Volvo Cars, filiale du groupe chinois Geely, a annoncé, le lundi 26 mai, la suppression de 3 000 emplois dans le cadre d’une restructuration visant à réaliser 1,6 milliard d’euros d’économies, conformément au plan annoncé le mois précédent. Cette décision illustre, de nouveau, la situation délicate que traverse, depuis des mois, la filière industrielle automobile européenne, sachant que Donald Trump est aussi passé par là..
En avril dernier, juste après avoir été nommé à la tête de Volvo Cars, en remplacement de Jim Rowan, Håkan Samuelsson, le nouveau PDG de Volvo Cars, avait évoqué en des termes mesurés les mesures d’optimisation à venir : « L’industrie automobile traverse une période très difficile, avec des défis sans précédent. Ces dernières semaines, j’ai travaillé avec l’équipe de direction et d’autres collègues sur un plan visant à renforcer et à accroître la résilience de l’entreprise. » Après ces propos prudents, les chiffres confirment l’ampleur des réductions. Rappelons qu’en septembre 2024, Jim Rowan avait annoncé ne plus pouvoir tenir l’objectif initialement fixé pour 2030 afin que le constructeur automobile suédois devienne entièrement électrique.
Parmi les 3 000 suppressions de postes, 2 200 concernent des emplois de bureau, répartis en 1 200 salariés et 1 000 consultants en Suède, selon Volvo, soit 15 % de l’effectif administratif mondial de l’entreprise. Les 800 postes restants seront supprimés dans d’autres pays où Volvo est présent, sans précisions supplémentaires. Au premier trimestre, le constructeur comptait 43 500 employés à temps plein et 3 000 intérimaires, selon ses résultats financiers. Durant cette période, de janvier à mars 2025, Volvo a enregistré un repli de 6 % de ses ventes, une baisse de 12 % de son chiffre d’affaires et une chute de 64 % de son bénéfice.
Sur le marché américain, le constructeur fait aussi face à un contexte incertain marqué par la politique commerciale menée par Donald Trump. Comme l’indique Volvo : « Aux États-Unis, le groupe va affiner la gamme de produits dont elle a besoin pour croître et la manière dont elle peut mieux utiliser son outil de production existant dans les années à venir, en produisant davantage de voitures là où elles sont vendues. » De plus, la relocalisation en Belgique (Gand) de la production du SUV électrique Volvo EX30, initialement fabriqué en Chine, visait à éviter les surtaxes européennes et à bénéficier des aides françaises, tout en prévoyant d’exporter d’Europe vers les États-Unis, l’EX30, cette fois pour éviter la lourde taxe douanière mise en place par Joe Biden contre les voitures électriques « made in China ». Mais voilà, cette stratégie se heurte désormais aux nouvelles et probables autres futures barrières tarifaires américaines décidées par Donald Trump.
Enfin, Håkan Samuelsson est bien conscient des enjeux. Si une taxe douanière de 50 % sur les produits européens était appliquée par Donald Trump, l’exportation du EX30 aux États-Unis pourrait devenir économiquement non viable, rendant son prix prohibitif pour les consommateurs américains. Face à cette instabilité commerciale, Volvo Cars a aussi logiquement renoncé à ses prévisions financières le mois dernier.
La rédaction
Photos : Volvo
