De Marseille à Paris sans passer par la station-service, tel est le défi que nous a proposé Audi France dans le cadre du concours baptisé « Challenge Conso ». Sachant que nous sommes des compétiteurs dans l’âme, nous avons relevé ce défi qui nous permet également de vous faire découvrir l’essai de la nouvelle génération de l’Audi A3 dans sa configuration Sportback 35 TDI S Line.
Pourquoi avoir choisi une Audi A3 Sportback 35 TDI pour participer au « Challenge Conso » ? En tant que passionnés de sport automobile, nous nous sommes rappelés les grandes heures des Audi R10 TDI, R15 TDI, R15 TDI+ et R18 TDI, toutes victorieuses aux 24 Heures du Mans entre 2006 et 2011 sachant que, sur cette période, les Allemands ont laissé juste une victoire à Peugeot en 2009. Aujourd’hui, le diesel étant lourdement critiqué, nous nous sommes également dit qu’il fallait lui redonner ses lettres de noblesse. Avant de partir pour un très long périple de 770 km, nous avons profité des hauteurs de la Provence pour découvrir en détail et mettre à l’épreuve notre « compagnon de voyage à quatre roues ».
C’est donc tout récemment, en mars dernier, que la nouvelle Audi A3 Sportback a officiellement été dévoilée puis, la version tricorps A3 Belrine a suivi. En termes de style, cette 4ème génération de la premium allemande tranche, dans tous les sens du terme, comparativement aux précédentes A3, ceci à l’image de ce bouclier avant au rendu très agressif et de ces optiques en forme de crochet. Sous tous les angles, le constat est identique, l’Audi A3 Sportback ayant également conservé son ADN, ce qui n’est pas le cas pour l’une de ses concurrentes, la BMW Série 1 qui a pris de la hauteur tel un SUV.
Quant à l’habitacle de la nouvelle A3 Sportback, il est inédit en tous points avec une architecture à plusieurs étages. A noter la présence de deux aérateurs très proches l’un de l’autre au niveau du conducteur, ceci à la façon Lamborghini. Hyper-moderne, cet intérieur fait la part belle au numérique avec plusieurs écrans : virtual cockpit de 10,25″ en série (12,3″ en option) – écran de 10″ au centre de la console centrale.
Avouons que l’ambiance générale de cet espace de vie automobile est plutôt originale et novatrice. Un chiffre intéressera les familles, celui du volume du coffre : 380 l banquette arrière en place. Et, s’il y a bien un domaine dans lequel Audi excelle, c’est bien celui qui porte sur le choix des matériaux et leurs assemblages. C’est juste parfait sur notre modèle d’essai en finition S Line.
Le col de l’Espigoulier est connu pour offrir des virages et dénivelés qui font notamment le bonheur des motards. Au volant de l’Audi A3 Sportback 35 TDI, nous pensions, à tort, être vite dépassés par ce « mur aux virages incessants ». Cependant, dès les premières épingles, la compacte aux anneaux s’est montrée d’un dynamisme redoutable, son châssis répondant à nos moindres sollicitations, ceci comme sa direction précise. Malgré le poids conséquent inhérent à cette motorisation diesel, on fait ce que l’on veut avec l’auto ! Non et non, le diesel n’est pas mort surtout que le 4-cylindres 2.0 l suralimenté de 150 ch/360 Nm de l’A3 35 TDI génère ce que nous pouvons qualifier de « force tranquille ». Parfaitement épaulé par la boîte de vitesses S tronic (7 rapports), il offre un agrément de conduite assez bluffant pour ce type de voiture.
Comme nous le répétons et, nous continuerons à le répéter, l’écrire, toujours et encore, rien ne vaut une berline compacte en matière de plaisir de conduire. Avant de repartir sur Marseille pour profiter d’une bonne nuit de sommeil, nous nous devions de faire un détour aux abords de la montagne Sainte-Victoire. A cet instant, notre Audi affiche une consommation de 7,4 l/100 km… de quoi nous mettre la pression pour le lendemain.
