“En Ardèche, si tu n’as pas un Citroën C15 à 50 ans, tu as raté ta vie ! ” Voici comment, sous la forme d’une blague, résumer en quelques mots ce que représente l’utilitaire C15 aux yeux des Françaises et Français. Entre 1984 et 2006, pas moins de 1 181 407 exemplaires du Citroën C15 on été vendus, sachant que la fourgonnette a été commercialisée en trois phases (Phase 1 : 1984-1989 – Phase 2 : 1989-1992 et Phase 3 : 1992-2006). Retour sur l’histoire du C15 à l’occasion de ses 40 ans.
Avec le C15, le constructeur automobile aux chevrons a fait dans le pragmatisme absolu en matière de véhicule utilitaire. D’ailleurs, le nombre 15 fait le lien avec le Poids Total Autorisé en Charge (PTAC) de 1 500 kilos. Quant à la lettre “C”, elle ne correspond pas au nom “Citroën”, mais à “Culte”. Il y a 40 ans, Citroën a porté beaucoup d’espoir en sa nouveauté. Aujourd’hui, le C15 est devenu une voiture populaire intemporelle.
3,99 m de longueur, 1,80 m de hauteur, 1,63 m de largeur, pour un volume de chargement de 2,670 m3, telles sont les données qui font du Citroën C15 une fourgonnette plutôt très compacte. De quoi, pour les artisans et les entreprises, évoluer en ville avec facilité. Depuis, le C15 est toujours très présent dans nos campagnes, car la solidité et la fiabilité du fourgon a grandement contribué à son succès commercial. A l’origine, il est important de rappeler, que le C15 peut être considéré comme une déclinaison de la Citroën Visa. En termes de design, cela saute aux yeux lorsque l’on pose ses yeux sur la face avant de l’utilitaire français.
A son lancement en 1984 (Phase 1), sur le marché automobile, le Citroën C15 est motorisé par un seul et unique bloc, à savoir le 4-cylindres XU PSA de 55 ch dont la cylindrée est de 1 124 cm3. Alors, sa charge utile est de 570 kg. Puis, plus tard en 1984, le C15 est ensuite proposé avec un bloc diesel (60 ch), le XUD de 1 789 cm3 repris, bien sûr, à la Peugeot 205. Le C15 D se distingue des autres modèles de l’utilitaire grâce à ses ailes avant plus larges.
Fin 1985, une déclinaison dite “à plancher cabine” fera le bonheur des professionnels qui ont besoin d’un caisson frigorifique. En 1986, de nouveaux moteurs à essence intègrent la gamme C15 : 954 cm3 de 45 ch – 1360 cm3 de 60 ch. Cette dernière configuration fera progresser le C15 à 760 kg de charge utile. Deux ans plus tard, Simca fournira des moteurs à Citroën pour son petit fourgon, ceci de 54 et 64 ch. On arrive en 1988, année durant laquelle des moteurs à essence TU de 45, 55 et 60 ch font l’actualité du Citroën C15.
Dans le cadre de son restylage de 1989 (Phase 2), le design du C15 évolue quelque peu, principalement pour sa partie avant avec, entre autres, ses clignotants qui sont déplacés au niveau du par-chocs, alors que les versions à essence récupèrent aussi des ailes avant plus larges. 1990 voit une évolution majeure pour le C15 en terme de praticité. En effet, la porte arrière unique est remplacée par des portes battantes, sachant, qu’en option, la porte unique reste au catalogue du C15. Incroyable mais vrai, le C15 devient une voiture électrique en 1990 avec 100 km d’autonomie, 10 kW/13 ch de puissance, le tout pour des ventes qui atteindront un peu plus de 400 unités.
Quant au Citroên C15 Phase 3, il mettra en avant de nombreuses séries spéciales dont celle portant le nom “Illico” commercialisée en 4 000 exemplaires. Un C15 “Messager” fera aussi son apparition en 1995. La gamme standard de la fourgonnette C15 est alors composée de deux finitions “First” et “Club” et une autre série spéciale, façon AX, la “Hit”, est proposée à en 2 500 unités.
En 1996, le Berlingo débarque sur le marché automobile. Cela n’empêchera pas le C15 de continuer à faire le bonheur de ses acheteurs, jusqu’à fin 2006. En cette même année 2006, le lancement du Nemo met fin à la carrière commerciale du C15. A noter que c’est au Maroc, que le Citroën C15 a été assemblé en 2006, suite à l’arrêt des chaînes d’assemblage espagnoles (Vigo) et portugaises (Mangualde) dédiées à l’Europe.
Enfin, un Citroën C15 à 6 roues a aussi participé à la légende de l’utilitaire français. On doit cet engin au génie français Christian de Léotard, à l’origine, aussi, d’autres véhicules à 6 roues comme, bien sûr, la Renault 5 Turbo. Concernant le C15 à 6 roues, un essieu supplémentaire est donc monté à l’arrière. Quand à sa carrosserie, ce sont les spécialistes de chez Chausson, en partenariat avec Christian de Léotard, qui l’on fabriquée. Lors de ventes aux enchères, comme chez Aguttes, ou sur le marché de l’occasion, on peut, aujourd’hui, trouver de rares exemplaires du C15 à 6 roues, car seulement 106 exemplaires ont été construits.
La rédaction
Photos : Citroën et Aguttes