En octobre 2023, la Commission européenne a débuté une enquête concernant les subventions accordées, par le gouvernement chinois, à ses constructeurs automobiles locaux. Face à l’avancée technologique prise par les Chinois, à leurs coûts de fabrication réduits et, au final, aux faibles tarifs des véhicules électriques “made in China” qui envahissement l’Europe, Bruxelles a donc réagi pour protéger les constructeurs automobiles européens qui souffrent. Aujourd’hui, la Commission européenne a “rendu son verdict”. Des droits dits “compensateurs”, soit des droits de douanes supplémentaires, devraient êtres appliqués à BYD, Geely et SAIC, à partir du 4 juillet « si les discussions avec les autorités chinoises n’aboutissent pas à une solution efficace. »
Alors qu’en France, les voitures électriques distribuées par les marques chinoises, et autres véhicules électriques produits en Chine, sont soumis aux nouvelles règles du bonus écologique, en termes d’éligibilité, la Commission européenne compte donc aller plus loin en “tapant fort” sur trois grands industriels de la filière chinoise liée aux BEV (Battery Electric Vehicles). A date, Bruxelles considère que les voitures électriques chinoises, ou qui viennent de Chine, bénéficient « de subventions déloyales, ce qui constitue une menace de préjudice économique pour les constructeurs de l’UE. »
Comme évoqué en introduction, des taxes supplémentaires compensatrices, de douane, sont prévues pour BYD, Geely et SAIC, ceci respectivement à hauteur de 17,1 %, 20 % et 38,1 %. La Commission européenne précise, pour les constructeurs automobiles chinois qui ont “joué le jeu” de coopérer à l’enquête, qu’ils seraient pénalisés d’un « droit moyen » de 21 %. Pour tous les autres spécialistes chinois qui n’ont pas du tout répondu à Bruxelles, ce sera 38,1 % de taxes de douane en plus.
Comme vous l’aurez, peut-être compris, les constructeurs automobiles européens qui ont des accords avec leurs homologues chinois, devraient être pénalisés. Pour exemple, Volvo qui appartient à Geely, fait produire son SUV EX30 en Chine. A partir de 2025, précisons que le Volvo EX30 sera produit en Belgique.
Enfin, alors que les voitures électriques chinoises sont donc, en France, plutôt abordables, malgré le fait qu’elles ne sont pas éligibles au bonus écologique, la décision prise par la Commission européenne, qui devrait être effective dans quelques semaines, va donc lourdement impacter leur tarif à la hausse. Résultat : les ventes de voitures électriques en France, devraient stagner, surtout durant la période de crise politique que nous traversons, car les consommateurs français sont connus pour reporter leurs achats lors des périodes électorales. Attendons donc, la réponse des autorités chinoises. Si les droits compensateurs sont appliqués, à partir du 4 juillet 2024, aux constructeurs automobiles chinois, ces derniers pourraient ne pas être tant en difficulté que cela, tant on connaît leur puissance financière. Des promotions ou autres remises pourraient, alors, être mises en place, en France et ailleurs, par BYB et les autres. Affaire à suivre…
La rédaction
Photos : LesVoitures.com et Volvo