Le Groupe Renault dévoile ce matin les grandes lignes de son plan de réduction des coûts dont l’objectif est d’économiser 2 milliards d’euros sur une période de 3 ans. A l’échelle mondiale, 14 600 emplois vont être supprimés. En France, 4 600 salariés sont ainsi menacés de perdre leur travail, le communiqué publié ce matin ne précisant pas les dates de fermeture des usines ciblées dans le plan Renault sachant que l’Alpine A110 ne devrait, hélas, ne pas être reconduite.
Après avoir accusé en 2019, pour la première fois depuis 10 ans, des pertes nettes, le Groupe Renault se devait de réagir sachant que les mauvais résultats obtenus par l’un des fleurons de l’industrie française sont dus à des mauvais choix stratégiques, notamment en termes de positionnement produit et de certains marchés qui se sont effondrés. Le dossier Carlos Ghosn qui a fragilisé l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi n’a pas arrangé les choses tout comme la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a mis en pause les ventes de véhicules.
Dans le détail des chiffres, 800 M€ seront économisés grâce à une réduction des coûts dans le domaine de l’ingénierie, le communiqué du Groupe Renault indiquant une « optimisation de l’utilisation des centres de R&D à l’étranger et de la sous-traitance. » Le technocentre de Guyancourt sera ainsi et, entre autres, réorganisé. 700 M€ d’économie sont également prévus au niveau des frais généraux, du marketing et d’autres fonctions dites de support. Toutes ces mesures auront un coût de 1,2 milliard d’euros pour, au total, 2,15 milliards d’économie annuelle sur les coûts fixes.
En termes de sites de production, ceux de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), de Caudan (Bretagne) et de Dieppe (Normandie, où est fabriquée l’Alpine A110) devraient donc fermer ou être attribués à d’autres productions, ceci sans connaître à ce jour à quelles dates : « Réflexion ouverte sur la reconversion de l’usine de Dieppe, à la fin de la production de l’Alpine A110. A Flins, la création d’un écosystème d’économie circulaire sur le site, incluant le transfert des activités de Choisy-le-Roi. En ce qui concerne la Fonderie de Bretagne, Renault lance une revue stratégique. » A l’horizon 2023, l’Alpine A110 ne sera donc plus fabriquée à Dieppe et pourrait donc disparaître.
Pour Douai et Maubeuge, l’idée est d’attribuer à ces deux sites la production de véhicules électriques et d’utilitaires. Les Renault Espace, Scénic et Talisman étant, à ce jour assemblés à Douai, ces trois modèles ne seront donc pas reconduits.
La rédaction
Photos : Renault