Sur les traces de la Peugeot 3008, la 5008 se métamorphose en SUV après une carrière qui a débuté sous la forme d’un monospace il y a 8 ans. Une nouvelle voiture est née avec, comme objectif pour la marque au lion d’investir le marché des familiales 7 places du segment C, où peu de modèles y figurent. C’est sous le soleil radieux de Lisbonne, et sur des routes escarpées, que nous avons essayé la Peugeot 5008 dans sa configuration 1.6 l THP GT Line.
Avant d’attaquer notre essai, il est important de rappeler quelques chiffres, ceux des ventes des SUV. En 2016, ils se sont vendus à 26M d’unités à l’échelle mondiale et pour près de 4M en Europe. Peugeot, comme tous les constructeurs automobiles, a très bien assimilé cette tendance mais, avec une approche aussi louable qu’ambitieuse : proposer des voitures dans le but qu’elles deviennent les références de ce marché. Cela implique une montée en gamme obligatoire qui a largement été constatée sur la 3008.
Sur le plan du style, les deux SUV sont proches. D’une longueur de 4,641 m, le « grand frère » dépasse la 3008 de 19 cm. La plateforme EMP2 qu’ils partagent a donc été allongée pour gagner l’habitabilité nécessaire à deux passagers supplémentaires. Ce sont précisemment 3 crans de plus qui étirent son empattement, soit 165 mm. Sur la 5008, des renforts viennent rigidifier l’EMP2 et d’autres, situés sur la traverse arrière, lui offre la capacité nécessaire à absorber une charge plus importante.
En matière de style proprement dit, les différences entre les deux SUV se remarquent à l’avant selon les finitions. Ainsi, les entrées de gamme des 5008 Acces et Active sont similaires sur tous les points mis à part la grille de calandre horizontale sur le plus grand des deux SUV. En Allure, le 3ème niveau de finition, la 5008 arbore des joncs chromés qui entourent largement les antibrouillards. Sur la 3008 le look est plus agressif (sabot, petits entourages brillants des antibrouillards) en Allure. On retrouve ce même rendu mais sur les niveaux supérieurs GT et GT Line du SUV 5008. Précisons qu’en GT , les deux Peugeot sont exclusivement disponibles avec le 2.0 l BlueHDI 180 S& EAT6. Pour “jouir” d’une Peugeot 5008 identique, trait pour trait à la 3008, il faut donc cocher les cases supérieures en gamme : GT Line ou GT.
Long, très long, les flancs de la 5008 profitent d’une vitre de custode d’une taille importante. Plus « carré », l’arrière du SUV 7 places dégage moins de dynamisme mais « l’opération esthétique d’allongement » ne casse pas trop le dynamisme visuel . L’élancée 5008 de cet essai est, de plus, joliment campée sur des jantes Detroit de 18″ (incluses en GT Line).
A l’intérieur, on retrouve exactement les mêmes éléments que sur la 3008 dont la pièce maîtresse est bien sûr le Virtual Cockpit et sa spectaculaire dalle numérique de 12,3″. Pour le reste, ce cocon high-tech et chaleureux, qui représente une réelle révolution, positionne la Peugeot 5008 comme une offre unique. L’accès aux fonctionnalités de l’auto est possible grâce à l’écran tactile central 8″ où les touches « piano ». Nous avons déjà vanté cet habitacle lors de l’essai de la 3008 (à lire ici). A noter qu’il est possible de s’ouvrir vers le ciel sur la 5008, ceci grâce au toit ouvrant et panoramique. Cette option est facturée 1 200 €.
Pléthore de technologies embarquées et d’aides à la conduite figurent au programme de la « grande lionne », sans compter les nombreux systèmes et applications d’info-divertissement. En option, on trouve le très efficace Advanced Grip Control. Ce système pallie au fait que les deux Peugeot ne disposent pas de la transmission intégrale. Peugeot fait donc le choix d’un gain de poids, d’économie de consommation et d’un espace de vie plus vaste. Nous avions réellement apprécié ce système, très loin, à l’occasion de notre incroyable road trip en Afrique du Sud (à lire ici , diffusion du reportage sur ce périple dans Turbo sur M6 le 26 février).
C’est donc logiquement que nous nous sommes concentrés sur le coffre de la 5008 et ses deux sièges. Ils sont parfaitement intégrés laissant un volume de chargement de 780 l, lorsqu’ils sont retirés. Le terme “rangés” est le plus approprié pour faire la transition sur la très intéressante modularité du SUV. Ainsi, les deux sièges, qui sont de série s’il vous plaît, se retirent aussi facilement qu’il est possible d’ouvrir le hayon. Même un enfant de 7 ans pourrait effectuer l’opération sans la moindre difficulté. De surcroît et lorsqu’ils sont « cachés », ils laissent un coffre tout plat capable d’accueillir des objets de taille conséquente. C’est un plus indéniable sur le marché des grands SUV.
