Arrivée en concessions en fin d’année dernière, la nouvelle Passat se décline désormais en deux nouvelles versions : Alltrack, dotée d’une transmission intégrale et d’une garde au sol relevée afin d’affronter les pistes non bitumées, et la GTE, hybride rechargeable forte de 218 ch lorsque les moteurs électriques et thermiques se combinent et capable de parcourir 50 km sans consommer une goutte de carburant.
Ces deux nouvelles visions de la routière allemande répondant à différents besoins. Essais sur les routes – et hors des routes – en Corse…
Commençons par celle qui nous permettra d’explorer les recoins les plus secrets de l’Ile de Beauté, la Passat Alltrack. La recette est simple et inspirée des cousines Audi Allroad. Prenez un break familial, ajoutez la transmission intégrale 4Motion, surélevez-le de 27,5 mm et dotez-le des derniers raffinements en termes d’électronique « offroad » et enrobez-le tout avec de nouveaux habillages afin d’associer le plumage au ramage et vous obtenez une Passat Alltrack.
Force est de constater que la recette est un succès. Lors de nos escapades hors bitume, la Passat Alltrack s’est très bien comportée, ne nous mettant jamais en difficulté, malgré un itinéraire chaotique que certains SUV auraient eu du mal à franchir et des pneus clairement typés route. Les presque 3 cm de garde au sol supplémentaires sont les bienvenus lorsque nous franchissons les ornières façonnées par les fortes pluies qui ont précédé notre arrivée sur l’île. Les débattements des suspensions sont suffisants pour encaisser les différences de niveaux, bien qu’il ne s’agisse évidemment pas d’un véritable franchiseur.
L’électronique du mode Offroad apporte une aide précieuse dans les situations difficiles. En effet, il permet notamment de contrôler la vitesse lors des descentes abruptes (déclivité supérieure à 10%) en agissant sur les freins au moment opportun. Le paramétrage de l’ABS est également modifié afin de pouvoir former, sur sol meuble, une sorte de cale devant les roues avant afin de stopper plus efficacement le véhicule.
De retour sur le bitume, le comportement routier est là aussi excellent. Le train avant est volontaire et ne se laisse pas déborder par le poids du 2.0 TDI de 190 ch de notre version d’essai. L’arrière suit volontiers, sans surprise, notamment grâce à la transmission intégrale. Une belle surprise pour un break de ces dimensions. La boîte DSG à 6 rapports est au diapason, réactive en mode automatique et dispose d’un mode séquentiel, bien que notre version d’essai n’était pas équipée de palettes au volant. Les performances satisferont les pères de famille pressés, avec 8 s pour abattre le 0 à 100 km/h et 220 km/h en pointe, avec une consommation annoncée à seulement 5,1 l/100 km. Les plus calmes pourront quant à eux se tourner vers la version 150 ch, dont les performances sont relativement proches (respectivement 9,2 s et 205 km/h) et la consommation encore en baisse, avec une faible valeur de 4,9 l/100 km.
Nous avons pu essayer cette version, dotée d’une boîte de vitesses mécanique cette fois, et celle-ci n’apparaît pas sous-motorisée. Une alternative à envisager sérieusement, d’autant qu’elle fait baisser la facture d’achat de près de 4 000 € : 40 460 € pour la « petite » 150 ch contre 44 290 € pour la 190 ch.
Les autres caractéristiques restent celle de la Passat, à savoir une excellente habitabilité, une capacité de coffre de déménageuse (639 litres) et un niveau de confort et de finition excellent. Tous les équipements haut de gamme de la berline Volkswagen se retrouvent à bord de l’Alltrack, tel que le Front Assist (système de freinage d’urgence automatique en ville), le régulateur de distance ACC couplé au régulateur de vitesse, la caméra périmétrique Area View permettant de visualiser l’environnement à 360° ou encore le Park Assist qui garera votre grand break à votre place.
La Passat Alltrack est un véritable écrin pour la famille et les loisirs. Aussi à l’aise sur route qu’en dehors, elle s’adapte à toutes vos activités et vos envies, le tout dans un confort digne de la catégorie supérieure. Une excellente voiture à tout faire.
