Trottinettes électriques : les chiffres des accidents font peur

Moins de voitures, plus de modes de transport dits « verts » pour diminuer la pollution, voilà une notion qui est véhiculée quotidiennement. Au cœur des villes, circuler autrement a fait émerger des alternatives. La trottinette électrique en est une illustration en tant qu’Engin de Déplacement Personnel Motorisé (EDPM). Aujourd’hui, deux millions de Français ont leur propre trottinette. Cependant, sous couvert de déplacements « doux et propres », des agglomérations ont vu se développer incivisme et anarchie. Il en résulte des accidents de plus en plus nombreux voire, hélas, des accidents mortels.

Aux poignées de trottinettes électriques, des personnes aux comportements dangereux rendent problématique le quotidien des autres usagers de la route. Dans les villes qui ont adopté les trottinettes électriques en libre-service, il est courant de voir des engins « posés », au mieux sur les trottoirs, au pire sur la chaussée, comme un mouchoir jetable. Si le constat est navrant, cela l’est d’autant plus quand on sait que ces trottinettes sont « ramassées » par des camions, afin de réapprovisionner les stations de location. Un cycle à la finalité peu « écolo-compatible » ! Un espace public où les trottinettes ne sont pas sans poser de questions quant à leur place.

Si celles en libre-service voient leur vitesse bridée à 25 km/h, celles qui sont possédées, à titre privé, sont souvent débridées. Il est ainsi courant de voir débouler une trottinette électrique à plus de 40 km/h, voire plus… certains modèles puissants et très haut de gamme pouvant dépasser les 80 km/h.

Des comportements qui font grimper les chiffres de l’accidentalité routière. Dans le dernier baromètre Axa Prévention, cité par le Journal du Dimanche (JDD) du 6 février dernier, près de 8 utilisateurs d’une trottinette électrique sur 10 roulent sur les trottoirs, 78 % téléphonent, 49 % conduisent sous l’emprise de l’alcool, 68 % disent ne pas toujours mettre un casque et 11 % n’en mettent jamais. Résultat en 2021, suite à des accidents d’EDPM, on dénombrait 22 morts contre 7 en 2020 et 10 en 2019. Du côté des blessures, les traumatismes sont légion dans les hôpitaux. A Paris, Lyon et Marseille, des villes où les trottinettes électriques sont en libre-service, les fractures consécutives à des accidents les impliquant augmentent en flèche pour dépasser les 2 000 par an !

EDPM

A noter que, les possesseurs de trottinettes électriques ne savent pas toujours qu’ils doivent être assurés. Selon Les Echos (14/02/2022), le fonds de garantie qui prend en charge les victimes de conducteurs non assurés voit les demandes croitre. Une zone de « non-droit » qui s’installe soit, « un massacre à la trottinette électrique » !

Enfin, rappelons qu’en ville, les utilisateurs de trottinettes électriques EDPM doivent respecter la loi à savoir et principalement : ne pas dépasser 25 km/h, porter un équipement de type rétro-réfléchissant (en cas de circulation la nuit ou de visibilité insuffisante en journée), être âgé de plus de 12 ans et, circuler sur les pistes cyclables lorsque cela est possible. D’après le site du gouvernement Service-Public.fr, ce dernier précise également : « La circulation sur les trottoirs est interdite, sauf si le maire l’autorise. Dans ce cas, vous devez circuler à une allure modérée (6 km/h) et ne pas gêner les piétons. Le stationnement sur les trottoirs est autorisé, à condition de ne pas gêner les piétons. Toutefois, le maire peut décider de l’interdire. »

Texte : Pierre-Jean Côme

Photos : LesVoitures.com