celui de la 570S peut être défini de cockpit. Le V8 3.8 l biturbo que partagent les deux Supercars et pour l’une presque à l’air libre, alors que pour la GT, il est caché par un coffre. D’un volume de 220 l, ce second emplacement de rangement est accessible par la simple ouverture d’une vitre latérale. Au total, ce sont 370 l de capacité de chargement qui sont proposés grâce à l’autre emplacement situé sous le capot à l’avant.
Comme pour nous ramener à l’origine de la marque, la compétition, et nous rappeler que nous sommes en présence d’une voiture à la sportivité toujours exacerbée, il nous fallait du rouge ! McLaren Automotive avait lu dans nos pensées en mettant à notre disposition une 570GT à l’intérieur…
Une fois à bord de la Supercar, il nous a fallu, en aussi peu de temps qu’il ne faut pour l’écrire, que quelques rapides réglages pour retrouver une position de conduite parfaitement identique à celle de l’essai de la 570S. Les McLaren sont des objets roulants qui marquent au plus profond de l’esprit, de la mémoire…
Le toit panoramique apporte un halo de lumière plus qu’intéressant et agréable, une ouverture sur l’extérieur propre à la philosophie du Grand Tourisme. Une question se pose alors, les réglages “confort” apportés à la 570GT sont-ils en accord avec l’ADN de la marque britannique ?
Dans les chiffres, il n’y a que 2 dixièmes de seconde de différence entre le 570S et la 570GT sur l’exercice du 0 à 100 km/h avec respectivement 3,2 s et 3,4 s. Le commun des mortels ne s’en rendra jamais compte. La différence entre les deux 570 est beaucoup plus identifiable grâce à d’autres chiffres, ceux de l’amortissement. Ce dernier est ainsi plus souple de 15% à l’avant et 10% à l’arrière sur la 570GT. L’autre différence relevée est une direction électro-hydraulique moins dure. Sur cet aspect des plus importants pour une Supercar, les ingénieurs de chez McLaren ont réussi le pari de paramétrer une Supercar qui ne perd que très peu en précision, toujours comparativement à la 570S, mais qui gagne énormément en matière d’agrément de conduite. La 570S nous avait néanmoins bluffés par ses capacités à se mouvoir en ville, la 570GT en est une parfaite extrapolation.
En revanche, à l’abord des premiers virages qui nous ont amenés à 650 m d’altitude, non loin du Parc National du Mercantour, à Coaraze, surnommé le « village du soleil », l’écart de comportement entre les deux McLaren se creuse aussi fort que les routes de montagne empruntées.
Dans les courbes, le train avant de la 570GT n’est pas aussi précis que celui de la redoutable 570S. Mais attention, on touche néanmoins à la perfection automobile. Du terme “redoutable” on passe à “efficace”, à savoir que l’on place la 570GT où l’on veut mais la sensation renvoyée à travers le volant n’est pas aussi impressionnante. Les suspensions plus souples y sont également pour beaucoup. Certes, elles absorbent beaucoup plus les défauts de la route que la 570S, dans un confort plaisant, mais, elle n’offre pas ce ressenti de précision et de sportivité extrême. Ce dernier n’est pas l’état d’esprit de la 570GT même si elle colle au bitume. A noter qu’en matière de freinage, à l’instant où l’on touche à la pédale de gauche, on touche aussi au “graal automobile” !
Venons-en à évoquer LE point commun entre les deux McLaren. Les majuscules sont de rigueur car une fois passés les 5 000 tr/min (en mode Sport), on ressent une accélération identique, du domaine de l’extraordinaire, au moment où les deux turbos se déclenchent… A cet instant, le châssis à la structure monocoque en carbone révèle un dynamisme déconcertant. Rappelons que les McLaren sont les plus légères des Supercars avec environ 200 kilos de moins que leurs concurrentes.
Le volant bien en main, les choses sont désormais évidentes. Une fois un temps d’adaptation et l’appréhension du comportement de la 570GT assimilés, cette dernière se montre diabolique ! Les 570 chevaux qui se libèrent totalement à 7 500 tr/min et les 600 Nm de couple ne sont plus une invitation à “cruiser” mais à enchaîner les sorties d’épingles à très vive allure. Le plaisir est alors intense, indéfinissable. McLaren a su créer une voiture à la plage d’utilisation à faire pâlir la Porsche 911 !
Une fois le village de Coaraze derrière nous, le Sud nous a offert un décor parfait pour faire ressortir la fluidité des lignes de la 570GT. Telles des pauses après l’effort, après être redescendus de la zone rouge, chaque ville, ou bord de mer ont été l’occasion de mettre en exergue le fabuleux design à l’aérodynamique exemplaire de la 570GT.
En conclusion, de nouveauté en nouveauté, McLaren enrichit sa gamme en exploitant un savoir-faire né de la compétition automobile. Grâce à un style original et aussi attractif que novateur, le jeune constructeur de Supercars britanniques à trouver sa route en dehors des circuits. La 570GT, dont le tarif débute à plus de 196 000 €, est l’aboutissement parfait d’une nouvelle étape technologique pour séduire les propriétaires et potentiels acheteurs de Porsche. Sur le plan du style, il faudra choisir entre l’intemporel design allemand et l’agressivité ultra-moderne aboutie des courbes de la Supercar britannique. La suite très prochainement au salon de Genève, lieu de prédilection pour une nouvelle naissance annoncée par McLaren Automotive.
Nous vous invitons à découvrir d’autres photos de cette McLaren aux multiples facettes au terme de cet essai.
La rédaction
Photos et vidéo : LesVoitures.com