Aston Martin a annoncé il y a peu sa volonté de ressusciter la marque Lagonda. Cette marque anglaise de véhicules de prestige avait commencé en 1906 avec l’aventure d’un homme, Wilbur Gunn, le père fondateur né sur les berges du lac Lagonda en Ohio. Elle s’est ensuite poursuivie sous la coupe d’Aston Martin, qui racheta la marque en 1947. Parmi les modèles à citer, on se souviendra notamment de l’élégant coupé Lagonda Rapide, décliné en une version Shooting Brake, ainsi que de l’Aston Martin Lagonda V8. En 1989, l’aventure prenait fin faute de rentabilité.
Mais en 2009, au salon de Genève, Aston Martin nous donnait un premier indice de sa volonté de ramener la marque déchue sur le devant de la scène, en nous présentant un imposant SUV. Faute de liquidités, l’exercice de style en resta là. Aujourd’hui cependant, la firme ne veut pas ranimer Lagonda avec un SUV mais avec une berline ultra-luxueuse, ce qui correspond davantage au patrimoine historique du label. Le projet de cette limousine a semble-t-il vu le jour suite à la demande de richissimes clients des pays du Golfe, et sa commercialisation se limitera normalement à cette région. L’auto ne sera assemblée que sur commande, et entièrement développée par l’entité “Q by Aston Martin”, le service de personnalisation exclusive d’Aston Martin, s’adressant au gratin de ses clients. Une série au compte-goutte répondant parfaitement au moindre caprice de chacun de ses clients.
L’inspiration stylistique de la nouvelle Lagonda puise assurément dans le patrimoine historique de la marque. Le profil droit et rectangulaire ainsi que le pavillon arrière plongeant lui confèrent un air de famille marqué avec son aïeule de 1976, la Lagonda V8. Le patrimoine visuel d’Aston Martin est également à l’honneur, et s’affiche de la calandre avant aux optiques de phare, en passant par les prises d’air latérales, présentes sur quasiment tous les modèles Aston Martin.
La plate-forme utilisée sera la même que celle déjà présente sur tous les modèles de la marque, à savoir la plate-forme VH-modulable. Pas de réelle innovation ou évolution technique donc, pour un véhicule pourtant résolument tournée vers une clientèle exigeante. En revanche, la motorisation subira certainement un traitement spécial correspondant à la montée en gamme du véhicule. Il y a fort à parier que le V12 de 6 litres d’Aston Martin sera revu et viendra propulser la luxueuse auto à un rythme de croisière endiablé. Une renaissance prestigieuse pour une marque éteinte ! Espérons que l’oiseau ne se brûle pas les ailes…
Texte : Guillaume Ingelaere
Photos : Aston Martin