Place à l’essai routier. Nous étions dans l’expectative avant de prendre les commandes de la 5008. Son niveau de dynamisme sera-t-il proche de celui de la 3008 ? Pour nous aider à répondre à cette questions, Peugeot a choisi un parcours routier qui ne manque pas de dénivelés et de virages en tout genre.
Au départ de notre essai, sur le plus long pont d’Europe, un monument bien connu, le pont Vasco de Gama, les sensations d’agilité se ressentent immédiatement. Le confort est aussi parfait qu’au volant de la 3008. Les commandes tombent sous la main et la position de conduite est idéale. Le petit volant donne tout son sens à l’affichage du Virtual Cockpit tout en distillant un sentiment de légèreté assez bluffant dans la direction. Une fois le pont et l’autoroute derrière nous, les petites routes portugaises n’ont pas, mais pas du tout, impressionné la Peugeot 5008.
Certes, on sent le grand gabarit du véhicule et son comportement n’est pas aussi impressionnant que celui du petit frère. Mais, l’agrément de conduite est de très haut niveau pour un véhicule de cette taille au poids de 1 365 kilos. Ainsi, la 5008, vire avec aisance, accélère avec générosité et la boîte enchaîne les rapports avec brio. Les palettes au volant sont loin d’être des « artifices commerciaux » à connotation sportive. Elles aident amplement à procurer cette sensation de dynamisme bien présente au volant de l’auto.
La direction est sans défaut. Quant à l’amortissement paramétré « confort », mais suffisamment dur pour assurer les mouvements dans les courbes, il est du niveau du 3008. Nous voyageons à vide. Les retours des premiers clients restent à observer lors de trajets durant lesquels le SUV sera chargé de bagages et avec 6 passagers. Mais le plaisir est bien présent, et on doute qu’il soit « écrasé » lors de départ en vacances. Le constructeur français est bien le maître de la tenue de route. Les 150 ch du 4-cylindres de 1 598 cm3 sont disponibles à 6 000 tr/min, le couple de 230 Nm plus tôt (à 1 750 tr/min), ce qui aide fortement à procurer un agrément de conduite qui saura séduire les pères de famille pressés. Surtout qu’en mode Sport, la 5008 surprend de par ses aptitudes routières décuplées. A croire, non sans humour, que Peugeot Sport va développer un 5008 DKR après les 2008 DKR et 3008 DKR ! En termes de performances, la 5008 1.6 THP réalise l’exercice du 0 à 10 km/h en 9,2 s et peut atteindre 206 km/h.
En revanche, Il ne faudra ne pas trop jouer (comme nous) avec ce mode car la sanction en matière de consommation est sans appel. Lors de notre « test drive », nous avons relevé 10,3 l/100 km. Le plaisir de conduire ayant pris naturellement le pas sur la raison. Peugeot communique cependant sur 5,8 l/100 km en cycle mixte. Il semble évident que ce chiffre sera dépassé en usage normal. Les 133 g/km émis en CO2 sont également à prendre en considération (malus : 140 €).
En conclusion, la racée Peugeot 5008 n’a quasiment rien à envier à son petit frère. A chaque foyer sont SUV donc. Face aux Škoda Kodiaq, Nissan X-Trail, et autres Hyundai Sante Fe, celui que nous avons surnommé « le grand frère » possède tous les arguments pour se retrouver en tête des ventes. Notre 5008 1.6 THP GT Line s’offre à partir de 38 150 €. A l’heure où le débat fait rage sur terre concernant les motorisations diesel, le 1.6 l THP de 165 chevaux et la boîte EAT6 (de série avec le 1.6 THP) sont des choix à favoriser. Avec son duo 3008/5008, Peugeot devrait logiquement se positionner comme le leader du marché des SUV. Le succès rencontré par le 3008 a d’ailleurs obligé le constructeur à décaler le lancement du 5008 à cet été pour une commercialisation programmée en septembre 2017. En mars, en marge du salon de Genève, la Peugeot 3008 est favorite à l’élection de la “Voiture de l’Année”. Si elle est titrée, le 5008 pourrait être considérée comme le meilleur SUV 7 places avant même sa commercialisation, ce qui serait amplement mérité pour Peugeot.
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec