Paris – Piétonnisation des voies sur berges : les temps de trajet en augmentation, les chiffres de la mairie critiqués !

Souvenez-vous, le 26 septembre dernier, le Conseil de Paris a imposé le projet de piétonnisation des voies sur berges sur 3,3 km de la voie Georges-Pompidou (à lire ici) malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête publique. Le rapport d’étape demandé par la région Île-de-France, qui a été publié hier, fait ressortir que les temps de trajet ont largement augmenté dans cette zone et jusqu’au périphérique !

Des experts et l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU) ont donc révélé les résultats chiffrés d’une première étude de 30 pages. C’est édifiant, le rapport indique « un accroissement significatif de temps de parcours sur la plupart des axes retenus aux heures de pointe entre septembre 2016 et septembre 2015. » Ainsi, le matin entre les Tuileries et Châtelet, le temps de parcours s’est allongé de 3 min 30 s. Le soir, ce chiffre passe à + 9 min ! Ramenés en pourcentages, les augmentations de temps de trajet sont de 60% le matin et de 135% le soir comparativement à 2015.

Le périphérique extérieur est également impacté par la fermeture des voies sur berges. Le matin et le soir l’augmentation est de 35% entre la porte de Saint-Cloud et la porte de Sèvres. Les transports en commun ne sont pas épargnés avec un allongement des temps de trajet jusqu’à 15% sur les 5 lignes observées.

Les chiffres communiqués par la région Île-de-France sont en opposition avec ceux publiés par la Mairie de Paris. L’IAU les conteste en précisant que « Le calcul de la Ville de Paris a peut-être été effectué sur une moyenne incluant les jours de semaine et les week-ends ou sur des périodes de pointe qui ne correspondent pas sur les axes concernés aux pointes de trafic. Dans ce cas, il n’est pas possible de comparer, comme le fait la Ville de Paris, les trafics observés aux trafics résultant de la modélisation figurant dans le dossier d’étude d’impact car les modèles fonctionnent aux heures de pointe de jour de semaine. »

Quel peut être le poids de ce premier rapport sur la fermeture des voies sur berges imposée par Anne Hidalgo ? Et bien c’est la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse (parti politique Les Républicains), qui répond à cette question car elle a demandé au Préfet de Police de Paris « d’organiser une concertation des différentes parties pour récupérer et confronter les données et les analyses afin d’établir l’objectivité. » 

Une chose est sûre, s’il existait un baromètre de l’énervement des automobilistes parisiens et bien celui-ci exploserait. Le dossier « Anne Hidalgo voies sur berges » n’a pas fini d’alimenter la polémique et des tensions politiques.

La rédaction