L’alcool au volant s’annonce une nouvelle fois comme la menace numéro un de la nuit de la Saint‑Sylvestre. Et les chiffres publiés cette année par la Prévention Routière ont de quoi glacer le sang : lors du réveillon de la Saint‑Sylvestre, près de la moitié des Français, à savoir 45 %, « seront confrontés à la question de l’alcool et de la conduite », un indicateur en hausse par rapport à 2024.

À quelques heures du réveillon de la Saint‑Sylvestre 2025, cette enquête menée par l’association Prévention Routière et l’institut Moaï résonne comme une alerte. Précisons que cette étude a été réalisée en ligne du 24 novembre au 8 décembre 2025 auprès de 1 000 personnes représentatives de la population adulte française. Un baromètre qui, une fois de plus, révèle l’ampleur d’un phénomène que les autorités peinent à endiguer, celui de l’alcool au volant, les risques étant bien réels.

Sécurité routière alcool au volant Réveillon Saint-Sylvestre 2025 nuit du 31

Selon l’association Prévention Routière, les Français continuent de jouer avec le feu. Si 84 % d’entre eux prévoient de célébrer la nouvelle année entre amis, la moitié le fera hors de son domicile. Et pour rejoindre leur soirée, « plus d’un quart envisage d’utiliser sa voiture (26 % vs 21 % en 2024). » Une progression inquiétante, d’autant que l’envie de trinquer, elle, ne faiblit pas. En effet, les intentions de consommation confirment cette dérive : 79 % des Français déclarent qu’ils boiront durant la soirée, avec une moyenne de 3,2 verres par personne. Résultat : 45 % seront confrontés à la problématique grave que représente les risques de l’alcool au volant, contre 40 % l’an dernier. Et la réalité de terrain est encore plus brutale : « un Français sur quatre affirme avoir déjà vu, lors d’un réveillon de Nouvel An, une personne reprendre le volant avec un taux d’alcool trop élevé. » Un constat glaçant, qui interroge sur la responsabilité collective. Combien laissent encore repartir un ami ivre sans même tenter de l’arrêter ?

L’étude révèle également une méconnaissance, ou une minimisation volontaire des règles élémentaires de sécurité. Après avoir bu, 68 % des automobilistes affirment qu’ils empruntent des routes secondaires ou roulent lentement pour « éviter les accidents ». Une stratégie totalement inefficace, et surtout dangereuse. Plus grave encore : 52 % doutent de rester sous le seuil légal même en limitant leur consommation. Et parmi ceux qui disent « attendre un certain temps -sans boire d’alcool- avant de prendre le volant », 47 % ignorent qu’il faut environ une heure pour éliminer un seul verre. Une donnée pourtant fondamentale liée à l’alcool au volant.

Les chiffres de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la Sécurité routière) confirment l’ampleur du problème chez les jeunes conducteurs. Dans les accidents graves impliquant alcool ou substances, environ la moitié des conducteurs positifs ont moins de 35 ans. Une étude récente va plus loin : chez les moins de 35 ans impliqués dans des collisions mortelles, jusqu’à 44 % des cas sont liés à l’alcool au volant, aux drogues ou aux médicaments. Une génération particulièrement exposée, et trop souvent persuadée d’être invincible.

Face à ce constat, la Prévention Routière rappelle que le réveillon reste chaque année un moment critique. « Chaque année, le réveillon du Nouvel An demeure un moment sensible où le risque alcool et conduite est bien réel, Il est donc essentiel d’anticiper son retour pour que bien réveillonner rime avec bien rentrer », insiste Sophy Sainten, déléguée générale de l’association.

Les solutions existent pourtant : dormir sur place, désigner un SAM, soit le capitaine de soirée qui ne boit pas, privilégier les transports en commun, taxis, VTC, ou encore utiliser un éthylotest avant de prendre le volant. Des gestes et actions simples, mais qui peuvent littéralement sauver des vies.

Enfin, l’alcool au volant reste la deuxième cause de mortalité routière en France. En 2024, plus de 700 personnes ont perdu la vie dans des accidents impliquant l’alcool, soit 22 % de l’ensemble des décès sur les routes. Une statistique qui, à elle seule, devrait suffire à faire réfléchir avant de tourner la clé de contact après le réveillon de la Saint‑Sylvestre 2025.

La rédaction

Photos : images d’illustration LesVoitures.com

Frédéric Martin

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