La pression monte entre la France et Mercedes-Benz. Après l’interdiction des immatriculations des Classe A, B et de la nouvelle CLA, mise en place par la France, la marque à l’étoile, via le groupe Daimler, s’apprêterait à attaquer la France en référé devant le Conseil d’Etat. Ce souhait, plus qu’évoqué par Daimler, est la réponse logique à la reconduction de cette interdiction que la France a annoncé le 26 juillet dernier.
Rappel des faits : la France bloque les immatriculations des voitures pour le motif que le gaz utilisé pour la climatisation n’est pas homologué par l’Union européenne. Mais une décision de justice a déjà donné l’avantage au constructeur allemand qui oppose à la France le fait que le gaz homologué par l’Europe serait inflammable.
Mais cette affaire, véritable saga de l’été n’est pas qu’un simple dossier “gazeu” mais une véritable affaire politique et diplomatique. La France n’a en en effet pas apprécié que l’Allemagne conteste les nouvelles normes d’émission de CO2 décidées par Bruxelles. Les 95g/km qui seront imposés en 2020 sont incompatibles avec les grosses cylindrées allemandes. Ainsi, Angela Merkel a clairement positionné l’Allemagne sur ce point, dans une déclaration : « Une réglementation qui pénaliserait à ce point les producteurs de grosses voitures, comme c’est le cas avec le projet actuel de Bruxelles, n’est, selon moi, pas raisonnable. Plusieurs centaines de milliers d’emplois dépendent de l’industrie automobile allemande, y compris au-delà de nos frontière, d’ailleurs. Cela ne doit pas être perdu de vue, par exemple quand une nouvelle directive sur les émissions de CO2 est en discussion à Bruxelles. »
Suite au prochain épisode et quoi qu’il en soit Mercedes-Benz voit déjà son carnet de commandes baissé de 50% ! L’écologie, la politique l’industrie automobile, trois facteurs dont le mélange peut être explosif comme le gaz.
Texte : Fred LA
Photo : Alexandre Besançon