Voiture électrique : face à la Chine, un manque à gagner de 24 Mds €/an pour l’Europe

L’ère de la voiture électrique est en marche en Europe, sachant que les voitures thermiques et hybrides neuves y seront interdites à la vente, à partir du 1er janvier 2035. Selon une très sérieuse étude menée par Allianz Trade, au sujet de la concurrence chinoise déjà bien en place, l’industrie automobile européenne pourrait subir un manque à gagner de 24,2 Mds €/an !

Le chiffre annoncé par Allianz Trade a de quoi faire peur aux constructeurs automobiles européens qui sont à la fois, en concurrence, et liés aux entreprises chinoises spécialistes du domaine de la voiture électrique. Sur ce dernier point, on évoque, par exemple, le fabricant de batteries CATL (Contemporary Amperex Technology Co. Limited) qui fournit bon nombre de groupes automobiles établis sur la marché automobile européen. Selon les experts de chez Allianz Trade, les industriels chinois sont partis « à fond » sur la voiture électrique, ceci il y a 15 ans. De plus, on connaît les Chinois, quel que soit le domaine, pour leurs coûts de fabrication très bas. Ainsi, en Europe, les véhicules électriques chinois disponibles sur le marché automobile s’affichent à des prix très attractifs. Face à la « menace » d’un manque à gagner colossal de 24,2 Mds €/an, l’Europe devrait rapidement réagir. Ci-dessous en photo, le SUV Seres 5 « made in China » présenté lors du récent Mondial de l’Auto.

Aurélien Duthoit, analyste sectoriel chez Allianz Trade, nous en dit plus :

« Si les constructeurs chinois parvenaient à faire croître leur part de marché domestique à 75% d’ici 2030, cela générera un recul des ventes européennes en Chine de -39%, ce qui est conséquent. Dans le même temps, si les véhicules importés de Chine s’arrogeaient 10% du marché européen d’ici 2030, cela générerait un manque à gagner de -24,2 Mds € pour l’industrie automobile européenne, sans compter les effets en cascade pour les industries sous-traitantes de l’automobile. Afin d’atténuer cet impact, les autorités européennes pourraient être tentées d’intervenir en renégociant les traités commerciaux avec les Etats-Unis et la Chine, en développant les infrastructures de recharge pour démocratiser l’accès aux VBE, voire en encourageant les constructeurs chinois à s’implanter industriellement en Europe. »

Comme évoqué plus haut, l’Europe, via ses différents gouvernements, va prochainement réagir pour tenter d’inverser la tendance économique liée à la voiture électrique chinoise. Chez nous, Emmanuel Macron a, à ce titre, déclaré, sur France 2 en octobre 2022 : « On doit réserver les aides aux véhicules faits en Europe. » Cela devrait prendre forme concrètement, dans quelques jours, avec la présentation, par le gouvernement, du « projet de loi industrie verte ».

Enfin, à une échelle mondiale, d’après une autre étude publiée par GlobalData, en octobre 2022, toujours sur la voiture électrique, la Chine aurait 10 ans d’avance sur les Etats-Unis.

La rédaction

Photos : images d’illustration LesVoitures.com