C’est la fin pour la commercialisation des voitures électriques chinoises aux Etats-Unis. Pour protéger la filière industrielle américaine liée aux véhicules électriques (EVs : Electric Vehicles), le président des Etats-Unis, Joe Biden, vient de prendre la décision de taxer à 100% les EV fabriquées en Chine (25% auparavant), ceci au niveau des droits de douane, ou d’importation. D’autres taxes ont été, également, décidées, par Joe Biden, pour les batteries et leurs composants dont les droits d’importation passent de 7,5 à 25%.
Quel constructeur automobile chinois va-t-il se risquer à commercialiser, aux Etats-Unis, ses voitures électriques, les Electric Vehicles (EVs), en américain ? Aucun, car avec des droits de douane de l’ordre de 100%, voire 102,5% si l’on prend en compte quelques autres taxes, cela double quasiment le prix d’une EV, de l’autre côté de l’Atlantique. Avec cette décision historique, les constructeurs automobiles américains sont assurés de ne plus être opposés à une concurrence “made in China”, très agressive en termes de prix. Par la même occasion, les salariés américains qui travaillent dans le domaine des véhicules électriques vont pouvoir souffler, car leur emploi est ainsi assuré pendant de nombreuses années, face à une concurrence chinoise jugée “déloyale” par l’administration américaine. Ainsi, Joe Biden s’assure aussi de conserver son électorat, face à un Donald Trump très virulent sur le sujet des voitures électriques chinoises, à quelques mois de la capitale élection présidentielle américaine de novembre prochain.
I just imposed a series of tariffs on goods made in China:
25% on steel and aluminum,
50% on semiconductors,
100% on EVs,
And 50% on solar panels.China is determined to dominate these industries.
I’m determined to ensure America leads the world in them.
— President Biden (@POTUS) May 14, 2024
En Europe, l’UE hésite à contrer, de la même façon qu’aux Etats-Unis, via des taxes sur les droits de douane, les marques automobiles chinoises, sachant qu’une enquête est en cours, à Bruxelles, pour démontrer, éventuellement, que le gouvernement chinois a trop subventionné les constructeurs automobiles locaux tels que SAIC Motor et BYD, pour ne citer qu’eux. Si l’UE hésite, c’est qu’il y a une bonne raison à cela. En effet, de nombreux constructeurs automobiles européens possèdent, toujours à ce jour, des sites de production de voitures électriques en Chine, comme, par exemples, Volvo, Smart, et Dacia (Spring).
Enfin, rappelons que, selon une étude très récente menée par Transport & Environment (T&E), 25% des voitures électriques qui seront vendues, en Europe cette année, seront fabriquées en Chine. Pour les Etats-Unis, comme le veut l’expression, “c’est donc plié” pour les voitures électriques chinoises. Il reste à savoir comment Pékin va réagir.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com et T&E