Ce matin, en direct du palais de l’Elysée, devant une inscription « Changeons ensemble », le Président de la République a répondu au mouvement des « Gilets Jaunes » qui a débuté le 17 novembre dernier. Dans un discours clair et très étayé, Emmanuel Macron s’est exprimé avec fermeté. Voici les grandes lignes de son allocution.
Après avoir rappelé sa réflexion sur l’environnement et la transition énergétique, Emmanuel Macron a rapidement déclaré ne pas vouloir changer de ligne de conduite : « D’abord, en ne changeant pas d’avis. On ne peut pas être le lundi pour l’environnement et le mardi contre l’augmentation des prix du carburant. » La gronde menée par les « Gilets Jaunes » a vite été abordée : « Nous devons entendre les alarmes sociales mais il y a aussi une alarme environnementale ».
Le contexte international au sujet des énergies fossiles dont la France n’est pas indépendante a bien sûr été évoqué. La méthode précisée par Emmanuel Macron ce matin va donc toujours dans le même sens : covoiturage, énergies propres. La loi mobilité étant au coeur des débats. Pour le Président de la République, le défi est global pour « inventer l’usine du futur qui recycle tout. » Le sujet de l’automobile est inclus bien évidemment. Pétrole, charbon et gaz doivent être réduits en termes de consommations tout en cessant de produire ces énergies dans l’Hexagone. L’électricité doit être également stratégiquement repensée car les voitures électriques augmenteront cette consommation. Les éoliennes en mer vont être développées dans ce sens. En parallèle, sur le programme de sortie du nucléaire, 14 réacteurs vont être arrêtés d’ici 2035, ce qui ne n’est pas l’objectif fixé lors de son programme électoral (2025). Pour Macron : « le nucléaire reste une piste prometteuse » pour bénéficier d’une énergie dé-carbonnée. EDF a été citée avec une demande du Président pour travailler sur l’énergie propre. Niveau budget, ce sont 5 milliards qui sont actuellement dépensés pour la transition énergétique et 7 milliards plus tard.
Concernant le pouvoir d’achat, Emmanuel Macron compte bien le garantir en étant vigilant sur le sujet auprès des entreprises françaises. Pour en venir au « Gilets Jaunes » et aux inégalités sociales, Emmanuel Macron les refusent : « Cette transition ne doit pas se faire à n’importe quel prix. Je ne veux pas que s’ajoute l’inégalité devant la transition écologique. Je ne veux pas que les plus riches aient une facture allégée et que les plus modestes payent davantage. »
Concrètement, le Président de la République propose une « méthode de construction », un « débat national ». Les représentants des « Gilets Jaunes » sont invités par Emmanuel Macron à chercher des idées à cette « méthode commune de travail » , ceci dans le but de construire un « nouveau modèle économique territorial. »
« Il ne faut rien renoncer au cap mais changer de méthode de travail. » « J’entends la grogne. », ainsi s’est exprimé Emmanuel Macron sur le sujet des carburants dont il souhaite adapter les hausses via la « taxe aveugle » (TICPE). L’objectif étant de trouver une solution concertée d’ici 3 mois avec plus de pragmatisme et d’accompagnement notamment avec plus de clarté sur le chèque énergie trop flou à ce jour. Les entreprises, les collectivités locales et les citoyens français sont invités à participer à la mise en place de cette nouvelle méthode.
Cette ouverture à la réflexion calmera-t-elle les actions des « Gilets Jaunes » ? La réponse ne devrait pas tarder pour ceux qui se sont structurés avec huit porte-paroles. Pour conclure, Emmanuel Macron a parlé de la crise et a insisté sur l’ordre public. « La réponse d’aujourd’hui n’est pas la dernière » pour le Président qui souhaite prendre des initiatives. le Chef d’Etat a conclu avec transparence en parlant d’un « problème complexe » tel un défi pour demain. « On a la capacité d’y répondre ensemble (…), chaque citoyen est nécessaire et « notre nation est plus grande que chacun d’entre nous » pour « transformer les colères en solutions. »
La rédaction