En France et en Europe, le marché des citadines accueille la nouvelle Peugeot 208. L’objectif de la marque au Lion est clair, à savoir détrôner la Renault Clio, la star des ventes en France toutes catégories confondues. Direction le Portugal et la région de Lisbonne pour l’essai de la Peugot 208 PureTech 130 en finition GT Line.
C’est à l’occasion du salon de Genève 2019 que la Peugeot 208 a fait sa première apparition en public. La marque du groupe PSA nous avait conviés pour l’occasion à un fantastique road trip au volant de la Peugeot 205. Rappelons que celle qui est devenue depuis la plus célèbre des Youngtimers a marqué, avec la Citroën BX, le renouveau de PSA au début des années 80. Fallait-il y voir un signe en mars dernier en Suisse ? Pour nous, c’est clair, Peugeot compte faire de la 208 sa future icône.
Quatre mois après la Renault Clio 5, la Peugeot 208 de seconde génération débarque donc avec des arguments forts à tous les niveaux dont la plateforme CMP (Compact Modular Platform) pour refaire le coup du duo à succès représenté par les SUV 3008 et 5008. Depuis, le constructeur français a de nouveau marqué les esprits avec les très abouties Peugeot 508 et 508 SW, le point commun entres ces modèles étant, bien sûr, un design tranchant. La nouvelle 208, sans jeu de mots, n’y coupe pas.
A l’avant, notre 208 reprend la signature lumineuse de la 508 ainsi qu’une incrustation des phares identiques sous un capot plongeant. La grande calandre en ressort donc d’autant plus surtout que les contours du bouclier ont pour effet de la projeter vers l’avant. Ajoutez à cela les trois griffes des optiques Full LED (de série en finitions GT et GT Line) et vous obtiendrez une image qui risque fort de se faire vite remarquer dans les rétroviseurs.
Le profil de la 208 GT Line met en lumière un autre aspect du design pensé par l’ADN Peugeot. On évoque ici une robuste modernité portée par des flancs creusés qui viennent épouser des ailes aux galbes importants, la finition GT Line apportant un habillage laqué au niveau des passages de roues. Ces éléments noirs ne sont pas qu’un simple effet de style car, ils recouvrent des voies élargies de 6 mm de chaque côté, ce qui est une autre caractéristique, cette fois, plus technique, propre à la 208 GT Line et la e-208. Quant aux jantes de 17″, elles contribuent à asseoir un dessin automobile équilibré dont les porte-à-faux ne sont pas sans rappeler ceux du concept-car Fractal. Pour ceux qui se demanderaient où se cache le Peugeot Fractal et d’autres concept-cars Peugeot, la réponse est ici : Peugeot : shooting photo exclusif des concept-car à l’ADN.
L’arrière de la 208 ne manque également pas de relief avec, pour commencer, un aspect fuyant. Les rondeurs de la citadine nous apparaissent comme portées par le bandeau noir qui élargit l’ensemble et, en y regardant de plus près, les feux génèrent une autre savante sensation de relief, cette fois high-tech. Peugeot, c’est aussi et bien sûr de la sportivité, la silhouette de la 208 n’en manque pas grâce à de nombreuses touches comme la double sortie d’échappement commune à toute la gamme essence et le becquet très allongé. Avant de passer à l’intérieur de la 208, précisons que notre modèle dispose du toit Black Diamond (option : 350 €) qui peut être associé à une autre option : le toit vitré panoramique (550 €).
S’assoir derrière le volant de la nouvelle 208, c’est découvrir une nouvelle interprétation du i-Cockipt et valider définitivement que Peugeot est entré dans une nouvelle ère depuis le 3008. On retrouve un environnement orienté vers le conducteur mais avec de nets progrès en termes d’assemblage. Tout apparaît parfaitement à sa place avec des matériaux novateurs. L’habillage du milieu de la planche de bord est en plastique moulé dont le rendu tressé fait autant d’effet que s’il était en fibre de carbone. Plus haut, la qualité du plastique est excellente. Très peu de plastiques durs ont été utilisés pour concevoir un univers unique en son genre.
