Jeep Compass 4xe : polyvalence maximale, essai

Le monde change et il semblerait qu’une certaine conscience écologique s’installe enfin dans nos esprits. Les constructeurs automobiles ont, depuis longtemps, pris ce virage pour sauvegarder notre planète en investissant tous massivement pour développer des modèles 100% électriques, hybrides ou hybrides rechargeables. S’il y a bien une marque qui pouvait se situer à l’opposé de cette mouvance, c’est bien Jeep. Pourtant, avec ses nouvelles offres plug-in hybrides rechargeables, le constructeur américain renoue avec une certaine tradition. Direction l’Île de Ré pour l’essai du Jeep Compass 4xe dans sa configuration de 240 chevaux !

Le constructeur américain met donc à jour sa gamme SUV avec l’introduction des Jeep Compass 4xe et Renegade 4xe. Sur un segment saturé d’offres, le Compass a souffert en termes de ventes ces derniers mois mais, la nouvelle déclinaison qui répond également à la catégorie des PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle) pourrait bien changer la donne. Débutons notre essai en présentant rapidement le style du Jeep Compass 4xe.

Jeep Compass

Une identité visuelle, cela a une importance considérable pour attirer une clientèle qui en fait l’un de ses principaux critères d’achat. Sur ce point, le Jeep Compass 4xe possède, bien sûr, tous les codes visuels propres aux SUV, de sa face avant très droite à ses protections de passages de roues, en passant par ses sabots de protection. Le Compass, comparativement au Renegade, revendique un design beaucoup moins américain et orignal avec un aspect beaucoup plus contemporain.

Les atouts du Compass sont ailleurs notamment avec un gabarit plutôt intéressant pour la ville, ni trop grand, ni trop petit. Avec ses 4,49 m de longueur, le Compass se situe entre le Peugeot 3008 et le Peugeot 2008, les références françaises des véhicules hauts perchés. Quant à notre modèle d’essai hybride rechargeable, seuls ses badges « Jeep » bleutés et sa trappe qui cache la prise de recharge font la différence avec les autres Compass.

A l’intérieur, c’est l’immense espace de vie automobile qui nous a immédiatement plu. Certes, c’est plutôt très sobre et austère mais, la qualité d’assemblage est, heureusement, au rendez-vous. Pragmatique, en proposant notamment de nombreux rangements, le Jeep Compass 4xe, c’est surtout une ergonomie parfaitement pensée qui nous fait oublier un manque de modernité. En revanche, sur le plan des équipements embarqués, le Compass ne manque de rien, aides à la conduite et connectivité incluses. A ce titre les dispositifs répondant à la famille « Uconnect » chère au groupe FCA n’ont rien à envier à la concurrence.

Qui dit véhicules électrifiés dit application dédiée à la mobilité automobile électrique, Sur votre smartphone préféré, « My eCharge » vous permettra de tout gérer : recherche d’une borne de recharge, niveau de charge de la batterie, planification d’une recharge, etc.. Non sans humour, pour ceux qui possèdent encore un Nokia 3310, Jeep a pensé à vous et aux autres. En effet, l’écran central tactile et l’instrumentation dédiée au conducteur ne manquent pas d’afficher pléthores d’indications très pratiques et ludiques concernant la conduite d’une voiture hybride.

Comme évoqué plus, haut, l’habitabilité du Jeep Compass nous a séduit, un SUV se devant d’être le plus spacieux possible. C’est à se demander pourquoi certains constructeurs insistent avec des SUV coupés aux places arrières qui… « coupent les cheveux » à cause d’une chute de toit trop prononcée. Parenthèse et petit billet d’humeur fermés, le Compass saura, à l’arrière, accueillir vos enfants, vos amis ou autres animaux de compagnie dans une confort idéal. Cependant, le volume du coffre perd 18 l par rapport aux autres Compass thermiques. Il fallait bien caser quelque part le système hybride sachant que, sous le plancher, on peut y ranger les différents prises de recharge. En série, le Compass est livré avec un câble exclusivement utilisable à la maison.

Passons à la route et l’Île de Ré en propose de superbes même s’il faut avouer que c’est un peu trop plat. Motorisé par un 4-cylindres 1.3 l essence turbo de 180 chevaux (à 5 750 tr/min) pour 270 Nm (à 1 850 tr/min) – ces informations étant plus qu’importantes lorsque la batterie est à plat – le Compass 4xe y associe un système électrique. A noter qu’une version de 130 chevaux est aussi disponible au catalogue Jeep. Quant à la partie électrique, elle est composée d’un « eMotor » situé sur l’essieu arrière et d’une puissance de 60 chevaux, cet électromoteur étant fourni en énergie par une batterie d’une capacité de batterie lithium-ion de 11,6 kWh.

