On le sait, Carlos Tavares (CEO Stellantis) ne rigole pas, mais pas du tout, en matière de CA (Chiffre d’Affaires) ou autres données liées aux résultats financiers du groupe automobile multinational italo-franco-américain qu’il dirige. Le 25 juillet dernier, Stellantis a publié des résultats financiers inquiétants, sur le premier semestre de l’année 2024 avec, notamment, un CA net de 85 milliards d’euros, ce qui représente une baisse de 14% comparativement à la même période sur 2023. Par conséquent, certaines marques en difficulté, comme DS Automobiles, Lancia, Alfa Romeo, ou encore Maserati, pourraient être vendues ou, tout simplement, disparaître, ceci dans les prochaines années.
En janvier 2021, lorsque le groupe Stellantis a été créé, Carlos Tavares avait annoncé, clairement, que toutes les 14 marques qui composent le groupe qu’il dirige auraient leur « chance ». Aujourd’hui, le contexte économique global du marché automobile international n’est pas porteur, notamment aux Etats-Unis, avec une chute de 5,7 milliards d’euros du résultat opérationnel courant pour Stellantis. Même si le « tableau financier » du groupe Stellantis est loin d’être « tout noir », Carlos Tavares pourrait, dans les prochains mois, prendre des décisions drastiques, en mettant fin, tout simplement, aux marques DS Automobiles, Lancia, Alfa Romeo et Maserati, ou en les vendant.
Dans son communiqué publié il y a quelques jours, Carlos Tavares est très clair :
« Les résultats de l’entreprise au premier semestre 2024 ne sont pas à la hauteur de nos attentes, reflétant à la fois un contexte industriel difficile et nos difficultés opérationnelles. Des mesures correctives ont été nécessaires et ont été prises afin de régler ces problèmes. Dans le même temps, nous avons lancé une grande offensive produits, avec pas moins de 20 nouveaux véhicules prévus cette année, ce qui nous offre encore plus d’opportunités si nous parvenons à bien la mettre en œuvre. Nous avons un travail important à accomplir, particulièrement en Amérique du Nord, afin de réaliser pleinement notre potentiel à long terme. J’aimerais remercier chacun des collaborateurs de Stellantis pour leur travail d’équipe et leur implication durant ce chapitre crucial de notre histoire. »
Depuis des années, les ventes de DS Automobiles ne décollent pas en Chine, le marché pour lequel cette marque a, principalement, été créée, pour mettre en avant le luxe à la française. Sachant que les constructeurs automobiles français dits « premiums » ont toujours eu du mal face à leurs homologues étrangers, DS Automobiles pourrait être la première marque du groupe Stellantis « à faire les frais » de résultats financiers insatisfaisants, si cela vient à perdurer dans les prochains mois. Le constat de ventes, qui ne sont pas au rendez-vous, est le même pour Maserati et Alfa Romeo. Quant à Lancia, c’est différent, car la marque haut de gamme italienne vient, tout juste, d’être relancée avec le lancement commercial de la nouvelle Lancia Ypsilon. On sait également qu’une identité de marque mais beaucoup de temps à s’installer, une dizaine d’années.
Enfin, si l’interdiction, en Europe, des ventes de voitures thermiques et hybrides, n’est pas repoussée après 2035, Carlos Tavares pourrait, logiquement, compter beaucoup plus sur Leapmotor Intenational, pour écouler, en grand nombre à travers le monde, des voitures électriques « made in China », en « sacrifiant sur l’autel des CA, marges et autres résultats financiers », DS Automobiles, Alfa Romeo, Lancia et Maserati.
La rédaction
Photos : DS Automobiles, Stellantis et LesVoitures.com