C’est parti en mode « Eco » bien sûr et, pour mettre toutes les chances de notre côté nous prenons la route assez tôt pour éviter les embouteillages marseillais. Même si l’autoroute A7 n’est pas trop loin du lieu de notre départ (InterContinental Marseille – Hotel Dieu), nous prenons toutes nos précautions pour nous faufiler dans la « jungle marseillaise ». Comme à Paris d’ailleurs, il est extrêmement difficile d’y circuler aux heures de pointe. L’anticipation et une conduite plus que coulée sont alors de rigueur pour éviter de rester « plantés ». En effet, l’écoconduite, c’est, en ville, savoir éviter de brusques relances et savoir « jouer » avec les feux de signalisation. A l’arrivée sur l’autoroute, notre consommation est alors supérieure à 8 l/100 km, la cata !
De kilomètre en kilomètre, le trafic devient de moins en moins dense. Précisons-le de suite, nous n’aurions jamais pu réaliser un tel score de 3,4 l/100 km en période estivale. Une autre donnée a joué également en notre faveur, c’est la météo qui a, en effet, été très clémente tout au long du trajet de Marseille à Paris.
Bien calés sur la file de droite, nous restons néanmoins à une vitesse comprise entre 90 et 110 km/h lorsque la route est plane, cette dernière défile alors sous nos yeux tel un long fleuve bien trop tranquille mais, encore une fois, nous sommes des compétiteurs. Lorsque des pentes se présentent devant nous, nous anticipons en prenant un brin d’élan en évitant de « taper » trop dans Le moteur afin de laisser, ensuite, filer l’auto en montée au minimum légal, soit 80 km/h sur autoroute. En descente, on « lâche tout » et le compte-tours flirte alors avec 0 tr/min.
Lors de notre parcours entre Paris et Marseille, les péages ont représenté les principaux obstacles. Il nous a fallu, de nouveau, prendre un maximum de précaution pour choisir la bonne file et passer, le badge en main, sous le capteur à 30 km/h. Après avoir passé Lyon, sans aucun ralentissement (miracle), l’heure de l’unique pause était venue avec, pour finir un très bon café fourni par une machine badgée Audi, s’il vous plaît ! A cet instant précis, notre A3 affiche… 3,7 l/100 km !
Nous repartons de plus belle à un rythme de poids lourds. L’irrésistible envie d’écraser la pédale de droite nous vient à l’esprit comme lors de notre participation à la finale 2016 de l’Audi Endurance Experience (photo ci-dessous) mais, nous ne cédons pas à cette extrême tentation !
Continuons donc à être extrêmes mais, à l’opposé avec un état d’esprit d’écoconduite absolue. A ce titre, en tant que journalistes spécialisés dans l’automobile, sachez que nous sommes aguerris à ce type de comportement « très pépére » au volant. Cela demande aussi une grande concentration. Comme on dit, nous vous déconseillons de tenter l’expérience « à la maison », comprendre au volant de votre voiture familiale.
Paris en vue, la fatigue se fait ressentir, nous avons alors qu’un seul chiffre en tête, celui de la consommation mixte communiquée par Audi (entre 4,6 et 5,0 l/100 km). Après près de 600 km derrière nous, on se demande même si le moteur de l’Audi est en marche car, on ne l’entend plus ou, pas. L’A3 est, en effet, très confortable, que ce soit sur le plan auditif ou, plus généralement, de l’assise de ses sièges, etc…
3,6 l/100 km, 3,5 l/100 km, 3,4l/100 km et même, quelques minutes, un 3,3 l/100 km nous a littéralement rendu fous à l’approche du périphérique, notre dernière ultime peur bien parisienne. Les « dieux de la route » étaient cependant de notre côté car, aucun embouteillage n’est venu nous perturber. Ainsi, c’est avec une sensation de soulagement que nous atteignons notre objectif après… plus de 9 heures et 30 minutes de route et une moyenne de 80 km/h !
Pour conclure, l’Audi A3 35 TDI peut donc être qualifiée de fantastique routière et le temps du diesel n’est pas si proche de son terme. Il existe néanmoins deux freins qui pourraient faire hésiter certains à acquérir le meilleur des motorisations diesel. On évoque ici le prix de départ de notre modèle d’essai en S Line soit, 41 850 €. Une fois quelques options ajoutées, cela grimpe à 46 010 €. L’autre frein, c’est celui représenté par la revente d’un diesel dans quelques années.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos et vidéo : LesVoitures.com