Depuis sa naissance en 1993, la Classe E n’a pas failli à la tradition du Coupé « by Mercedes-Benz ». Pour ce nouvel opus, le constructeur à l’étoile reprend la base technique de la berline Classe E alors que la précédente génération était basée sur la plateforme de la Classe C. Plus grande et hyper-technologique, cette superbe création automobile nous a été confiée en Espagne dans sa déclinaison E 300 Fascination.
Le terme « enrichir » est le plus adapté au catalogue Mercedes-Benz. Après la berline, c’est donc au tour du coupé Classe E de se montrer avant que le cabriolet “n’enlève le haut”, ce qui a été chose faite à l’occasion du salon de Genève. Concentrons-nous sur le très élancé coupé d’une longueur de 4,826 m.
Esthétiquement, le style de la Classe E Coupé est un condensé de ce que le bureau de style Mercedes sait faire le mieux, à savoir allier l’élégance, la sensualité à une force visuelle aux connotations sportives. Pour atteindre cet objectif, et, comparativement à la berline, l’empattement du coupé et sa hauteur ont été réduits avec respectivement 2,87 m et 2,055 m. Il a ensuite « suffit » d’allonger la chute du toit, et de supprimer les portes arrière pour obtenir une ligne presque parfaite.
A l’avant, on retrouve bien sûr la calandre « Diamant ». Notre modèle d’essai en finition Fascination dispose, comme le niveau inférieur Sportline, d’entrées d’air plus agressives au niveau des extrémités des boucliers.
Quant aux flancs de cette voiture, ils sont épurés à leur maximum. Ils intègrent des surfaces vitrées latérales, sans montants centraux, laissant passer généreusement la lumière dans l’habitacle. Les jantes de 20″ AMG (1 100 €) assoient le gabarit imposant de l’auto tout en occupant presque la totalité des passages de roues.
A l’arrière, ou de ¾ arrière, le spectacle est grandiose. Après la Classe C Coupé qui nous avait charmés (essai ici), sa grande sœur nous refait le coup. Rouler derrière une Classe E Coupé, c’est rencontrer la perfection d’un design équilibré, à la fois imposant et sportif. Les longs feux subliment l’ensemble qui est soigneusement relevé par des touches de chrome situées sur les canules d’ échappement et le diffuseur. Finissons par la touche « Champagne » qui va comme un gant au coupé à l’étoile. Baptisée Argent aragonite, elle génère une sensation visuelle unique, tel un nouveau luxe automobile.
Place à l’habitacle… Attention, la configuration de notre « vaisseau spatial à quatre roues » nous a fait plonger dans une autre univers à tel point que nous n’avons pas pu résister à l’envie de rouler en écoutant la BO d’Interstellar. Que l’on aime ou pas, les coloris de cet intérieur, il est loin de laisser indifférent avec son cuir Nappa (de série) Beige Macchiato Bleu Marine et ses inserts en bois sen marron clair verni.
Comme pour la Classe E Coupé, cet espace de vie au confort sans égal regorge de technologies et autres outils pour mieux vous faire vivre la route. Et faut-il évoquer la qualité de finition ? La réponse est étonnamment oui car le plastique bleu des contre-portes risque fort de très mal vieillir. Mais, les potentiels acheteurs configureront leur coupé très majoritairement avec le Beige Macchiato Brun Expresso. Quoi qu’il en soit, cette ambiance beige et bleue à le mérite d’exister et est synonyme d’une « singularité très Mercedes » (aucun rapport avec la singularité du film Interstellar cité auparavant). A noter également au programme des nouveautés l’apparition d’aérateurs aux formes inspirées par l’aéronautique.
Il nous faudrait un article complet, dédié exclusivement à l’habitacle de la Classe E Coupé pour en vanter son ergonomie idéale et l’ensemble de ses technologies. L’une d’entre elles nous avait littéralement scotchés à son écran, c’est le cas de le dire, lors de l’essai du coupé Classe C. Il s’agit du système WIDESCREEN dont les deux écrans forment une dalle unique. Les deux instrumentations digitales sont de taille identique, soit 12,3″. Mis à part la barrette qui permet d’occulter les reflets gênant sur ce tableau de bord virtuel et l’écran dédié à l’info-divertissement et la navigation, l’intégration « spatiale » de cet outil high-tech est de l’ordre du parfait.
