Comme à chaque élection présidentielle, le sujet automobile finit par revenir sur le tapis. A quelques encablures du premier tour la candidate du Front National avance ses pions. S’il y a un moment où il faut savoir mettre en avant certains atouts, c’est bien maintenant, et Marine Le Pen semble jouer la carte de la tolérance. Voyons cela plus en détails…
Le premier point concerne la question très en vogue de la fiscalité par rapport aux véhicules diesel. La stratégie consistant à rapprocher cette dernière de celle de l’essence ne semble pas coller à ses convictions. Une incohérence selon elle, qui a vu comme nous tous notre gouvernement nous pousser à acheter ce type de véhicule par le passé. Cependant, la carte écologique et le développement des carburants verts reste au centre des préoccupations dans le but de les rendre de plus en plus accessibles. Une transition évidente pour la candidate FN qui n’omettra pas de passer sur la question de la pollution.
Un vaste sujet qui depuis un sacré bout de temps semble remettre en cause le transport routier et vise à exclure les classes moyennes et populaires des centres-villes. Son projet viserait plutôt à aider au développement de la technologie à l’hydrogène avec un fort appui de l’état. De quoi s’éloigner doucement du pétrole et favoriser le système de bonus lors de l’achat d’une auto hybride.
Au-delà des questions écologiques, un autre point et non des moindres diabolise le monde l’automobile, la sécurité routière. Etant en pleine période de répression excessive, évoluant avec une hausse constante depuis trois années du nombre de décès sur les routes, Marine Le Pen propose une étude poussée sur la réelle efficacité des radars dans certaines zones afin d’optimiser au mieux leur utilisation. L’objectif étant de réduire indirectement la « chasse à l’automobiliste » ! Dans la même lignée, la question des excès de vitesse se voit revue à la tolérance avec une suppression du retrait de points pour les dépassements inférieurs à 10 km/h et en revanche un durcissement conséquent du traitement des grands excès. Un raisonnement qui dénonce par conséquents tous projets litigieux comme la privatisation des voitures-radars. La question de l’alcool au volant elle, se résoudrait très simplement avec la démocratisation de l’éthylotest antidémarrage qui reste la solution la plus évidente et efficace.
Du côté de l’industrie française, le projet est simple bien que très ambitieux. Tout devra se passer sur le territoire avec un soutien de l’état auprès de Renault et du groupe PSA. Une nationalisation visant à équiper l’ensemble de la « puissance publique » avec des véhicules français construits en France. Les bus Mercedes commandés depuis des années outre Rhin risquent de repasser du côté bavarois…
Une politique toute en souplesse pour la candidate d’extrême droite qui semble être parmi l’ensemble de ses adversaires la plus préservatrice des automobilistes. Mais attention, la question qui se pose est de savoir si la candidate du Front National n’effectue pas sur le sujet sensible de l’Automobile un effet d’annonce qui, si elle est élue, n’aurait aucune suite comme de nombreux candidats ont dans le passé.
Enfin, Marine Le Pen avoue être sous le charme de la 2 CV Charleston et se réjouie d’apprendre le retour de la Formule 1 en France en 2018 alors que l’information date de la fin d’année dernière ?! L’issue du premier tour ce dimanche nous permettra déjà de savoir si ce programme aura une chance d’être mené à terme. Place aux isoloirs !
Texte : Guillaume Pons