En 1938, la Volkswagen Coccinelle est apparue devenant presque immédiatement l’une des voitures les plus populaires de l’histoire. 36 ans plus tard, c’était au tour de la Golf de prendre le relais en tant que référence dans le domaine des compactes. Aujourd’hui, Volkswagen compte marquer de son empreinte le nouveau monde de la mobilité avec l’ID.3 dont voici l’essai dans sa configuration 1ST Max de 150 kW (204 chevaux).
Avant la Volkswagen ID.3 dévoilée partiellement en mai 2019, le constructeur allemand a tenté d’électriser sa compacte star avec l’e-Golf. Cette “Golf à piles” est déjà loin, très loin dans le rétroviseur de l’ID.3, cette dernière étant la première d’une famille 100% électrique qui sera développée avec la plateforme modulaire MEB. Débutons notre essai par la présentation du design de l’ID.3.
Avec 4,261 m de longueur, 1,809 m de largeur pour 1,552 m de hauteur, l’ID.3 possède un gabarit plutôt imposant qui ne ressort pas à travers nos photos car, l’ID.3, c’est un design pensé pour optimiser le traitement des flux d’air tout en offrant un maximum d’habitabilité. Il manque donc une donnée à celles citées plus haut, l’empattement qui atteint pas moins de 2, 765 m sur la VW électrique. Avec ses portes-à-faux hyper-réduits, son pare-brise très plongeant et sa partie avant très courte et tout en rondeur, l’ID.3 ne ressemble à aucune autre voiture, sachant que le bureau du style Volkswagen avait pour but de développer une automobile à visage humain.
Le bouclier avant à la grande ouverture pourrait ainsi faire penser à un beau sourire alors que les optiques IQ. Light – Matrix LED (selon versions) liées par un bandeau lumineux représenteraient des yeux et, c’est bien le logo Volkswagen qui ferait office de nez.
C’est peut-être de profil que la Volkswagen D.3 est la plus réussie car elle génère un dynamisme évident tout en étant très homogéne notamment grâce aux grandes jantes de 20 pouces de notre modèle d’essai qui occupent la totalité des passages de roue. Si nous devions reprendre l’expression “avoir plusieurs visages”, elle collerait parfaitement à l’ID.3 qui, à l’arrière, propose un rendu, cette fois, robuste. Sous cette angle, on ne peut pas passer à côté d’une certaine ressemblance avec la Nissan Leaf.
Attardons-nous maintenant sur l’habitacle de l’ID.3 qui a été conçu de manière épurée. Dans ce but, Volkswagen réinvente l’espace de vie automobile. Très accueillante, l’ID.3 surprend par la présence de peu de commandes et par son tout petit écran (5,3″) dédié au conducteur. Les clients Volkswagen vont devoir s’y habituer surtout que, sur la droite, dans le prolongement de cet écran, on trouve la commande de marche avant/arrière ! C’est assez surprenant et cela nous a quelque peu déstabilIsé. Autre exemple du minimalisme à l’excès proposé sur l’ID.3, la commande unique d’ouverture des vitres avant/arrière. Il faut ainsi appuyer sur le bouton “REAR” avant de chercher à baisser l’une ou l’autre des vitres arrière.
En revanche, l’écran tactile central d’une taille de 10″ est bien à sa place. Accompagné de touches sensitives, comme pour le volant, il “rassure”, sa prise en main étant quasi- immédiate. C’est l’occasion de préciser que l’ID.3 est une voiture ultra-connectée aux équipements de dernière génération. Sur le plan des matériaux et de leurs assemblages, Volkswagen a été obligé d’utiliser un maximum de plastiques pour grappiller quelques kilos sur le poids global de l’auto. Cela est loin d’être un point négatif, car ces éléments sont de très bonne qualité mais, ce qui est le plus remarquable est représenté par la sensation de très grand espace généré par cet intérieur. A la façon d’un monospace, la vitre avant est loin, très loin de nos yeux et l’on peut “jouer des coudes” en toute liberté, que ce soit à l’avant ou à l’arrière. Assis à bord de l’ID.3 on ressent une sensation très agréable que nous qualifierons de “comme à la maison”, ceci si l’on fait abstraction des commandes étonnantes évoquées précédemment.
Quant au volume du coffre, il est légèrement supérieur à celui de la Golf 8 avec 385 l. A noter que sur le point des espaces de rangement, l’ID.3 est plus que généreuse notamment au niveau de sa console centrale. L’ID.3 ne manque également pas de fun avec ses pédales d’accélérateur au logo “Play” et de frein au logo “Pause” qui rappelleront à ceux de la génération 80 un walkman. Il est temps d’appuyer sur le bouton “Moteur”, sauf qu’il n’y en a pas sur l’ID.3. Une fois la voiture ouverte, son intelligence détecte la clé. Il suffit alors d’appuyer sur la pédale “Pause” puis de sélectionner le mode “D” avant de pouvoir rouler propre.