Autre bonne surprise, une fois le contact mis, l’instrumentation numérique à l’affichage en relief comme au cinéma mais… sans lunettes. Cet affichage 3D est une première et une exclusivité sur le segment des citadines. Il a été inauguré sur le concept-car Quartz alors que l’architecture de l’habitacle de la nouvelle 208 a été inspirée par le Fractal. A la nuit tombée, cela est encore plus impressionnant avec toujours le choix de personnaliser son écran.
Dans des sièges sport au confort optimal, on trouve alors le plus naturellement du monde sa position de conduite. La philosophie i-Cockipt atteint sur la 208 le must en matière d’ergonomie de conduite. De la commande de la boîte EAT8, aux touches centrales, en passant par le bouton de sélection des modes de conduite et l’écran tactile (taille de 10″), on se sent aussi bien que dans une compacte… compacte premium s’il vous plaît ! En revanche, l’habitabilité arrière souffre d’un petit manque d’espace et le coffre ne proposant que 311 l de volume de chargement. Moteur !
Sur les routes ensoleillées du Portugal, la Peugeot 208 PureTech 130 au 3-cylindres 1.2 l turbo a immédiatement révélé ce que l’on attendait d’elle : du dynamisme. L’allonge du petit bloc offre une large plage d’utilisation moteur qui, de surcroît, ne génère aucun ressenti poussif. La rapidité de l’EAT8 n’est plus à prouver et les changements de rapports sont fluides. le pic de la puissance étant obtenu à 5 500 tr/min alors que le couple de 230 Nm l’est dès 1 750 tr/min.
La direction consistante et précise de la citation 208 procure, tout en remontant un toucher de route intéressant et rare pour une citadine, une sensation clairement agréable surtout en mode « Sport ». Particulièrement bien insonorisé, l’habitacle de la 208 laisse juste passer un petit bruit d’échappement, histoire de donner un peu plus de personnalité, on adore ! Sur notre élan de satisfaction, la 208 aborde les courbes sans broncher avec un équilibre digne (de nouveau) d’une… compacte, les voies élargies participent au sentiment d’être littéralement collé au sol.
Maître en matière de conception de châssis, Peugeot livre une copie parfaite. Malgré un réglage peut-être un peu souple (gage de polyvalence et de confort en ville) pour nous qui adorons la fermeté, l’amortissement est de grande qualité sachant que les jantes des 17″ n’aident généralement pas à filtrer les défauts du bitume. Très agile, la 208 génère ainsi un ressenti à son volant loin d’être aseptisé. Le freinage en est un autre exemple car, il est direct et des plus efficaces. Autre point sportif et très plaisant, le grip apporté par les Michelin Pilot Sport. Au final, c’est bien cela que nous attendons et que la majorité d’automobilistes souhaite d’une petite Peugeot : du plaisir de conduite et des sensations.
En chiffres, la Peugeot 208 PureTech 130 réalise le 0 à 100 km/h en 8,7 s et peut atteindre 208 km/h. Du côté des consommations et émissions de CO2, elles sont respectivement de 4,5 l/100 km (cycle mixte) et 101 g/km.
En conclusion, les ingénieurs de chez Peugeot signent une nouvelle 208 au confort de haut niveau mais, sans amoindrir ce que tous les acheteurs d’une citadine Peugeot recherchent : du dynamisme et de la personnalité. Cela devrait donc plaire aux habitués de la Clio dont la nouvelle version ne fait pas dans la rupture, contrairement à la 208. Avec son style racé élaboré par les équipes de Gilles Vidal et ses technologies embarquées, la Peugeot 208 saura également séduire de jeunes potentiels acheteurs. Cette stratégie produit plus large et premium devrait faire mouche face à la Clio mais, le match s’annonce serré. La Peugeot 208 PureTech 130 EAT8 GT Line de notre essai s’offre à partir de 26 300 €. A suivre sur LesVoitures.com, l’essai de la Peugeot e-208.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com et Peugeot (intérieur et dynamiques)