Il y a 20 ans, la Toyota Yaris de première génération a décroché le titre, tant convoité, de “Voiture de l’Année”. Deux décennies plus tard, la petite japonaise est devenue tout simplement la Toyota la plus vendue, sa part de marché ne cessant d’ailleurs d’augmenter chez nous avec 43 000 exemplaires écoulés en 2019. Fabriquée à Valenciennes, la plus française des voitures étrangères se présente aujourd’hui sous une 4ème génération “outsider” face aux nouvelles Peugeot 208 et Renault Clio 5. Alors, que vaut la nouvelle Yaris ? Direction la Haute-Savoie et la région d’Annecy pour découvrir la réponse à cette question.
La Toyota Yaris 2020, c’est avant tout un style décomplexé ! D’une longueur réduite de seulement 3,94 m, celle qui repose sur la nouvelle plateforme GA-B faisant partie de la famille TNGA (Toyota New Global Architecture) propose enfin un design à la hauteur de ses ambitions. A l’avant, le bouclier très ouvert repousse visuellement ses propres contours aux dessins très agressifs. Cela n’a strictement plus rien à voir avec la précédente génération beaucoup trop sage de l’auto et, tant mieux !
Plus haut, on trouve un capot aux formes également musclées alors que les optiques Full LED viennent comme s’incruster dans des ailes aux galbes qui n’ont presque rien à envier à la Yaris WRC ! Non sans humour, c’est à se demander si le responsable du design Toyota n’a pas profité d’un baptême de piste aux côtés d’Ott Tänak, le champion du monde WRC 2019 qui a mis fin à 15 ans de règne français au volant de sa Yaris WRC.
De profil, c’est la compacité de la Yaris qui ressort tout en courbes, notre modèle d’essai “Première” à savoir, l’édition de lancement, étant équipé de jantes de 17 pouces. Quant à sa teinte “Rouge fusion” et à son toit panoramique noir, croyez-nous, ils font leur effet !
Sous un autre angle, la nouvelle Yaris est tout aussi attractive et on retrouve, à l’arrière, cette philosophie qui tend à élargir au maximum la citadine grâce à des feux aux bordures imposantes qui sont liés par un bandeau noir “sculptural”. Au final, la silhouette de la Yaris fait mouche et devrait permettre à Toyota d’aller chiper des ventes à Peugeot qui surfe sur le succès avec sa nouvelle 208.
Passons maintenant à l’intérieur de cette (déjà) étonnante nouvelle Yaris. Dès le premier coup d’œil, le constat est identique que pour sa “robe extérieure”. On note ainsi une montée en gamme intéressante, les concepteurs de l’habitacle de la Yaris ayant adopté une stratégie à deux priorités : proposer une meilleure qualité au niveau des matériaux et de leur assemblage tout en minimisant les coûts.
On remarque alors une architecture bien pensée avec, notamment, un écran tactile centrale bien intégré et de multiples rangements. A cela s’ajoutent sur notre Yaris “Première”, pour les zones avec lesquelles le conducteur est en contact, des matières agréables au toucher (tissu pour les contre-portes, cuir pour le volant, plastique moussé pour l’accoudoir central). Du plastique de qualité, on en retrouve également pour la planche de bord.
Avouons aussi que la sellerie en cuir noir aux surpiqures rouges est accueillante. Une fois assis derrière le volant, on se sent immédiatement à son aise dans cette Yaris dont l’ergonomie a été parfaitement étudiée. Qui dit voiture citadine dit course au supermarché. Sur ce point, le volume du coffre de la Yaris ne propose que 286 l. On ne peut pas tout avoir, la compacité et un volume de chargement conséquent tout en disposant d’une habitabilité correcte.
Avant de passer au test routier, intéressons-nous aux aides à la conduite de la nouvelle Yaris. Sur ce point, la citadine ne manque de rien, du régulateur de vitesse adaptatif au système de lecture des panneaux, en passant par de multiples dispositifs de détection et d’alerte (piétons, cyclistes, etc…). Sur le plan des technologies embarquées et de la sécurité, la Yaris a clairement tout d’une grande, connectivité incluse, surtout qu’elle est la première des citadines à proposer en série deux airbags centraux situés entre les sièges avant. La structure plus rigide de l’auto et beaucoup d’autres éléments liés à la sécurité font de la Yaris une voiture très sûre. La petite japonaise vient même de décrocher 5 étoiles aux nouveaux tests EuroNCAP !
