Mazda confirme le développement d’une cinquième génération de la MX-5, un modèle emblématique qui défie les tendances du marché en restant fidèle à ses principes fondamentaux : légereté, moteur thermique et boîte manuelle. Les dirigeants du constructeur japonais annoncent que cette future MX-5 (type NE) visera un poids inférieur à une tonne, tout en adoptant un nouveau moteur essence optimisé pour respecter les normes environnementales en vigueur. Son arrivée sur le marché est prévue au plus tôt pour 2027.

Un roadster thermique dans un contexte incertain

Lancée il y a 36 ans, la MX-5, également connue sous le nom « Miati » au Japon s’est imposée comme un modèle de référence des petits roadsters accessibles et sportifs. Son actuelle génération, commercialisée depuis 2015, a connu plusieurs mises à jour mais approche désormais de la fin de son cycle. Face aux réglementations de plus en plus strictes et aux débats sur l’électrification, l’avenir des petites sportives essence reste incertain. Pourtant, Mazda semble avoir défini une stratégie claire qui rassurera les amateurs du modèle. Ainsi, nos confrères de chez Road & Track ont échangé avec plusieurs dirigeants de Mazda, dont le CEO, Masahiro Moro, du constructeur automobile japonais.

Aujourd’hui, les petits roadsters thermiques sont de plus en plus rares sur le marché automobile international. À ce titre, le Tesla Roadster est attendu depuis huit ans, et seule la marque MG ose encore tenter l’expérience avec le Cyberster (en photo ci-dessous), lui aussi entièrement électrique. À nos yeux, le futur roadster MX-5 de Mazda remettrait les choses à leur juste place en conservant une motorisation thermique.

MG Motor Rétromobile 2024 MG Cyberster

Une mécanique repensée mais fidèle à l’esprit MX-5

Dans l’interview accordée à Road & Track, plusieurs responsables de Mazda ont donc confirmé que la MX-5 NE conservera une motorisation thermique et atmosphérique, associée à une boîte manuelle pour préserver l’expérience de conduite propre à ce modèle. Ryuichi Umeshita, Directeur Technique de Mazda, a révélé que le futur roadster japonais sera équipé d’un nouveau moteur essence SkyActiv-Z, qui fera ses débuts sur le futur SUV CX-5 en 2027.

Mazda ambitionne d’obtenir un équilibre optimal entre puissance et consommation, notamment via un ratio air/essence optimisé. Ce moteur de 2,5 l, contre 2,0 l pour l’actuelle MX-5 ND, permettra de maintenir des performances élevées sans compromettre l’efficacité énergétique malgré les contraintes des normes environnementales, comme la future réglementation Euro 7.

Un poids maîtrisé, un défi technique

Alors que l’industrie automobile tend à alourdir ses modèles pour répondre aux exigences de sécurité et d’aides à la conduite, Mazda souhaite conserver l’essence de la MX-5 en garantissant un poids réduit sous la barre des 1 000 kg. Masashi Nakayama, Chef du Design chez Mazda, confirme, quant à lui, que l’objectif est de concevoir un modèle inférieur à 4,0 m de longueur et dont le poids sera similaire à celui des premières versions de la ND.

roadster Mazda MX-5 Mazda Miata

Le constructeur automobile japonais exclut cependant l’usage massif de matériaux coûteux comme la fibre de carbone, afin de préserver l’accessibilité financière du roadster. Le principe de conception reste simple : choisir les pièces les plus légères, les moins chères et les plus petites pour garantir un modèle fidèle aux valeurs de la marque.

Un design inspiré par le concept Iconic SP

Esthétiquement, la future MX-5 devrait s’inspirer du concept Iconic SP (en photos dans ce sujet), présenté lors du Salon de Tokyo 2023. Ce coupé visait à illustrer les ambitions de Mazda en matière d’électrification, mais certaines lignes pourraient être adaptées à la MX-5 NE, tout en préservant son caractère sportif et épuré.

roadster Mazda MX-5 Mazda Miata

Une philosophie centrée sur le plaisir de conduite

Mazda revendique une approche, comme toujours, pour notre plus grand plaisir, et celui des propriétaires d’une MX-5, ou Miata, centrée sur le plaisir de conduite, loin des tendances commerciales privilégiant les SUV et berlines électriques. Masahiro Moro  partage d’ailleurs régulièrement le volant d’une MX-5 en compétition d’endurance, à l’image d’autres dirigeants de l’industrie, comme Akio Toyoda chez Toyota. Pour lui, cette implication permet de mieux comprendre le comportement d’un véhicule et d’améliorer son développement.

Un lancement attendu entre 2027 et 2030

Si Mazda semble prêt à maintenir la MX-5 fidèle à son ADN, la question demeure : pourra-t-elle survivre seule dans un marché en mutation ? La précédente génération avait bénéficié d’un partenariat avec Fiat, qui utilisait la même plateforme pour sa 124 Spider. Pour le futur roadster MX-5, Mazda pourrait chercher une collaboration pour partager les coûts de développement. Et pourquoi pas un futur roadster Renault ou Peugeot ? Lançons l’idée !

Enfin, quoi qu’il en soit, la MX-5 NE semble bien engagée sur la voie de la continuité, avec une arrivée programmée entre 2027 et 2030. Désormais, il reste à savoir si cette nouvelle génération réussira à défendre la place du roadster thermique dans un secteur automobile où l’électrification devient, certes difficilement pour le moment, la norme.

La rédaction

Photos : Mazda et LesVoitures.com