Voitures électriques : les concessionnaires d’autoroutes se « gavent » grâce aux bornes de recharge

Dans un rapport publié en juillet dernier, l’ART (Autorités de Régulation des Transports) épingle les SCA (Sociétés Concessionnaires d’Autoroutes) concernant les bornes de recharge destinées aux voitures électriques et autres véhicules hybrides rechargeable (PHEV). En effet, les SCA, déjà connues pour revoir, chaque année, à la hausse les prix des péages, récupèrent beaucoup d’argent, suite aux appels d’offres lancés pour équiper leurs aires de repos de bornes de recharge. De plus, selon Le Parisien, qui a interrogé le propriétaire d’une Kia EV6, 1 000 km , sur l’autoroute, coûtent 80 € en termes de recharge, contre 100 € pour un véhicules diesel.

En juin dernier, c’est l’Autorité de la concurrence qui a indiqué, dans le cadre d’une étude menée sur les bornes de recharge ouvertes au public, pour les voitures électriques que « L’expérience de la recharge demeure complexe pour l’utilisateur et la tarification de la recharge particulièrement opaque. » Cette fois, l’ART (Autorités de Régulation des Transports) indique, dans son rapport, que  « Les appels d’offres ne permettent pas de garantir aux usagers des prix aussi faibles que possible pour les recharges électriques. » Précisons que l’ART a transmis son rapport annuel de 40 pages au gouvernement français et au Parlement français (Sénat et Assemblée nationale), au sujet de la recharge sur autoroute pour voitures électriques, et des appels d’offres en question.

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C’est loin d’être tout car, toujours selon l’ART, « Plus de 18 % du prix de la recharge est finalement reversé à la SCA en échange du droit, pour le titulaire du contrat, d’exploiter son installation sur le domaine autoroutier, contre seulement 4 % en moyenne pour les autres biens vendus sur une aire de service. Cela s’explique par les méthodes de notation utilisées pour sélectionner les candidats : elles tendent à privilégier ceux qui reverseront les rémunérations les plus importantes aux SCA au détriment de ceux qui s’engagent à pratiquer des prix bas. »

En pratique, alors qu’à fin juillet, l’Avere-France indique que 143 678 bornes de recharge publiques sont disponibles, en France (routes et autoroute), avec seulement 79 % de taux de disponibilité moyen, il est logique que le prix, à une borne de recharge présente sur autoroute soit plus élevé, comparativement à une borne dite « domestique ». Sur une autoroute, on recharge plus vite et les infrastructures nécessaires pour cela demandent plus d’investissements.

Cependant, comme évoqué en introduction, d’après une expérience de recharge, vécue sur autoroute, par un propriétaire d’un Kia EV6, qui s’est confié à nos confrères du Le Parisien, sur l’A13, sur une aire de repos, le kWh est facturé 60 centimes d’euros. Résultat : à 60 centimes le kWh, les 1 000 km parcourus au volant de sa voiture électrique Kia EV6 lui reviennent à 80 euros. Ce même témoin a déclaré, dans les colonnes du Le Parisien de ce jour : « En moyenne avec un diesel, vous êtes à 100 € les 1 000 km. Les bienfaits de l’électrique se voient tout de suite un peu moins. » Inutile d’en rajouter…

Enfin, le rapport annuel de l’ART, sur les marchés et contrats passés par les SCA en 2023, publié le 4 juillet 2024, qui alerte sur les éventuels abus des SCA (Sociétés Concessionnaires d’Autoroutes), concernant leurs bénéfices récupérés grâce aux bornes de recharge pour voitures électriques, est disponible en téléchargement (format pdf), ceci en cliquant sur l’image située ci-dessus.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com et Avere-France