McLaren GT : du grand tourisme performant, essai

Comme les constructeurs dits généralistes, ceux répondant à la catégorie des voitures de prestige et à hautes performances doivent s’adapter à la demande du marché automobile. Dévoilée en 2019, la McLaren GT (Grand Tourer) permet à la marque de Woking de se positionner notamment face à Aston Martin. Que vaut cette super-sportive conçue pour offrir plus de confort ? La réponde grâce à notre essai.

McLaren s’est bien essayé au grand tourisme une première fois en 2015 avec la 570GT, notre rêve de Noël 2017 (à découvrir ou redécouvrir en cliquant ici), une déclinaison typée confort de la spectaculaire 570S, ces deux dernières sportives faisant toujours partie de la gamme “Sport Series” qui inclut, entre autres, la sensationnelle 600LT. Avec des lignes beaucoup moins agressives, la vraie première voiture grand tourisme développée par McLaren Automotive se veut surtout plus polyvalente. Débutons notre essai de la McLaren GT en présentant son style.

essai McLaren GT

D’une longueur 4,68 m, la McLaren GT révèle ainsi une silhouette plus élancée et fluide que les modèles “Sport Series” et “Super Series”. A l’avant, les feux sont plus fins et, on peut néanmoins toujours remarquer un savant travail au niveau de l’aérodynamique.

Les flancs de la McLaren GT révèlent de larges entrées d’air même si, de nouveau, les formes de cette prestigieuse GT ont clairement été pensées dans leur globalité pour offrir un design plus homogène avec, pour exemple, une belle chute de toit très plongeante.

essai McLaren GT

La partie arrière de cette superbe McLaren GT fait presque dans le même registre, mais avec des ailes aux contours impressionnants. Sous cet angle, on sent réellement que les équipes du bureau de style McLaren ont, non sans humour, dû négocier longuement avec leurs collègues en charge de l’aérodynamique, ceci dans le but de dessiner des formes “sobres”. Quant aux optiques, elles ne sont pas sans rappeler celles de la McLaren Senna. On remarque aussi deux grosses sorties d’échappement et un bouclier à l’ouverture très droite dont les extrémités viennent flirter avec le bas des ailes. Malgré ses courbes prononcées, le diffuseur arrière semble se cacher… En effet, comme vous allez vite le découvrir, la McLaren GT cache bien son jeu !

essai McLaren GT

Faisons une pause… la teinte “Kyanos Blue” de notre McLaren GT d’essai se mariant parfaitement à ce fantastique coucher de soleil. Il faut savoir profiter de ces petits moment rares, quand la route et les éléments naturels semblent communier et jouent une partition parfaite pour nous absorber dans un univers automobile des plus magiques. Hélas, ce n’est pas dans ce sens “magique” que nos politiques souhaitent aller en tentant de nous imposer les voitures 100% électriques, bref !

Dans l’habitacle, place à un confort ultime avec cette Grand Tourer (en version originale). Le choix des matériaux et leurs assemblages ont pour but de proposer une ambiance raffinée. Les sièges sont, à ce titre, très larges et recouverts totalement de cuir. Cependant, on reste très proches de l’architecture des autres McLaren. C’est donc un judicieux choix de sellerie (“Porcelain & Ink Blue” sur notre McLaren GT d’essai) et autres options MSO qui pourront offrir aux acheteurs de l’auto une réelle élégance.

McLaren a volontairement fait ce choix judicieux de simplicité dans le but de conserver son identité sportive, sans tomber dans le piège de vouloir en faire de trop, comme, peut-être, sur les Aston Martin. Cela aurait été alors synonyme d’une surcharge d’éléments et d’inserts en tout genre. L’obsentatoire, ce n’est pas pour McLaren !

En termes d’équipements, la GT britannique ne manque de rien : sièges chauffants et électriques, système Hi-Fi Bowers & Wilkins à 12 haut-parleurs, sachant que c’est sa capacité de chargement qui fait de nouveau la différence avec les “Sport Series” :  570 lites (420 l à l’arrière, 150 l à l’avant). De quoi voyager avec toutes les affaires de Madame presque sans contrainte ! On le sait, vous n’attendez que ça, à savoir découvrir nos impressions de conduite au volant de la McLaren GT et, bien, c’est parti.

