Le 22 avril dernier, l’Association des Maires de France (AMF) a organisé une conférence de presse sur le sujet polémique de l’état du réseau routier français. L’AMF a ainsi fustigé l’État français, qui semble ne pas se préoccuper des dangers que représente le fait que les routes françaises sont de plus en plus en mauvais état. Pire, l’État français, en ne mettant pas en place des actions correctives, profiterait de cette situation en s’enrichissant.
« L’État s’est accaparé les recettes publiques générées par la route. » Cette phrase choc résume à elle seule la situation dénoncée par l’Association des Maires de France (AMF) au sujet de l’état du réseau routier français. Il y a quelques jours, nous avons, à ce titre, publié un article portant sur la dangerosité des ponts communaux, dont 76 % sont en mauvais état selon une étude menée par le CEREMA (Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) et ses partenaires sur 63 180 ouvrages du réseau routier communal. Un autre sujet polémique est aussi d’actualité aujourd’hui, à savoir les ralentisseurs illégaux.
Pour les maires de France, soit l’AMF : « L’État ponctionne les recettes des collectivités, réduisant chaque année davantage leurs capacités d’investissement. A cela s’ajoutent les normes sans cesse plus contraignantes que les collectivités doivent respecter pour l’entretien des routes », sachant que, toujours selon l’AMF : « Le modèle économique est profondément déséquilibré », ce qui empêche donc les communes et autres collectivités d’entretenir et de remettre en état les routes.
L’AMF ne s’est, bien sûr, pas contentée de dresser un « tableau très noir » de l’état du réseau routier français, hors autoroute, car des propositions ont été émises :
- Réorienter une part des recettes générées par l’utilisation de la route vers les collectivités qui l’entretiennent au quotidien.
- Mobiliser les opérateurs nationaux qui utilisent ce réseau routier (concessionnaires d’électricité, de gaz ou de téléphonie).
- Permettre que le produit des amendes dressées par la police municipale et les gardes champêtres, aujourd’hui largement reversé à l’État, puisse être en partie réaffecté aux budgets communaux.
- Pour une politique de transports qui permette le désenclavement, rouvrir l’accès à la compétence de mobilité pour les intercommunalités sur une base volontaire.
- Revoir le versement mobilité, qui ne doit pas peser sur les entreprises sans soutenir le transport dans les zones rurales.
- Associer les élus locaux aux grandes décisions en matière de transport, notamment dans les projets de services express régionaux métropolitains.
Enfin, même si cela n’est pas quantifiable, combien d’accidents de la route, mortels ou non, ont été causés par des routes en mauvais état ? Pourtant, dans le bilan 2023 de la Sécurité routière, on peut lire : « En sus de l’humain et du véhicule, l’infrastructure constitue le troisième pilier de la sécurité routière. Améliorer la sécurité de l’infrastructure, c’est contribuer à la baisse globale de l’accidentalité. »
La rédaction
Photos : LesVoitures.com
