9H00, place de la Concorde, Paris, par un dimanche matin printanier du mois d’avril (21 avril 2013) . Alors que les Parisiens se prélassent encore sous leur couette, un drôle de ballet s’organise sur la mythique place, sous les yeux ébahis de quelques touristes matinaux. V8, V12, rouges, jaunes, les plus beaux modèles de la marque au cheval cabré se rassemblent jusqu’à former une véritable marée à dominante rouge.
Des groupes de curieux et de passionnés se forment autour des plus beaux exemplaires, immortalisant les élégantes carrosseries dans cet environnement qui ne l’est pas moins. Le soleil étant au rendez-vous, le tableau est idyllique pour tout amateur de belles mécaniques.
Cet évènement, qui vit déjà sa neuvième édition, est organisé par le Scuderia Ferrari Club, sous la présidence de Karim Bentala. Issu d’un simple rassemblement entre une poignée d’amis propriétaires de bolides transalpins, le succès grandissant de ces journées oblige désormais les organisateurs à limiter le nombre à 100 Ferrari (tout de même !) venant de la France entière, voire de l’étranger, pour partager cette journée extraordinaire.
Peu après 9H30, l’incroyable convoi s’élance en direction des Champs Elysées, dans une symphonie mécanique dont seuls les italiens détiennent le secret. La largeur de celle que l’on surnomme parfois “la plus belle avenue du Monde” n’est pas de trop pour accueillir ce défilé qui ferait rougir un régiment entier de militaires un 14 juillet.
Nous rejoignons ensuite le périphérique, puis l’autoroute, en direction de l’aérodrome de Lognes, première étape inscrite au road-book ultra détaillé fourni par l’organisation. Viennoiseries, jus de fruits, l’ambiance est conviviale et détendue, loin des clichés que véhiculent certains propriétaires de véhicules haut de gamme. Nous sommes en présence de passionnés, c’est une certitude. Le trio parfaitement aligné en témoigne, puisque même les supercars de la marque sont de la partie !
Nous reprenons la route vers notre prestigieuse destination : le château de Vaux-le-Vicomte. Mais cette fois-ci, hors de question d’emprunter l’autoroute, nous ne sommes pas là pour parader ! Une sportive italienne s’apprécie avant tout sur le réseau secondaire, terrain de jeu sur lequel ses qualités dynamiques s’expriment réellement. Nous suivons alors l’Enzo, supercar emblématique des années 2000, qui n’a pas pris une ride malgré l’annonce récente de son remplacement par la “LaFerrari”. Les échappements crépitent, les rapports s’enchaînent, l’œuvre d’art roulante, déjà fascinante à l’arrêt, devient hypnotisante.
Un feu rouge perdu dans un petit village de la campagne francilienne donne lieu à une vision surréaliste : une centaine de Ferrari sagement alignées, mais prêtes à bondir. Le temps semble se figer, les habitants ayant suspendu le cours de leur paisible journée à la vue du spectacle. Nous profitons de cette pause impromptue pour réaliser quelques clichés. Puis nous récupérons le convoi à une place de choix : juste derrière la superbe F50. Son V12 issu de la compétition nous enchante par sa sonorité aigue et la grille arrière ajourée nous offre un spectacle inattendu : les ressorts et amortisseurs “in-board” (horizontaux) travaillent sous nos yeux, enchâssés dans la monocoque en carbone, à quelques centimètres du magistral V12.
L’arrivée est désormais en vue. Nous sommes accueillis par une foule de curieux venus se détendre dans le parc du château par cette belle journée. Nous pénétrons dans le parc par la majestueuse allée principale. Le tout un à un, afin d’être guidés méthodiquement par les organisateurs, qui n’ont décidément rien laissé au hasard.
La beauté et la noblesse des lieux font écho à ses invités du jour. Les allées sont remplies de part en part, on ne sait plus où donner de la tête. Pour les participants, la fête ne fait que commencer, puisqu’un repas convivial et gastronomique les attend dans une des somptueuses dépendances du château. Pendant ce temps, les montures du jour se reposent au soleil, prêtes à être cravachées de nouveau.
Une chose est sûre, la prochaine édition ne se fera pas sans nous…
Texte et photos : Alexandre Besançon