Le moteur PureTech, développé par le groupe PSA (aujourd’hui Stellantis), a marqué une avancée majeure dans le domaine des motorisations essence. Compact, performant et économe, il a été conçu pour répondre aux normes environnementales tout en offrant une expérience de conduite agréable. Cependant, malgré ses débuts prometteurs, cette technologie a rencontré de nombreux problèmes de fiabilité qui ont conduit à des rappels importants et à des mesures correctives de la part de Stellantis. Aujourd’hui, les clients Peugeot, Citroën ou Opel, ainsi que les réseaux de distribution de ces marques sont confrontés à de lourdes difficultés de réparation et de revente. Voici l’histoire du PureTech qui avait, pourtant, très bien commencé.

– Avant les rappels, le moteur PureTech a été une technologie innovante :

Bien avant les rappels, lancé en 2013, le moteur PureTech a été salué pour son architecture, à l’époque, novatrice. En effet, ce 3-cylindres essence de petite cylindrée (1.2 l), disponible en versions atmosphériques (PureTech 82) et turbo PureTech 110, avait pour avantage d’être léger tout en proposant une grande efficacité énergétique. Grâce à une courroie de distribution à bain d’huile et à une injection directe, il a ainsi représenté une promesse de réduction significative de la consommation de carburant et des émissions polluantes. Ces caractéristiques lui ont valu plusieurs récompenses, dont le titre de « Moteur de l’année » (« Engine of the year ») dans sa catégorie, ceci à 4 reprises consécutivement, en 2015, 2016, 2017 et 2018.

Le moteur PureTech a été intégré dans de nombreux modèles populaires, tels que les Peugeot 208, Peugeot 2008, Citroën C3 et Opel Corsa, etc. Cela a permis au groupe PSA, devenu Stellantis en 2021, via la fusion avec FCA, de démocratiser les petites motorisations essence performantes.

– Des problèmes en cascade et plusieurs campagnes de rappel :

Malgré ses qualités, le moteur PureTech a donc été confronté à des problèmes récurrents. Parmi les principaux défauts signalés, on trouve :

  • La courroie de distribution à bain d’huile : ce composant, censé être très fiable, s’est parfois dégradé de manière prématurée entraînant des obstructions dans le circuit de lubrification et, dans certains cas, des pannes moteur graves, voire des casses.
  • La buse de refroidissement par jet d’huile : à cause d’une pièce défectueuse, cette dernière a provoqué des fuites d’huile, augmentant le risque d’incendie dans le compartiment moteur.
  • Logiciel défaillant : beaucoup plus récemment, un problème lié au logiciel a été identifié, pouvant entraîner une coupure soudaine du moteur pendant la conduite.

Tous ces problèmes ont obligé le automobile multinational franco-italo-américain Stellantis à organiser de nombreuses campagnes de rappel. En 2025, ce sont près de 68 000 véhicules produits, sur la période comprise entre 2022 et 2024, qui ont été rappelés, dans le but de résoudre les défauts liés à la courroie de distribution et ceux liés à la buse de refroidissement pouvant entraîne un incendie. Les modèles concernés par ce rappel sont 57 000 Citroën C3, 8 700 Opel Corsa et 2 500 Peugeot 208 qui sont toutes équipées du PureTech 1.2 l (essence) de 82 ch.

En ce mois d’avril 2025, ce sont aussi 2 000 véhicules qui sont concernés, cette fois, par une nouvelle campagne de rappel liée à des dysfonctionnements logiciels pouvant entraîner des coupures du moteur PureTech.

– Les mesures prises par Stellantis :

Face au « désastre PureTech« , Stellantis a mis en place des mesures dites « correctives » pour redonner confiance à ses clients :

  • Améliorations techniques : modifications sur la courroie de distribution et des systèmes de refroidissement, dans le but de gagner en fiabilité.
  • Extension de garantie : une garantie étendue a aussi mise en place, avec pour objectif de couvrir les réparations liées aux moteurs PureTech 1.0 l (anciennement 1.0 VTi de 68 ch) et 1.2 l. Cette même garantie prend en compte, principalement, les coûts de pièces et de main-d’œuvre, ceci jusqu’à 10 ans ou 180 000 kilomètres.
  • Plateforme de réclamation : Stellantis a lancé une plateforme en ligne permettant aux propriétaires de soumettre des demandes d’indemnisation pour les frais de réparation liés aux défauts du moteur.

– Quel avenir pour le moteur PureTech ?

Comme vous l’aurez compris, le moteur PureTech reste un exemple d’innovation audacieuse, mais son histoire souligne l’importance de la fiabilité dans le développement technologique. Stellantis, en tirant les leçons de ces problèmes, continue de travailler sur des solutions pour garantir la satisfaction de ses clients. Alors que le groupe se tourne vers l’électrification, le nom « PureTech » a, tout simplement disparu, depuis septembre 2024, des modèles de la marque Peugeot.

Enfin, le moteur PureTech cause, aujourd’hui, des problèmes majeurs de revente, que ce soit pour les particuliers et les distributeurs automobiles, telle une « double peine », pour les propriétaires d’un véhicule motorisé par un PureTech. Certains spécialistes de la vente de voitures d’occasion ayant, tout simplement, décidé de ne plus en vendre. Suite aux prochains épisodes ?

La rédaction

Photos : Stellantis