24 Heures du Mans : rencontre avec Olivier Pla

Il y a quelques jours, c’est en marge du Prologue du FIA WEC 2018/2019 que nous avons eu le plaisir d’essayer la Ford Mustang EcoBoost Cabriolet. Nous ne pouvions pas manquer l’occasion d’en savoir plus sur la Super Saison qui attend le pilote français Olivier Pla.

Deux 24 Heures du Mans réunis au sein d’une même saison. Voici ce qui attend les pilotes engagés en championnat du monde d’Endurance. Avec Toyota comme seul représentant en LM P1-H, les regards se tournent un peu plus vers les LM P2 et les LM GT surtout que cette dernière catégorie accueille un nouveau constructeur : BMW.

Olivier Pla était en piste au circuit Paul Ricard à bord de la Ford GT #66. Le temps d’une interview, il nous livre ses sentiments à quelques jours des 6 Heures de Spa-Francorchamps (5 mai 2018). Suivront les 24 Heures du Mans les 16 et 17 juin prochains.

– Quelles sont les principales évolutions sur la Ford GT par rapport à la saison passée ?

« La réglementation n’a pas évolué, nous n’avons pas apporté de nouveau package sur l’auto, sauf les nouvelles couleurs. On a surtout continué à travailler beaucoup en essais avec Michelin sur les nouveaux pneumatiques. »

– C’est votre 3ème saison avec le Ford Chip Ganassi Racing, est-ce que vous pensez que l’expérience acquise sera un avantage ?

« Méfions-nous, toutes les équipes ont gagné en expérience. Le team est prêt, on a conscience de nos points forts, on connaît très bien l’auto, on sait qu’on a une excellente base, un bon package et que la voiture est fiable. Pour cette 3ème saison, j’espère qu’on aura moins de ces petits soucis qui nous ont privé de bons résultats l’an passé. »

– Comment s’est déroulée la préparation d’intersaison avec l’équipe ? Quels ont été les principaux axes de travail ?

« Nous avons beaucoup travaillé en essais cet hiver. On a fait beaucoup de tests avec Michelin pour développer les nouveaux pneus de la GT, ça a été le gros de notre travail. Etant donné que le règlement n’a pas changé, la grosse différence sera au niveau des pneus et c’est ce sur quoi on s’est concentrés : la constance, la durabilité sur un rythme élevé de relais. Le fait d’avoir des nouveaux pneus nous amène aussi à développer la voiture et les réglages autour de ça. En terme de développement, on travaille et on cherche continuellement à s’améliorer, dans tous les domaines. Pendant l’intersaison on fait généralement le point avec l’équipe sur ce qui a été bien et moins bien pendant la saison 2017, pour comprendre et essayer de ne pas reproduire les petits soucis qu’on a pu rencontrer. Il y a un gros travail d’analyse des données avec l’équipe et l’ingénieur. C’était particulièrement important cette année car nous avons un nouvel ingénieur de course sur la GT 66, donc les premières séances de tests nous ont permis d’apprendre à nous connaître et à travailler ensemble. »

– Comment se sont passés ces premiers essais officiels à l’occasion du Prologue et quels ont été les axes de travail ?

« Nous avons bouclé un peu plus de 200 tours avec la GT 66 sur les deux jours, près de 500 avec les deux autos, on a suivi notre feuille de route : on a essayé énormément de choses très différentes sur la voiture, on a fait des simulations de longs relais, pour voir jusqu’où on pouvait amener les pneus, des changements de pilotes. »

– Comment gérez-vous le changement de pilote pour le baquet ou le set-up de la voiture avec votre équipier (Stefan Mücke) ?

« Les deux dernières années c’est Stefan qui a fait le moulage du baquet, et lorsque je m’assois dedans c’est comme si c’était le mien, on ne fait aucun changement. On a toujours eu depuis 2 ans un style de pilotage et des réglages très proches, et ça n’a pas changé. »

– Que pensez-vous de la nouvelle réglementation pour les pit-stops ?

« Jusqu’à présent les mécaniciens ne pouvaient pas intervenir en même temps pour le changement de pneus et le ravitaillement. Ça poussait vraiment l’équipe à s’entraîner pour être les meilleurs possible, et qu’après le refueling fait, le changement de pneus soit effectué le plus rapidement possible pour gagner la moindre seconde. Avec la nouvelle réglementation, je pense qu’il y aura moins de suspense et que ça enlève quelque peu le côté sympa. »

– Quels sont les objectifs pour la Super Saison ?

« L’objectif est toujours le même : gagner des courses ! »

– Beaucoup de voitures sont engagées en LM GTE pro pour la Super Saison. Quel regard portez-vous sur la concurrence ? Quels seront les principaux rivaux d’après vous ?

« Il est encore beaucoup trop tôt pour le dire. On sait de quel package on dispose avec la GT, on sait aussi que Porsche n’a pas apporté de nouvelle évolution sur leur voiture cette année, comme nous, hormis les pneus. Ferrari a développé une évolution pour 2018. Mais c’est encore trop tôt pour savoir où est-ce qu’ils vont se situer. Cela dépendra aussi de la réglementation avec la balance de performance (BoP) qu’on va recevoir et ce qu’auront les nouvelles voitures de BMW et Aston, aujourd’hui personne ne le sait. On peut compter sur eux pour faire de bonnes autos. Encore une fois il ne faut sous-estimer personne ! Je pense que tout le monde sera au rendez-vous pour la première manche à Spa et nous y compris. On est prêts ! »

Concluons avec une spectaculaire vidéo dans laquelle les pilotes Ford s’amusent avec toute la gamme Ford Performance. La Ford GT de série ayant été confiée à Olivier !

La rédaction

Photos : Ford Chip Ganassi Racing – Drew Gibson