Les radars automatiques en France sont régulièrement la cible de destructions et de dégradations. Ces actes de vandalisme ont connu une recrudescence lors du mouvement des « Gilets jaunes » et plus récemment avec les mobilisations des agriculteurs, qui ont dénoncé les contraintes imposées à leur profession. Les méthodes employées pour neutraliser ces dispositifs varient : peinture, bâchage, incendie, explosion ou arrachage complet. Certains groupes revendiquent ces actions sur les réseaux sociaux, les considérant comme une forme de contestation contre les politiques gouvernementales.
La destruction d’un radar est un délit puni par le Code pénal. Les peines encourues vont jusqu’à 75 000 € d’amende et 5 ans de prison pour une destruction simple, et peuvent atteindre 100 000 € d’amende et 7 ans de prison si l’acte est commis en groupe ou par une personne masquée. Les réparations et remplacements de ces équipements représentent un coût important pour l’État, avec des dépenses pouvant aller jusqu’à 200 000 € pour un radar de dernière génération. Ces coûts sont financés par les recettes des amendes, ce qui alimente le débat sur leur rôle dans la politique menée par la sécurité routière qui tient à jour, aussi, une carte des radars. Les radars automatiques représentent peut-être, aux yeux de certains, une trop forte répression et le « porte-monnaie sans fond » de l’État français.
Les motivations des auteurs de dégradations des radars automatiques sont diverses. Certains contestent l’utilité des radars, les percevant donc comme un outil de taxation plutôt qu’un moyen de prévention des accidents lié à la sécurité routière. D’autres, notamment lors des mobilisations des agriculteurs, y voient un symbole de la répression exercée par l’État. La colère du monde agricole s’est intensifiée avec l’examen de la loi Duplomb, visant à alléger les contraintes pesant sur leur activité. Les agriculteurs dénoncent une obstruction parlementaire et un manque de soutien face aux difficultés économiques qu’ils rencontrent. Plusieurs actions ont été menées, notamment des blocages routiers et des rassemblements devant l’Assemblée nationale, et des radars ont été pris pour cible.
Enfin, malgré ces contestations, les radars automatiques, et les autres, jouent un rôle essentiel dans la prévention des accidents. Selon les autorités, ils permettent de réduire la vitesse excessive, responsable d’un accident mortel sur trois. Leur destruction compromet la sécurité des usagers de la route et entraîne une hausse des infractions. La question de leur maintien ou de leur suppression reste un sujet de débat, mêlant contestation sociale, enjeux économiques et sécurité routière.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com
