Europe : dans 10 ans, les ventes de voitures thermiques neuves seront interdites

En ce 1er janvier 2025, commençons par vous souhaiter, à toutes et à tous, une excellente année 2025. Vous n’êtes pas sans savoir, qu’à partir du 1er janvier 2035, en Europe, les ventes de voitures, ou autres véhicules, thermiques et hybrides neufs, seront interdites. Dans 10 ans, jour pour jour, un énorme changement devrait s’opérer pour le marché automobile ainsi que pour les potentiels acheteurs d’un nouveau véhicule neuf. Dans 10 ans, en Europe, seules les voitures électriques pourront être achetées, en tant que voitures neuves. Cependant, en ce tout début de nouvelle année, l’objectif fixé par l’Union européenne semble difficile à tenir. 10 ans, c’est court et long à la fois…

Pour le marché automobile européen, en attendant les chiffres des ventes de l’année 2024, l’année 2025 est celle de « tous les dangers ». En effet, en Europe, les ventes de voitures électriques n’ont pas été aux niveaux attendus pour les constructeurs automobiles (- 5,4 % de janvier à novembre 2024 – source : ACEA). Or, ces derniers ont investi, depuis des années, considérablement dans le développement de modèles 100% électriques. 2035, est-ce trop tôt pour contraindre, en Europe, les acheteurs d’un nouvel outil de mobilité à passer à la voiture électrique, en leur faisant « oublier » les voitures thermiques neuves ? Précisons que l’UE a, néanmoins, prévu une clause de revoyure qui devrait être étudiée, à Bruxelles, en 2026.

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Depuis des mois, une grande majorité de constructeurs automobiles a, ainsi, revu la stratégie du 100% électrique, ceci en annonçant l’arrivée, sur le marché automobile européen, voire mondial, de nouvelles motorisations hybrides. En effet, ce sont les voitures de type HEV (Hybrid Electric Vehicle) qui ont été le plus plébiscitées, en 2024, par les acheteurs (+ 19,7 % de janvier à novembre 2024 – source : ACEA). Cela sera, sans nul doute, confirmé dans les jours à venir, encore une fois, à la publication des chiffres des ventes 2025, de voitures, pour l’Europe. A noter, que selon les pays membres de l’UE, la situation est très différente concernant les ventes de voitures électriques.

Face à cette situation, pour préserver les constructeurs automobiles européens, l’UE a décidé, fin octobre 2024, de taxer les constructeurs automobiles chinois, via des droits de douane compensateurs. Quel impact aura cette décision sur les ventes de voitures électriques, en Europe, en 2025 ? La question est posée. En France, rappelons, que le bonus écologique a été revu à la baisse pour 2025 et que les voitures électriques « made in China », ne sont pas éligibles à cette même aide à l’achat. Ce qui est évident est représenté par le fait que les prix des voitures électriques doivent baisser. Cela devrait être le cas d’ici 2035, car les technologies vont évoluer, notamment en termes d’autonomie.

On en vient, à ce jour, aux contraintes liées à l’utilisation d’une voiture électrique. En ville, là où les déplacements sont moins longs et là où les bornes de recharge sont très présentes, la voiture électrique est déjà viable. Ce sont donc les petits modèles qui devraient bien se vendre en 2025 et plus tard, à moyen terme. Les constructeurs automobiles l’ont bien compris comme pour Citroën avec l’ë-C3 et Renault avec la future version de la Renault 5 E-Tech electric, soit celle dite « d’entrée de gamme » de 70 kW/95 ch, promise à moins de 25 000 € (hors bonus écologique), attendue en 2025. Il s’agira de la Renault 5 E-Tech electric finition « five » équipée de la batterie d’une capacité de 40 kWh « Autonomie Urbaine » (« Urban Range »). Cependant, si les ventes de voitures électriques ne progressent pas, à moyen terme, en Europe, comment l’UE réagira-t-elle ?

On en vient à un autre aspect primordial à gérer pour les constructeurs automobiles européens en 2025, à sa voir la CAFE (Corporate Average Fuel Economy). Pour faire simple, il s’agit d’une moyenne maximale annuelle d’émissions de CO2/km à respecter sur l’ensemble des productions de chaque constructeur automobile. Si ce quota annuel dépasse celui fixé par Bruxelles, le constructeur automobile fautif s’expose à de lourdes amendes. Alors que le marché automobile européen des voitures électriques est plus que frileux, il semble donc difficile, à date, de tenir la future CAFE 2025 pour ces même industriels. En effet, l’Europe vise 81 g/km d’émissions de CO2 dans le cadre de la CAFE 2025, contre 95 g/km aujourd’hui, mais l’UE ne veut rien entendre.

Pas plus tard que le 22 décembre dernier, Luca de Meo (CEO Renault Group – CEO Ampere), également Président de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), a exhorté l’Union européenne à revoir rapidement sa position au sujet de la CAFE 2025, car la situation est plus que critique :

 « Sans une déclaration politique claire de la Commission européenne d’ici la fin de 2024, comme l’ont également demandé les gouvernements allemand, français, italien et d’autres gouvernements européens, l’industrie automobile risque de perdre jusqu’à 16 milliards d’euros de capacité d’investissement en payant des pénalités, en réduisant la production, en se regroupant avec des concurrents étrangers ou en vendant des véhicules électriques à perte. Attendre le début du Dialogue stratégique de la Commission sur l’avenir de l’industrie automobile ou la révision de la législation sur le CO2 en 2026 n’est pas une option, bien que les deux soient bienvenus et nécessaires. Les constructeurs ont besoin de clarté maintenant pour finaliser les stratégies de conformité, établir des accords de regroupement et d’autres dispositions pour 2025. »

En Allemagne, faut-il, aussi, rappeler, que Volkswagen Group va supprimer 35 000 emplois, la faute à des coûts de production trop élevés et aux ventes de voitures électriques insuffisantes, suite, comme évoqué plus haut, à des investissements massifs dans les domaine des véhicules de type BEV (Battery Electric Vehicle). En effet, le groupe automobile allemand s’est lancé très tôt, voire trop tôt, dans le développement d’une gamme 100% électrique (ID.), ceci en investissant  des milliards. Hélas, les ventes des modèles ID. n’ont pas suivies.

Enfin, la date « fatidique » du 1er janvier 2035, soit dans 10 ans jour pour jour, est, à ce jour, intenable, pour interdire les ventes de voitures thermiques et hybrides neuves. Comme le veut l’expression, « L’avenir nous le dira », nous dira si les voitures électriques se vendront bien, très bien, mieux que les modèles thermiques ou hybrides (HEV)/hybrides rechargeables (PHEV), ceci dans les années à venir. Une chose est certaine et c’est, sûrement la plus importante, c’est le client qui décide…

La rédaction

Photos : LesVoitures.com