Monté en position central arrière au sein d’un monocoque en fibre de carbone, le V8 4.0 l bi-turbo de la McLaren GT développe 620 chevaux (à 7500 tr/min) pour 630 Nm (entre 5 500 et 6 500 tr/min), le tout envoyé aux seules roues arrière via la boîte de vitesses automatique (7 rapports). Il ne faut pas être mathématicien pour comprendre que cela représente 100 chevaux de moins qu’une 720S. De plus, d’après McLaren, les trains roulants et la structure de la GT ont été développés pour un confort de tous les instants, quel que soit le type de route. Ainsi, les supports du moteur sont moins rigides et la suspension “intelligente” est capable d’appréhender la route, ceci grâce à de nombreux capteurs. Le temps de réaction du sytème high-tech est impressionnant car, seulement 2 millisecondes sont nécessaires avant que les amortisseurs hydrauliques ne réagissent. On pouvait donc craindre que notre essai routier de la McLaren GT ne révèle que trop de confort et une perception aseptisée de la route. Il n’en est rien !

En effet, dès les premiers kilomètres parcourus, on ressent que l’on est au volant d’une fantastique machine. Lors de notre essai de la McLaren 720S Spider (disponible en cliquant ici), nous avons qualifié son toucher de route de “sorte d’extase”. Aux commandes de la McLaren GT, on retrouve ce même type de sensation. Malgré, plus de souplesse et “un poil moins” de précision, on fait ce que l’on veut avec cette sportive. En mode de conduite “Confort”, on se faufile relativement discrètement dans les beaux villages de l’Essone, la prise en main de la GT étant d’une facilité déconcertante.

Une fois en mode “Sport”, le caractère de la McLaren GT se fait beaucoup plus sportif mais, tout reste facilement sous contrôle tant cette grand tourisme est saine et sécurisante. Les “sorciers” de Woking ont ainsi réussi le pari de paramétrer un train avant précis et qui accroche parfaitement la route en courbe, tout en offrant un meilleur confort en matière d’amortissement ! Une donnée importante est alors à prendre en compte, le poids de la GT : 1 530 kilos. On en revient au paragraphe concernant l’habitacle de cette McLaren : plus c’est épuré, moins c’est lourd.

A l’accélération (sans fin), on sent, en revanche, que l’accent a été mis sur la souplesse d’utilisation, ceci au niveau des réglages moteur. Certes, cela pousse fort mais, c’est donc logiquement moins “violent” que la 720S, surtout, que notre 5ème sens profite d’une sonorité beaucoup moins “bestiale”, ce qui est, encore une fois, d’une logique implacable quand on est au volant d’un GT.

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Nous avons évolué sur un bitume détrempé lors de notre essai de la McLaren GT. Il nous en fallait plus pour nous empêcher d’enclencher le mode “Track”. Cette fois, l’expertise McLaren fait mouche ! Tout est plus réactif et les rapports s’enchaînent à un rythme incroyable. L’équilibre de l’auto et la précision de ses changements de cap sont alors sans faille. Dans ces conditions délicates de roulage, on reste humble lorsque le train arrière part en dérive. De nouveau, la McLaren GT remonte tellement bien les informations à son conducteur que cela devient presque un jeu d’enfant pour la maîtriser grâce… à ce fameux toucher de route.

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On est littéralement cloué au siège pour un maximum de plaisir. En revanche, nous émettons une réserve sur les freins, la dureté de la pédale et sa réaction étant difficile à appréhender. Sans jeu de mot, cela pourrait être un frein à une utilisation de la McLaren GT sur piste. Mais, on touche néanmoins ici, à ce que les ingénieurs de chez McLaren font de mieux. En effet, on aurait adoré avoir accès à une piste pour profiter du potentiel extraordinaire de la McLaren GT. Les propriétaires de cette fantastique auto vont donc pouvoir s’en donner à coeur joie sur circuit.

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Avant de conclure, présentons les chiffres des performances affichées sur la fiche technique de la McLaren GT : 0 à 100 km/h : 3,2 s – vitesse maximale : 326 km/h.

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En conclusion, McLaren Automotive livre, avec la GT, sa proposition automobile le plus polyvalente mais, sans renier, et de loin, sa philosophie sportive. Sachant que cette Grand Tourer dispose d’un moteur monté à l’arrière, contrairement aux Aston Martin (pour le moment) et autres Ferrari Roma, elle n’a pas de réelle concurrente. Niveau prix, la McLaren GT s’offre à partir de 199 500 €.

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com (Alexandre Besançon et Thomas de Chessé)

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