Mais découvrons maintenant sa cousine, la GTE. Celle-ci se destine plutôt à un public de professionnels (flottes de véhicules), notamment grâce à l’exonération de TVS (Taxe sur les Véhicules de Société) permise par la motorisation hybride. Volkswagen anticipant une très forte hausse de la demande de véhicules hybrides rechargeables (multipliée par 4 d’ici à 2018), cette nouvelle déclinaison revêt une grande importance aux yeux du marché.
En effet, quel meilleur compromis à ce jour qu’un véhicule permettant de parcourir près de 50 km en mode tout électrique, soit plus que la distance moyenne domicile-travail (environ 26 km selon l’Insee et jusqu’à 35 km en Ile-de-France), puis de parcourir jusqu’à 1 100 km sans ravitaillement pour partir en week-end ? Oubliez l’angoisse des véhicules électriques : « vais-je trouver une prise à ma destination ? Ma batterie aura-t-elle le temps de se recharger avant mon départ ? ». Oubliez également l’hybride « simple », place désormais à l’hybride rechargeable.
Il vous faudra environ 4 heures et 15 minutes pour recharger intégralement votre batterie sur une prise 230 V classique et « seulement » 2 heures et 30 minutes si vous optez pour une Wallbox à votre domicile ou si vous stationnez dans un parking équipé de prise de 3,6 kW. Comme sur la e-Golf essayée l’année dernière (à découvrir ici), l’ordinateur de bord vous permet de choisir une plage horaire de recharge, afin de profiter des heures creuses, ou d’éviter de surcharger le réseau électrique lorsque votre famille utilise tous les appareils électriques de la maison simultanément. Au petit matin, votre Passat GTE démarrera automatiquement en mode tout électrique, vous faisant profiter de la sérénité de conduite d’un véhicule électrique, et ce jusqu’à 130 km/h !
Libre à vous, par la suite, de changer le mode de conduite vers un mode hybride classique. Ou encore, de presser le petit bouton magique près du levier de vitesses : GTE. Ces trois lettres transforment radicalement le tempérament de celle que l’on voyait jusque-là comme un véhicule quasi-utilitaire, vous emmenant au travail silencieusement et permettant d’emmener la famille en vacances sans arrière-pensée. Lorsque le mode GTE est enclenché, le moteur thermique de 156 ch (l’excellent 1.4 TSI) et le moteur électrique de 115 ch travaillent de concert afin d’offrir une puissance maximale de 218 ch ! Le couple atteint également 400 Nm. Ceux qui ont déjà eu la chance de prendre en main un véhicule électrique comprendront que ces données ne reflètent qu’une partie du caractère de ces deux propulseurs. En effet, le moteur électrique a pour particularité d’offrir une puissance instantanée !
De ce fait, lorsqu’on enfonce la pédale de droite, peu importe le régime moteur, la Passat GTE décolle ! Ses reprises sont excellentes et permettent d’envisager les dépassements sans aucun souci. On y verrait même un caractère sportif, confirmé par l’insigne GTE. Puisque nous sommes en Corse, voyons donc de quoi ce break « hybride sportif » est capable ! Malheureusement, les ardeurs de la mécanique sont vite tempérées par un train avant très lourd (il supporte une bonne partie des éléments liés au moteur électrique), entraînant un sous-virage assez prononcé. Il faut dire que l’engin pèse tout de même plus de 1700 kg, soit une centaine de kilos de plus que sa sœur baroudeuse, la Alltrack. Une fois cette donnée prise en compte et la conduite adaptée, la Passat GTE offre un grand plaisir de conduite, avec un freinage endurant (permettant également de recharger partiellement les batteries) et des performances étonnantes pour son gabarit. La vigueur du moteur électrique vous projette au virage suivant, bien aidé par un antipatinage efficace et peu intrusif. Le 0 à 100 km/h est d’ailleurs abattu en 7,4 s pour la berline et 7,6 s pour la version SW.
Vous l’aurez compris, la GTE sera plus à l’aise sur autoroute et voies rapides que sur une spéciale du Tour de Corse. Cependant, ses très bonnes performances, son comportement routier sain, sa possibilité de vous emmener au travail en mode tout électrique et son moteur thermique permettant de porter l’autonomie à 1 100 km, font d’elle une excellente auto, polyvalente et même attachante. Reste à signer le chèque de 47 360 € nécessaire à l’acquisition de la berline, ou 48 680 € pour la version SW (hors bonus gouvernemental). Le prix de la polyvalence et de la haute technologie hybride Volkswagen.
Essai et photos : Alexandre Besançon
