Après huit années passées et un fier succès, le petit frère du Touareg devait se refaire une jeunesse afin de s’implanter au mieux dans l’actualité. À la vue du design de la première version du Tiguan, l’effort à fournir allait être conséquent pour s’éloigner des lignes auxquelles nous étions habitués. Mais le constructeur allemand allait-il réussir ce tour de force avec son processus historique de ne jamais prendre de risques d’un modèle à l’autre ? C’est ce que nous avons pu tirer au clair lors de notre prise en main en terres bavaroises.
Au premier abord, il se trouve que ce nouveau Tiguan a bien changé. Sans folie aucune, le design général s’est mis en phase avec les nouveaux modèles de la marque comme notamment la nouvelle Passat. Le petit SUV a gagné en verticalité ce qui lui assure une bonne marge de crédibilité au milieu des autres SUV du marché souvent très imposants. La jupe avant très ajourée ne faisant qu’accentuer cet effet. Le profil reste plutôt sobre vers une face arrière relativement neutre qui reçoit la terminaison de l’arête qui caractérise la ceinture de caisse. Une nervure qui de façon relativement discrète vient couper le flanc de caisse dans le but de légèrement l’affiner.
Un travail tout en subtilité qui fait de ce nouveau Tiguan une franche réussite stylistique. A l’intérieur le scénario se répète, la sobriété de la firme de Wolfsburg fait mouche. Rien ne dépasse, aucun appendice ne vient perturber la pureté des lignes, le tout pour un résultat cohérent et efficace visuellement. L’ergonomie et l’habitabilité en sont par conséquent tout à fait correctes. Ajoutons à cela une déferlante d’équipements technologiques résolument orientés vers le futur avec par exemple l’Active Info Display ou l’affichage tête haute enfin disponible qui facilitent l’expérience de conduite du futur propriétaire.
Les kilomètres peuvent être abattus sans mal derrière le volant ou même sur la banquette arrière qui offre grâce à l’agrandissement général du SUV un espace tout à fait acceptable pour des passagers adultes. De plus le volume de chargement lui aussi profite de cet agrandissement avec un satisfaisant 615 litres qui peut largement évoluer lorsque la banquette est rabattue.
Mais que donnent réellement ces avantages théoriques sur le terrain ? Comme nous l’avons vu, l’argument confort n’est pas en carence sur ce Tiguan. Cependant, les versions les plus abouties et plus onéreuses seront agrémentées de la boîte de vitesses DSG7 qui dans sa philosophie de base d’économie permanente va considérablement lisser la puissance et le couple que peut offrir la mécanique. Et cela même sur le 2.0 TSI de 180 ch qui présente une plage de puissance tout à fait singulière en fonction du rapport enclenché. En opposition, le plus petit et moins sportif 2.0 TDI de 150 ch disponible en boîte mécanique à 6 rapports présente beaucoup plus de caractère. Une différence notable qui peut faire évoluer une facture finale.
Cependant, il reste évident que la clientèle majoritaire du Tiguan ne recherche pas forcément une démonstration de puissance. L’usage du SUV en milieu urbain en sera d’autant plus appréciable avec la boîte DSG7 qui déchargera le conducteur de la tache de l’embrayage. En outre, l’ensemble des technologies embarquées liées à l’assistance à la conduite permettent au Tiguan d’assurer une facilité déconcertante à affronter les difficultés. Une sécurité si l’on envisage un séjour à la montagne avec quelques cols enneigés à franchir. Nous ne parlons bien sûr pas d’un réel baroudeur, mais le niveau de franchissement est loin d’être ridicule, et se présente de manière très ludique au conducteur.
Avec une entrée de gamme à 32 150 euros, le nouveau SUV allemand offre un niveau de prestation dont le maître mot pourrait sans nul doute être « Polyvalence ». L’extrapolation vient ensuite avec une version Carat Edition pouvant aller jusqu’à 44 470 euros qui assure le spectacle avec ses grandes jantes en 20″ et son intérieur nettement plus luxueux. Cela ne fait aucun doute, le Tiguan revient sur le devant de la scène avec de sérieux arguments pouvant faire chuter sans vergogne la concurrence. Retrouvez d’autres photos de l’essai ci-dessous.
Texte, essai et photos : Guillaume Pons
