Y aura-t-il un nouveau « Diesel Gate » ? Après l’affaire Volkswagen, suite aux triches avérées sur les contrôles anti-pollution aux USA, au tour de Renault d’être dans la tourmente. Trois sites du groupe français ont été perquisitionnés jeudi dernier.
Fin novembre 2015, l’association allemande Deutsche Umwelthilfe (DUH) a accusé Renault de ne pas respecter les normes d’émissions de Nox sur le Renault Espace 1.6 dCi 160 BVA (à relire ici). Aujourd’hui, c’est un tract de la CGT de Renault Lardy qui a révélé que le siège social de Boulogne-Billancourt, le site technique de Lardy et le Technocentre de Guyancourt ont été perquisitionnés par la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). Selon la CGT, des ordinateurs appartenant à plusieurs responsables ont été saisis. Les recherches d’informations menées par la DGCCRF ont notamment été effectuées dans les services de chez Renault qui gèrent les questions d’homologation et de contrôles des moteurs.
L’impact de cette nouvelle a été immédiat. Le titre Renault a plongé jusqu’à plus de 20% en Bourse à la mi-journée. PSA a été entraîné dans ce trouble jusqu’à -9%. Dans ce climat de suspicion et pour rassurer les marchés financiers, Renault a confirmé immédiatement que des investigations ont bien eu lieu sur les trois sites citées auparavant tout précisant que la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC), qui est, au titre du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, l’interlocuteur pilote de la Commission technique indépendante, considère que la procédure en cours ne mettrait pas en évidence la présence d’un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault. C’est pour Renault une bonne nouvelle. Les tests en cours permettent d’anticiper des solutions d’amélioration pour les véhicules Renault qui sortiront des usines comme pour les véhicules en circulation, que le groupe Renault a décidé de présenter rapidement sous la forme d’un Plan Emissions de Renault, qui aura pour objectif de renforcer la performance énergétique de nos véhicules.
En parallèle, la DGCCRF a décidé de faire procéder à un complément d’investigation sur pièce et sur site, qui a vocation à valider définitivement les premiers éléments d’analyse réalisés par la Commission technique indépendante. »
Le Groupe Renault a également mis en avant dans son communiqué le fait qu’il participe « pleinement aux travaux de la Commission Royal et aux investigations complémentaires décidées par le ministère de l’Economie. » Et qu’il est « d’ores et déjà dans le top 3 (1er en 2013, 2ème en 2014) des programmes d’amélioration de l’empreinte CO2. Depuis 3 ans, le Groupe Renault a concrètement réduit de 10% l’empreinte carbone de ses véhicules. »