En ajustant son calendrier de transition énergétique, la Commission européenne a choisi de revoir sa stratégie. L’échéance de 2035, censée marquer la fin des ventes de voitures thermiques neuves, a été assouplie : Bruxelles laisse désormais une place aux hybrides, aux carburants de synthèse et à diverses solutions intermédiaires. Mais au-delà de ce revirement, une annonce parallèle pourrait transformer le paysage automobile européen : la création d’une nouvelle catégorie baptisée M1E, réservée aux petites voitures électriques abordables, les « Small Affordable Cars », précédemment surnommées les « E-cars ».
Cette initiative prise par l’UE s’inspire directement des kei cars japonaises, ces micro-voitures qui ont façonné la mobilité urbaine au Japon depuis des décennies. À la différence des futures « E-cars », ou « Small Affordable Cars » européennes, les kei cars existent aussi en version thermique, et leur succès repose sur une réglementation spécifique qui limite leur gabarit, leur puissance et leur fiscalité. L’Europe reprend l’idée d’un format compact et accessible, mais en l’adaptant à son propre contexte, principalement pour les petites voitures électriques : une catégorie M1 exclusivement électrique, pensée pour relancer les segments A et B, désertés ces dernières années par les constructeurs automobiles. Ci-dessous et en photo de couverture de ce sujet, il s’agit du Dacia Hipster Concept.

L’objectif est clair : remettre sur le marché une offre populaire et démocratique, avec des petites voitures électriques, mais aussi des plus grandes, dont le prix d’entrée avoisinerait les 15 000 €. La future catégorie M1E se positionnerait entre les voitures particulières actuelles (M1) et les quadricycles lourds (L7e) en termes de sécurité et d’usage. Le cadre réglementaire esquissé fixe une longueur maximale de 4,20 m. Les constructeurs automobiles pourront ainsi profiter de cette nouvelle catégorie pour, à la fois, développer des petites citadines électriques et des modèles plus polyvalents. À titre d’exemple, rappelons que la Renault 5 E-Tech electric est longue de 3,92 m.

Un modèle comme la prochaine Volkswagen ID. Polo (L : 4,05 m) pourrait ainsi entrer dans cette catégorie, sous réserve que Bruxelles précise les critères définitifs concernant le poids, la puissance et les équipements de sécurité. Pour encourager les constructeurs automobiles, cette classification bénéficierait d’un régime fiscal allégé pendant une dizaine d’années, afin de ne pas alourdir la transition par trop de contraintes techniques et administratives.

Chez Dacia, on semble cependant être déjà prêt avec le concept-car Hipster (L : 3,0 m) sachant que la future Dacia Spring est attendue pour 2027. Ces deux petites voitures électriques pourraient aussi entrer dans la catégorie M1E. Citroën pourrait aussi décider de commercialiser, en série, le concept-car Elo à 6 places d’une longueur de 4,10 m. Ce qui est certain est représenté par le fait que Citroën travaille sur une future et nouvelle C1. Comme vous l’aurez compris, de nombreuses voitures électriques, qui pourraient être des M1E, sont déjà dans les cartons des constructeurs automobiles.

Enfin, cette orientation s’inscrit dans une volonté politique plus large : accélérer le renouvellement d’un parc vieillissant, particulièrement dans les grandes villes, et offrir une alternative crédible aux automobilistes qui n’ont pas les moyens d’investir dans des voitures électriques plus coûteuses. Les segments A et B, autrefois dominés par des icônes comme la Ford Fiesta, la Citroën C1 ou la Peugeot 108, ont vu leurs ventes s’effondrer. Les petites voitures électriques « E-cars », ou « Small Affordable Cars » européennes de la catégorie M1E, exclusivement électriques, ambitionnent désormais de combler ce vide et de devenir le nouveau standard continental d’une mobilité plus compacte, plus légère et moins chère.
La rédaction
Photos : Dacia, Volkswagen et Citroën

