Renault pourrait revenir aux 24 Heures du Mans en 2027 avec une Hypercar LMDh, ou LMH, renouant avec son ADN sportif et répondant à la perte d’identité laissée par l’arrêt du motoriste F1. Cette hypothèse prend du relief entre la Renault 5 Turbo 3E, les choix stratégiques qui vont être pris par le nouveau CEO Renault, François Provost, et la montée en puissance de Peugeot en Hypercar. Sur Instagram, le compte lemans_style fait d’ailleurs apparaître un rendu numérique d’une Hypercar Renault Sport.
Le bruit court depuis les coulisses : la Renault 5 Turbo 3E, révélée dans ses couleurs historiques et promise aux premiers clients au printemps 2027, a ravivé une mémoire collective et un imaginaire sportif qui pourraient peser lourd dans une décision stratégique de retour en Championnat du Monde d’Endurance (FIA WEC), dont la manche principale est les 24 Heures du Mans. Ce petit coup de projecteur néo-rétro représenté par la Renault 5 Turbo 3E, vendue comme un collector, rappelle que la marque au losange sait encore susciter l’émotion et créer du désir. Des ingrédients précieux si Renault choisissait de porter à nouveau ses couleurs dans la catégorie reine du WEC, avec une Hypercar Renault. Les visuels réalisés par un talentueux designer, et publiés sur le compte lnstagram lemans_style, font déjà rêver. Cliquez sur l’image située ci-dessous pour en découvrir d’autres sur Instagram.
La concurrence ne dort pas : la marque Peugeot prépare elle aussi une nouvelle Hypercar LMH attendue en piste en 2027, un signal clair que la bataille pour la suprématie française sur la scène des 24 Heures du Mans va s’intensifier et que Renault, pour rester crédible, doit frapper fort.
Sur le front de la Formule 1, la bascule est déjà actée : les monoplaces de l’Alpine F1 Team seront motorisées par Mercedes‑AMG dès 2026, un choix dicté par la recherche de performance et d’économie qui a laissé un vide industriel et symbolique autour du moteur « made in France ». Cette externalisation, couplée à l’arrêt controversé de l’activité motoriste F1 décidée sous la direction de Luca de Meo, a alimenté un sentiment de perte d’identité chez les passionnés et chez certains salariés historiques de Viry‑Châtillon.
C’est précisément ce vide que Renault pourrait choisir d’exploiter en revenant aux 24 Heures du Mans sous sa propre bannière. L’histoire plaide en faveur d’un tel retour : la Renault-Alpine A442, victorieuse aux 24 Heures du Mans en 1978, reste un symbole puissant de l’alliance entre ingénierie française et audace sportive, un héritage que Renault pourrait réactiver pour légitimer une Hypercar moderne et émotionnelle. En photos dans cet article, précisons qu’il s’agit de l’A442 des 24 Heures du Mans 1977. Cette A442 a été confiée à Guy Fréquelin, Didier Pironi et René Arnoux. Répondant au châssis 442-0, ce prototype de compétition motorisé par un V6 turbo a été vendu pour 1 278 080 €, lors de la récente vente aux enchères « The Renault Icons ».
La donne managériale ajoute une couche politique à cette hypothèse. François Provost, nommé à la tête du groupe Renault, a hérité d’un chantier stratégique majeur et travaille à redéfinir l’orientation du groupe ; un nouveau plan stratégique axé sur les valeurs, attendu au premier trimestre 2026, pourrait très bien intégrer une ambition sportive réaffirmée, plaçant Alpine en F1 et Renault en Endurance comme deux visages complémentaires du même groupe.
Enfin, au-delà des calculs financiers, c’est une question d’identité et de récit. Une Hypercar signée Renault aux 24 Heures du Mans serait plus qu’un programme sportif : ce serait une promesse de retour aux sources, une réponse passionnée à la montée en puissance de Peugeot et une manière de transformer la polémique autour de l’arrêt du motoriste F1 en une renaissance sur la piste la plus mythique du monde. Le Losange, s’il choisit cette voie, écrirait une page où la modernité électrique de la Renault 5 Turbo 3E et la mémoire héroïque de l’A442 se rencontrent pour redonner à Renault sa place dans la légende du Mans.
La rédaction
Photos : compte Instagram lemans_style, Alpine F1 Team et LesVoitures.com
