Des négociations sont encore en cours, mais le mal est fait ! A compter du 1er juillet 2016 le territoire parisien deviendra une terre hostile aux véhicules immatriculés avant 1997. Et cela du lundi au vendredi entre 8h et 20h. Un changement radical qui malgré la poudre aux yeux jetée par la municipalité à grands coups de tarifs préférentiels pour les abonnements Autolib’ ou autres subventions pour l’achat d’un vélo électrique, n’a fait que déclencher une vive réaction de la part des propriétaires de voitures anciennes.
En janvier dernier, nous vous rappelions cette mesure décidée par la maire de Paris, Anne Hidalgo (à voir en vidéo sur : Paris : rappel, les véhicules anciens interdits au 1er juillet).
Cependant, certaines des voitures anciennes vont peut-être passer à travers les mailles du filet grâce à leur grand âge. Une fois le trentième anniversaire fêté, une carte grise collection est chose envisageable en fonction du modèle. Ce bien précieux va probablement débloquer la situation de quelques collectionneurs que l’on peut approximativement chiffrer à 5 300 véhicules roulants qui représentent, comme le précise Alain Guillaume, président de la FFVE (Fédération Française de Véhicules d’Epoque) un patrimoine à ne pas négliger.
En revanche, le nerf de la guerre aurait tendance à concerner une génération plus récente de véhicules. Les fameuses Youngtimers, comme la mythique Peugeot 205 GTI, qui accusent la vingtaine d’années, ne sont pas encore en position de bénéficier du statut de véhicule de collection. Une désignation qui fait défaut à plusieurs milliers d’automobilistes qui vivent leur passion avec des budgets restreints. Ces derniers, tout aussi méritants de faire rouler, entretenir et souvent même restaurer de manière impensable leurs autos vont se retrouver à aux portes du périphérique.
La déception transformée en colère donne le jour depuis un mois à un rassemblement hebdomadaire dans Paris fièrement baptisé La Ronde des Bannies. Cette trentaine de collectionneurs a également mis en place une pétition sur change.org qui annonce à ce jour 1 3000 signatures. Le clou du spectacle étant bien entendu un premier aboutissement à ce combat avec une manifestation prévue en partenariat avec la FFCM (Fédération Française des Motards en Colère) le 17 avril prochain sur l’esplanade du Château de Vincennes.
Face à cette opposition, des négociations de fortune auraient pour objectif de trouver des compromis à cette situation de crise. L’air de la plaisanterie semble malgré tout prendre le dessus lorsque l’on entend parler d’heures durant lesquelles les autos pourront circuler dans Paris (nuit et week-end), ou autres dérogations donnant la possibilité de parcourir les rues de la capitale 24 jours par an. Une mise au point semble alors nécessaire. La passion automobile ne se limite pas à de fantastiques investisseurs qui débarquent à Paris lors du Salon Rétromobile pour allonger quelques millions sur la table et ensuite stocker leur bien dans une bulle hermétique. Il y a également les rouleurs qui utilisent leur objet de loisir au quotidien pour aller travailler. Un second point, et non des moindres a également son rôle à jouer.
Ces autos dites anciennes, joyaux de collectionneurs et passionnés, sont généralement soignées et entretenues de manière souvent extrême. Dans ces cas-là, ces dames dont la tête semble mise à prix, polluent moins que n’importe quel diesel acheté il y a sept ans et n’ayant pas bénéficié d’un entretien basique et notamment le changement du pot catalytique.
Le temps est alors à la mobilisation aux côtés de La Ronde des Bannies ! Anciennes, Youngtimers, Véhicules de Collection, peu importe le degré d’implication au sein de cette restriction, les passionnés d’automobile ancienne seront de la partie le 17 avril prochain, la veille du départ du Tour Auto 2016 !
Texte : Guillaume Pons
Photos : LesVoitures.com
