En octobre 2023, la Commission européenne a débuté une enquête concernant les subventions accordées, par le gouvernement chinois, à ses constructeurs automobiles locaux. Face à l’avancée technologique prise par les Chinois, à leurs coûts de fabrication réduits et, au final, aux faibles tarifs des véhicules électriques « made in China » qui envahissement l’Europe, Bruxelles réagi donc pour protéger les constructeurs automobiles européens qui souffrent. Après avoir annoncé, le 12 juin dernier, les contours chiffrés des droits dits « compensateurs », soit des droits de douanes supplémentaires, qui devaient être appliqués à BYD, Geely et SAIC, ceci à partir d’aujourd’hui, la Commission européenne vient, logiquement, de les officialiser, comprendre les mettre en place à titre provisoire, car, entre-temps, Pékin ne s’est pas entendu avec L’Europe.
Alors qu’en France, les voitures électriques distribuées par les marques chinoises, et autres véhicules électriques produits en Chine, sont soumis aux nouvelles règles du bonus écologique, en termes d’éligibilité, la Commission européenne va donc plus loin en « tapant fort » sur trois grands industriels de la filière chinoise liée aux BEV (Battery Electric Vehicles). Bruxelles considère que les voitures électriques chinoises, ou qui viennent de Chine, bénéficient « de subventions déloyales, ce qui constitue une menace de préjudice économique pour les constructeurs de l’UE. »
We’ve imposed provisional countervailing duties of up to 37.6% on imports of battery electric vehicles (BEVs) from China.
Our investigation concluded that the BEV value chain in China benefits from unfair subsidisation, causing a threat of economic injury to EU producers.
— European Commission (@EU_Commission) July 4, 2024
Comme évoqué en introduction, des taxes supplémentaires compensatrices, de douane sont donc effectives depuis aujourd’hui, le 4 juillet 2024. En voici les détails :
- BYD : 17,4%
- Geely : 19,9%
- SAIC : 37,6%
La Commission européenne précise, pour les constructeurs automobiles chinois qui ont « joué le jeu » de coopérer à l’enquête, sont pénalisés de 20,8% de « droit compensateur ». Pour tous les autres spécialistes chinois qui n’ont pas du tout répondu, Bruxelles leur inflige le maximum, soit 37,6% de taxes de douane supplémentaires.
Comme vous l’aurez compris les constructeurs automobiles européens qui ont des accords avec leurs homologues chinois, sont donc également « punis ». Pour exemple, Volvo qui appartient à Geely, fait produire son SUV EX30 en Chine. A partir de 2025, précisons que le Volvo EX30 sera produit en Belgique.
Enfin, alors que les voitures électriques chinoises sont donc, en France, plutôt abordables, malgré le fait qu’elles ne sont pas éligibles au bonus écologique, la décision prise par la Commission européenne va donc lourdement impacter leur tarif à la hausse. Résultat : les ventes de voitures électriques en France, devraient continuer à stagner, surtout durant la période de crise politique que nous traversons, car les consommateurs français sont connus pour reporter leurs achats lors des périodes électorales. Enfin, même si ces droits compensateurs sont appliqués, à partir de ce jour, le 4 juillet 2024, aux constructeurs automobiles chinois, ces derniers pourraient ne pas être tant en difficulté que cela. En effet, on connaît leur puissance financière. Des promotions ou autres remises pourraient, alors, être mises en place, en France et ailleurs, par BYB et les autres. Affaire à suivre…
La rédaction
Photos : LesVoitures.com