Jeep Compass

Vous l’aurez compris dès la lecture du titre de notre sujet, le Compass PHEV est à transmission intégrale. Jeep renoue donc ainsi avec l’ADN de ses offres et cela représente un premier atout pour notre Compass 4xe. Rappelons que les Compass thermiques ne sont donc que des deux roues motrices. Autre précision : le Jeep Renegade 4xe dispose des mêmes motorisations que le Compass 4xe.

Sur des routes qui traversent des marais salants et autres vignes, on débute notre essai en mode 100% électrique « Electric » et ce n’est pas sans plaisir que l’on profite d’une certaine « force tranquille » confortablement installés en hauteur au volant du SUV qui évolue alors en propulsion. Le Compass 4xe est capable de rouler avec « ses piles » sur une autonomie communiquée officiellement à plus de 50 km en cycle WLTP City, ceci selon les versions. En utilisation réelle, il vaut mieux compter sur une trentaine de kilomètres. La taille des jantes et d’autres équipements pouvant, entre autres, abaisser la donnée constructeur (plus de 50 km) comme sur le Compass 4xe en finition Trailhawk. Mais, vous pourrez bel et bien profiter des 2 000 € de bonus écologique selon le Compass que vous choisirez peut-être. Précisons que notre Compass 4xe d’essai en finition « S » est également en dessous de 50 g/km d’émissions de CO2. Revenons à notre essai en mode 100% électrique en précisant qu’une simple forte pression sur la pédale de droite permet de « réveiller » le 4-cylindres  turbo essence.

Avant même de tomber en panne de batterie, on passe en mode « Hybrid ». On profite alors du meilleur des deux mondes. Le Compass révèle alors une souplesse d’utilisation assez bluffante, la boîte automatique (6 rapports) faisant le job sans être ultra-rapide. On adopte alors une conduite tranquille en profitant du sérieux des trains roulants du SUV. Bien suspendu, le Compass 4xe est typé confort, il ne faudra alors pas s’attendre à une direction très précise même si elle ne souffre d’aucun défaut. Un constat qui va de pair avec le poids élevé de l’auto soit, 1 935 kilos (à vide), les 240 chevaux cumulés suffisent  à mouvoir le SUV mais, insistons bien, en douceur. Une bonne surprise nous vient des freins avec une pédale réactive, ce qui n’est généralement pas le cas sur les voitures électriques et hybrides, freinage régénératif oblige !

Là où le Compass fait très, très fort, c’est au niveau de ses modes de conduite sachant qu’un troisième mode « E-save » s’ajoute aux deux autres modes liés à la conduite du Compass qui à pris un « coup de jus ». Concentrez-vous sur l’image ci-dessous ! Il n’y pas d’autres SUV qui proposent autant de possibilités : « Auto », « Sport », « Snow », « Sand/Mud » et une molette pour les fonctions 4×4 « 4WD Low », « 4WD Lock » et aide à la descente. En tant qu’amoureux de la nature, nous regrettons, à raison, de ne pas pourvoir aller tester le mode « Sand/Mud » sur une plage ! Le message est passé à nos amis du service presse de Jeep France. A quand un essai tout-terrain du Compass 4xe ?

En chiffres, le Compass 4xe réalise le 0 à 100 km/h en 7,3 s et peut atteindre 200 km/h (130 km/h en mode « Electric »). En termes de consommation, nous avons flirté avec 9 l/100 au global de notre essai. La transition est toute trouvée pour préciser que, comme sur tous les voitures PHEV, le réservoir du Compass 4xe est petit. Il faudra donc bien penser à charger la batterie avant de partir. Sur une « easyWallbox » Jeep, l’opération peut être effectuée en 1H30 à à 7,4 kW.

Jeep Compass

En conclusion, le Compass 4xe est hyper-complet et fait donc la différence grâce à son très large champ d’action. Ces très intéressants modes de conduite devraient largement séduire de potentiels acheteurs basés en montagne où dans les belles contrées françaises les plus éloignées. Affiché à partir de 47 500 € (en finition « S »), seul le design du Compass pourrait représenter un frein à son achat. Face au SUV PHEV Jeep se dresse, dans le même ordre de prix, le Peugeot 3008 HYbrid de 225 chevaux qui profite d’un restylage mais, le SUV au Lion est loin d’être aussi polyvalent surtout qu’il n’est pas un 4×4 contrairement au, beaucoup plus onéreux et puissant 3008 HYbrid4. Au final, même si nous détestons employer le terme « polyvalent » car il est beaucoup trop utilisé à tort et à travers par la presse automobile, le Compass 4xe mérite bien ce réel titre de polyvalence maximale !

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : Jeep

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