Place à l’essai routier mais, avant de le découvrir, sachez que l’ID.3 est, pour le moment, proposée avec une seule offre moteur de 150 kW (204 chevaux) et 310 Nm de couple, notre modèle d’essai 1ST Max étant équipé d’une batterie de 58 kWh de capacité utile offrant, sur le papier, 425 km d’autonomie (norme WLTP). Situé sur l’essieu arrière, le moteur électrique de l’ID.3 en fait une propulsion “à piles”.
Au départ de la Tour Eiffel en direction de la campagne normande, le première sensation vient de l’extérieur. En effet, les passants et touristes se sont, comme on dit, retournés au passage de notre sympathique Volkswagen ID.3. La voiture électrique “au grand sourire” fait donc réellement effet. Cette parenthèse fermée et malgré sa taille conséquente, l’auto se manie entres les pistes cyclables, couloirs de bus, deux-roues, taxis, piétons, etc… avec une facilité de tous les instants, pourquoi ? Tout simplement car la visibilité offerte par l’ID.3 est indéniablement l’un de ses points forts car, hormis l’effet “panoramique” offert par le pare-brise et les autres surfaces vitrées, l’assise est plutôt haute comme sur un SUV. Ce n’est pas tout car, le rayon de braquage impressionnant (10,2 m) de l’ID.3 et son couple disponible instantanément y sont aussi pour beaucoup. Attendez, encore une chose…
Dans l’ID.3, même en ville ou à la campagne sur des routes, chemins et pavés, on entend quasiment rien, aucun bruit désagréable dû, par exemple, à un passage un peu brusque sur un ralentisseur. Après le concept “zéro émission”, Volkswagen vient juste d’inventer le “zéro vibration”, bravo !
Une fois la dernière nous, la Volkswagen ID.3 a démontré de bonnes capacités routières, le confort ressenti est plus que satisfaisant. Certes, on ressent, dans les courbes prises à une rythme soutenu, les quelques 1 800 kilos affichés par la première membre de la gamme ID mais, son centre de gravité situé très bas, ses portes-à-faux réduits et la rigueur des ses trains avant/arrière aident à coller la voiture au sol. La direction de l’ID.3 est également précise tout en remontant de bonnes informations. De surcroît, sur notre version d’essai, nous avons profité, au choix, des modes “Eco”, “Confort” et “Sport” jouant sur les amortisseurs adaptatifs, un must et… d’un 0 à 100 km/h réalisé en 7,3 s,
En revanche, il faut un peu de temps pour s’habituer à la longue course de la pédale de frein, ce phénomène étant intrinsèque au système de récupération d’énergie au freinage. D’ailleurs Volkswagen maîtrise tellement son “sujet électrique” qu’une seule fonction “Brake” est présente pour la récupération d’énergie au freinage. Un autre domaine maîtrisé par le groupe VW, c’est la conduite semi-autonome via les nombreux systèmes de la technologie Travel Assist. C’est à en perdre les mains (du volant) tant cela est très sain, la preuve en photo !
Avant de conclure, il y a un sujet inévitable sur lequel nous nous devons de revenir, celui de l’autonomie. Annoncée officiellement pour 425 km, elle a, bien sûr, été moindre lors de notre essai mais, à aucun moment nous n’avons été stressés avec une consommation électrique plus que convaincante relevée à 18,3 kWh/km. En termes de recharge, le panel des possibilités est large sur l’ID.3 avec notamment, les très rapides bornes Ionity ou, à la maison, après avoir signé un chèque d’environ 1 500 € (installation incluse), la possibilité de jouir d’une borne EVBox Elvi (jusqu’à 11 kW de puissance de recharge) pour recharger complètement la batterie de l’ID.3 en moins de 7 heures. Bref, il va falloir s’y faire sans oublier qu’une prise domestique des plus classiques peut être utilisée. il faudra alors être très patient en se couchant tôt avant de reprendre la voiture le lendemain mais, après une grasse matinée.
Enfin, parlons tarifs, la Volkswagen ID.3 étant disponible en 5 finitions (“Life”, “Business”, “Family”, “Tech” et “Tour”) et, au choix avec une batterie d’une capacité de 58 kWh ou 77 kWh. Hors bonus écologique de 7 000 €, l’entrée de gamme ID.3 Life 58 kWh s’offre à partir de 37 990 €. Quant à la série de lancement ID.3 1ST limitée à 30 000 exemplaires (“1ST”, “1ST Plus” et “1ST Max) et essentiellement équipée de la batterie 58 kWh, cela débute à 39 990 €, notre ID.3 1ST Max d’essai grimpant jusqu’à 49 990 € toujours hors bonus ! Ce sont des tarifs qui pourraient “électrocuter” les potentiels acheteurs mais, Volkswagen propose également des offres de LLD sur 37 mois à partir de 279 €/mois (ID.3 1ST – premier loyer de 10 000 € – hors bonus). L’ère de la mobilité électrique est bien en marche mais, mis à part les entreprises, seule une certaine classe sociale peut, aujourd’hui, se payer le luxe de rouler en ID.3, les Tesla et autres voitures électriques répondant, en règle générale, à des prix très peu abordables.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Kambouis (Stéphane Segura) et LesVoitures.com