L’autre technologie sur laquelle nous allons revenir plus loin est celle liée à la conduite semi-autonome. Avant cela, notons que les places arrière du coupé sont difficile d’accès, rien d’étonnant pour un coupé, mais, en revanche, elles offrent un espace considérable même au plus grand gabarit. Cet avantage indéniable n’est pas négligeable car, généralement, qui dit « Coupé » dit « passagers à l’étroit ». Le volume de chargement est tout aussi important : 425 l.
Sur la route le 4-cylindres 2.0 l qui développe 245 ch à 5 500 tr/min suffit amplement à mouvoir cette longue voiture. Le poids de 1 685 kilos qui la caractérise enlève à la Classe E Coupé toute prétention de tempérament sportif. Les modes Sport et Sport + sont certes intéressants mais ils ne procurent pas de la « sportivité pure », la faute au poids de l’auto. En revanche, on peut clairement qualifier de « technologie sportive » la suspension pneumatique AIR BODY CONTROL qui colle le coupé à la route. Sans définir le coupé comme dynamique, ce dispositif est un gage de confort et de sécurité optimale. Facturé en option à 2 300 €, il a de nouveau révélé d’impressionnantes capacités en courbe. Le coupé Classe E vire à plat ! La sensation de stabilité ressentie est rare pour ce coupé de taille et de poids importants.
Vous l’aurez compris, l’agilité n’est pas la qualité première du coupé Classe E 300 sur les petites routes même s’il s’en sort sans aucun défaut grâce à son couple de 340 Nm (entre 1 400 et 4 000 tr/min). La boîte 9G-Tronic (de série) y est aussi pour beaucoup. Elle est rapide et paramétrée avec excellence.
Cette luxueuse automobile se conduit à allure modérée et c’est bien dans ce cas qu’elle offre un confort incomparable. Sur autoroute, le système DISTRONIC est tout simplement bluffant. Une fois enclenché, il suffit d’actionner le clignotant pour que le coupé change de voie tout seul. Bien entendu, cette intelligence de conduite semi-autonome gère la distance avec les véhicules qui précèdent la Classe E Coupé. Oubliez vos perceptions de conduite lors de grands trajets, la technologie Mercedes-Benz les ressent pour vous et vous fait voyager sans contraintes. Cela représente un nouveau pas vers l’objectif défini par la marque. Nous l’avons évoqué avec Marc Langenbrinck, le Président de Mercedes-Benz France à Genève (Interview à lire ici). Autre bon point, l’insonorisation exceptionnelle du coupé.
En termes de performances, la Classe E Coupé E 300 est capable de réaliser l’exercice du 0 à 100 km/h en 6,4 s. Sa vitesse maximale est de 250 km/h. Les consommations sont communiquées par le constructeur pour 8,6 l/100 km en ville, 5,5 l/100 km sur autoroutes et 6,6 l/100 km en cycle mixte. Pour situer le budget malus, car en France on peut le présenter ainsi, il faudra payer 1 373 € (150 g CO2/km).
L’heure est venue du bilan de notre essai. La Classe E Coupé est de toute beauté. Son design fait d’elle l’une des plus belles voitures que l’on ait eu le plaisir d’essayer avec sa petite sœur Classe C Coupé. Seul son poids très élevé l’handicape sur les réseaux secondaires, mais est-ce vraiment un point faible à la vue du confort ressenti ? Car, quand on porte son dévolu sur ce genre d’engin luxueux et technologique, sans revenir sur ses qualités de routière de haut niveau, on recherche l’excellence en la matière. Disponible à partir de 71 600 € la Classe E Coupé 300 E Fascination est destinée à une élite qui a bien de la chance de pouvoir s’offrir un tel plaisir automobile.
Essai, texte et photos : Frédéric Lagadec