Seat Arona TSI 150 FR : très convaincant crossover, essai

La jeune famille des SUVs Seat s’est agrandit à l’occasion du salon de Genève 2017. Après le grand Ateca, le constructeur espagnol est désormais prêt à s’attaquer à un marché en pleine effervescence grâce à l’Arona, celui des  SUVs urbains et crossovers. L’Arona compte bien jouer les trouble-fêtes en allant chercher les références actuelles : le Renault Captur et le Peugeot 2008, sans oublier le Citroën C3 Aircross, le dernier-né du groupe PSA. C’est dans sa configuration la plus musclée TSI 150 FR, dévoilée cette semaine, que nous vous proposons de le découvrir.

Développé sur la plate-forme MQB A0 qui a été inaugurée sur la nouvelle Ibiza, le crossover espagnol est plus haut de 10 cm et plus long de 8 cm comparativement à la citadine (Arona : 4,138 m). En matière de style, l’Arona reprend les codes visuels à succès de l’Ateca, tout comme l’Ibiza.

Ainsi, on retrouve à l’avant des lignes et des courbes aux angles incisifs d’où ressort la signature lumineuse Full LED chère à Seat. Hormis le sabot de protection indispensable au style d’un crossover, les trois voitures proposent une face avant quasi-identique. Alors que les designers espagnols on fait le choix d’antibrouillards aux traits en trapèze positionnés horizontalement sur l’Ateca et verticalement sur l’Ibiza, ceux de l’Arona se différencient par leur forme ronde. Rappelons également que la finition FR est caractérisée par la présence d’un logo éponyme et d’une calandre au joncs brillants.

Les flancs de l’Arona sont, en revanche, très différents sur leur partie arrière. Les crossovers faisant dans le biton et les petites custodes, l’Arona ne déroge pas à cette mode. La touche d’originalité, autre élément qui régit leur design, est apportée sur l’Arona au travers d’une bande chromée (à partir de la finition Excellence) qui souligne les surfaces vitrées pour venir ensuite finir sa course en hauteur et de façon plus épaisse. L’effet de style dynamique est réussi sur ce profil qui s’étire joliment jusqu’à un petit becquet.

A l’arrière, le Seat Arona cultive son « indépendance » au niveau de son bouclier, plus proéminent et grand que celui de l’Ateca. Logique car il faut bien donner de la robustesse à cette petite voiture qui, au final, à tout d’une grande sur le plan esthétique. Les initiés au design automobile auront remarqué les sorties d’échappement trapézoïdales factices.

Et qui dit SUV urbain, dit offre de personnalisation à foison. Sur l’Arona, elles sont au nombre de 68 (jantes, couleur de caisse, peinture de toits , sellerie et plastiques intérieurs). La transition est toute trouvée pour ouvrir les portes du crossover catalan ou espagnol, selon votre opinion sachant que le siège social de la Seat est basé à Barcelone.

L’habitacle de l’Arona est très proche de celui de l’Ibiza FR à la planche de bord au rendu Glossy mais, le plastique noir brillant de la citadine, que nous avions qualifié de trop salissant, a été remplacé (en série) par du similicuir orné de surpiqûres rouges sur l’Arona : bien joué Seat car c’est sérieux, chaleureux et sportif. Une donnée est indispensable à mettre en avant, celle du volume de chargement : 400 l. En-dehors de ce bon chiffre, l’Arona ne manque pas d’espace, bien au contraire. La place aux coudes est par exemple importante.

Les affiliations entre l’Ibiza et l’Arona sont donc pléthore. Il en est de même en ce qui concerne les aides à la conduite dont la dotation est la plus généreuse du marché dès l’entrée de gamme (finition Référence). Pour en savoir plus, nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir l’essai de la surprenante Ibiza TSI 150 FR réalisé en Corse il y a seulement quelques jours ici.

Les routes de Corse et celles de la région de Barcelone ont de nombreux points communs, de quoi de nouveau mettre à l’épreuve une voiture qui n’est pas destinée initialement à évoluer en majorité sur des parcours vallonnés.

Plus haut que l’Ibiza, l’Arona n’en souffre que très peu en termes de comportement, c’est absolument bluffant, ceci malgré son poids d’environ 1 300 kilos. La monte de 18″ Performance de notre essai (option Street Pack qui inclut les suspensions adaptatives Dual Ride : 650 €) y contribue. Elles « posent » le crossover sur l’asphalte tandis que la suspension ferme assure une tenue de route impressionnante, sans aucun roulis. Comme pour la citadine Ibiza, certains acheteurs potentiels de crossovers préféreront rouler avec plus de souplesse, gage d’un confort optimal en ville. L’Arona devra alors affronter sur ce point le Citroën C3 Aircross (essai ici) peut-être plus conforme pour une utilisation urbaine. Mais en-dehors, le crossover espagnol sera beaucoup plus efficace surtout sur des routes à la typologie montagneuse comme celles de la région de Barcelone. De surcroît, le système Drive Profile propose au choix 4 modes : Eco, Confort, Sport et Individual. En mode Sport, la direction est encore plus directe. Quant à la suspension Dual Ride, elle devient plus ferme. Déjà très efficace en mode Confort, la tenue de route de l’Arona TSI 150 FR devient redoutable en mode Sport. C’est sans aucun doute la meilleure du segment. Pour conclure sur le mode Sport, il donne également plus de répondant à l’accélérateur.

Du côté des autres points forts de l’Arona, notons un freinage de haute performance. L’attaque des freins remonte des informations précises. Bref, l’Arona est aux crossovers ce que l’Ibiza et aux citadines et l’Ateca aux SUVs, une réussite en termes d’agrément de conduite. N’oublions pas d’évoquer le duo moteur/boîte. Le 4-cylindres est généreux et grimpe dans les tours avec une facilité à toute épreuve. La boîte manuelle démontre de nouveau une prise en main directe, précise.

Du côtés des performances, L’Arona TSI 150 FR réalise l’exercice du 0 à 100 km/h en 8,0 s pour une vitesse maximale donnée de 205 km/h. Sur le plan des consommations, elles sont communiquées pour 6,3 l/100 km (cycle urbain), 5,1 l/100 (cycle mixte) et 4,4 l/100 km (cycle extra-urbain). Lors de notre « test drive », nous avons dépassé les 8,0 l/100 km. Ce dernier chiffre est bon sachant, qu’encore une fois, les dénivelés, virages serrés et autres courbes ont été avalés en mode Sport. En ce qui concerne les émissions de CO2, elle sont de 115 g/km soit « zéro malus » pour 2017.

Seat compte désormais au sein de son catalogue une nouvelle offre très sérieuse. A sa sortie, l’Ateca a surpris et « enclenché » le renouveau de la marque. Puis l’Ibiza a plus que conforté ce sentiment, sans oublier la berline compacte Leon (essai ici). Avec l’Arona, Seat  confirme plus que jamais sa position de sérieux outsider sur tous les marchés. En attendant le grand SUV 7 places, le crossover au « S » va voir débarquer son cousin aux deux lettres « VW ». Baptisé T-Roc, il sera très prochainement à l’essai sur LesVoitures.com. Enfin, sachez que le Seat Arona TSI 150 FR s’offre à partir de 24 095 €.

Texte, essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com et Seat (dynamiques)