Notre Yaris d’essai est, bien sûr, hybride avec un duo thermique/électrique composé d’un 3-cylindres 1.5 l à cycle Atkinson et de deux moteurs électriques dont le principal développe 59 kW pour une puissance cumulée de 116 chevaux (à 5 500 tr/min) et 120 Nm de couple (entre 3 600 et 4 800 tr/min). Sans rentrer dans le détail de la technologie hybride qu’intègre la Yaris, sachez qu’elle a été optimisée, que ce soit au niveau de son intégration que des performances.
Confortablement installés à bord de la Yaris, on commence à rouler en tout électrique le long du lac d’Annecy, le bloc thermique prenant rapidement le relais. En ville, en adoptant une conduite très douce, on peut atteindre quelques 30 km/h en mode tout électrique. Sur son terrain de jeu favori, la japonaise est juste parfaite, elle passe partout tout en étant hyper-maniable et très agile. De surcroît, nous sommes plus qu’agréablement surpris par le confort de l’auto, ses sièges sont assez exceptionnels en termes de maintien et d’assise ! Quoi de mieux quand on est coincé dans les embouteillages ? Mais, le meilleur est à venir car, les aides à la conduite de la Yaris offre au conducteur la possibilité de rouler en mode semi-autonome. La Yaris avance et freine toute seule tout en générant un sentiment de sécurité de haut niveau. Dans la “jungle urbaine”, c’est un atout certain pour rester zen…
Les premiers lacets montagneux en approche, on adopte un rythme plus élevé. Nouvelle bonne surprise, la Yaris se révèle être très agréable sur des routes plutôt torturées. La direction de l’auto est précise, ses freins ont du répondant et son châssis suit bien. C’est le moment de préciser que la nouvelle Yaris dispose d’un centre de gravité plus bas de 12 mm et d’une caisse plus rigide de l’ordre de 37%, le tout comparativement à l’ancienne génération. En général, les suspensions des citadines sont plutôt molles pour offrir un maximum de confort en ville. Sur la Yaris, les ingénieurs ont trouvé un bon compromis.
En montagne, la Yaris se révèle alors être vraiment dynamique, ce qui procure un certain plaisir. La motorisation hybride de la citadine ne manque pas de punch et procure une aisance suffisante. On en vient à évoquer la boîte CVT connue pour “mouliner”…. Ce système a néanmoins fait l’objet d’un sérieux travail d’optimisation sur la nouvelle Yaris et, grâce à l’apport de l’électricité, les montées en régime sont plus significatives. C’est beaucoup mais, beaucoup moins poussifs qu’auparavant, enfin ! Certes, lorsque l’on s’énerve sur la pédale de droite, le moteur se fait entendre mais, encore une fois, la progression est notable, la Yaris fait même mieux que le coupé Lexus RC 300H !
Sur le plan des performances, la Yaris n’a pas à rougir face à la concurrence, elle affiche un 0 à 100 km/h de 9,7 s et une vitesse maximale de 175 km/h. Du côté des consommations, la Yaris “Première” est donnée pour 4,3 l/100 en cycle mixte. Dans les conditions de roulage de notre essai à 80% en montagne, ce chiffre a logiquement été dépassé mais reste plus que bon : 6,8 l/100 km ! Au niveau des émissions de CO2, elles sont comprises entre 97 à 100 g/km (WLTP) sur la Yaris “Première”.
En conclusion, la Yaris est arrivée à l’âge de la maturité ! Avec son design attirant, son habitacle agréable, ses technologies embarquées et ses capacités routières sérieuses, cette 4ème génération de la Yaris fait très fort ! La Toyota Yaris “Première” exclusivement proposée avec la motorisation hybride s’offre à partir de 25 450 €. Deux autres configurations essence sans hybridation sont également au programme de la Yaris : 70 VVT-i et 120 VVT-i. Une dernière chose, notre titre avec la mention “tout d’une grande”, reprise à une célèbre campagne promotionnelle pour la Renault Clio, représente un un clin d’œil sympathique à la star N°1 des citadines qui fête ses 30 ans cette année. Attention, la Yaris pourrait gâcher la fête…
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Toyota (Bernard Rouffignac)