Lexus RC 300h : dans l’arène du premium, essai

Le Lexus RC 300h passe par la case restylage. Présenté au Mondial de l’Auto 2018, le coupé premium japonais est uniquement proposé en France dans sa configuration hybride. Direction Malaga en Espagne pour un essai ensoleillé.

La marque haut de gamme du groupe Toyota, c’est avant tout un design qui ne passe pas inaperçu quels que soient les modèles de son catalogue. Le coupé RC 300h en est l’un des plus beaux représentants, ceci dans la lignée de celui que nous avons surnommé le « concept-car de série » lors de sa prise en main, à savoir le Lexus LC 500h.

Au Paris Motor Show 2018, nous avons fait le tour du Lexus RC 300h, au sens propre et figuré, car il était fièrement exposé sur une plateforme tournante du stand Lexus. Parmi les différentes évolutions esthétiques de son restylage, la calandre au rendu organique est aujourd’hui plus haute et s’étend beaucoup plus bas aux côtés d’entrées d’air plus marquées.

Les feux diurnes de l’ancien modèle disparaissent au profit d’une nouvelle signature visuelle intégrée aux optiques avant. Le résultat est une face avant encore plus élancée et acérée. De bon matin, le soleil rasant de Malaga offre une ambiance entre ombre et lumière au coupé. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous l’avons choisi dans sa teinte rouge aux chaudes nuances, couleur qui lui va le mieux.

De profil, mis à part des jantes 19″ inédites, le coupé n’évolue pas. Le mélange de ses longues courbes et de ses galbes accompagne une ligne épurée. L’oubli volontaire d’appendices aérodynamiques trop souvent surfaits sur les voitures venues du « pays du soleil levant » est ici synonyme d’élégance.

Quant à sa partie arrière, elle adopte une signature lumineuse revue et, comme pour l’avant, un design plus musclé au niveau du bouclier. Au final, le style du RC 300h est un savant équilibre anguleux que l’on peut qualifier d’agressivité statutaire. Alors pourquoi ne pas utiliser le terme « sportif » qui serait très logiquement adéquat pour définir cette superbe création automobile ? La réponse est simple à deviner est sera étayée au travers de notre essai.

Ouvrons la porte du coupé RC pour découvrir un habitacle clairement premium au premier regard. La principale modification apportée lors du restylage est représentée par un espace aux jambes accru grâce à une console centrale repensée. A cela s’ajoutent de nouvelles selleries, inserts et autres offres de personnalisation. De plus près, les matériaux choisis sont de très bonne qualité sans atteindre l’élite allemande. Cela a son avantage sur la facture d’achat du coupé.

Les différents étages qui composent la planche de bord ont tendance à donner un aspect trop ostentatoire. Même si on aurait apprécié plus de simplicité, certains trouveront la présence de nombreuses commandes très pratique à l’usage. La haute définition de l’écran central contraste, en revanche, avec un affichage des instrumentations trop basique alors que nous sommes à l’ère du digital. Une fois assis derrière le volant, on trouve le plus naturellement du monde une position de conduite idéale. Les sièges sont d’une assise au confort sans faille. Il est temps d’appuyer sur le bouton « Power ».

Comme toutes les voitures hybrides, il ne se passe alors rien et c’est dans un silence total que le coupé avance sur la seule puissance électrique de 105 kW. Sur quelques 30 km, l’électricité suffit à évoluer avec douceur en ville. Nos premières impressions sont plus que positives.

Une fois Malaga derrière nous, le 4-cylindres 2.5 l à cycle Atkinson de 181 chevaux et 221 Nm de couple entre en action. La puissance cumulée du Lexus RC 300h étant de 223 chevaux. Sur autoroute, le coupé révèle un confort optimal; insonorisation parfaite, amortissement doux le caractérisent. Les choses deviennent plus compliquées en mode « Sport » sur des petites routes vallonnées. Les palettes en main, la boîte CVT ne répond pas en conduite sportive. Les reprises sont hélas inexistantes. On met alors vite un coup sur la commande de la boîte de vitesses pour rebasculer en automatique. Le constat est alors quasi-identique, la CVT neutralise les montées dans les tours pour ne pas dire que ça mouline, le poids de plus de 1 730 kilos de l’auto n’arrange rien.

En revanche, à une allume normale, le coupé génère une sensation de plénitude automobile intéressante. Le manque de contenu de la direction complète notre sentiment que le coupé est fait pour « cruiser ». Sur le plan des points forts du Lexus RC 300h, on peut mettre des trains roulants de haut niveau.

Ceux qui n’auraient pas trouvé la réponse à notre question précédemment posée l’ont : le Lexus RC 300h n’est pas une voiture sportive. Les chiffres de ses performances en sont une autre preuve : 0 à 100 km/h en 8,6 s et 190 k/h de vitesse maximale.

On peut expliquer également cela par la stratégie écologique globale de Toyota mise en place pour le monde entier. La direction du géant japonais boude la soif de sportivité bien connue en Europe en privilégiant judicieusement la carte du confort, d’une faible consommation et d’émissions de CO2 réduites. Ainsi, la petite motorisation hybride du RC 300h est donnée pour 5.0 l/100 km. En pratique, c’est plus mais loin des forts appétits des coupés sportifs teutons. Ajoutez à cela les 114 g/km de CO2 émis (aucun malus), et vous obtiendrez un coupé RC 300h premium écologique unique en son genre.

En conclusion, le RC 300H est un magnifique coupé au doux tempérament avec une qualité indéniable (sans vouloir nous répéter) : son confort routier. En France, il est disponible en quatre finitions : Luxe, F Sport, Executive et F Sport Executive. Son tarif d’entré, affiché à partir de 54 390 € (finition Luxe) sur le configurateur Lexus France, est une invitation économique à rouler autrement, comprendre normalement : en respectant les limitations de vitesse et… l’indispensable et nécessaire transition énergétique. « Rouler beau » en prenant le plus grand soin de l’environnement, de son permis de conduire, sans oublier de son portefeuille, ne sont-ils pas des arguments valables pour jeter son dévolu sur le Lexus RC 300h ?

Essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com et Lexus