Pour un automobiliste moyen, la hausse est significative en cette année 2018. Cela fait 600 € supplémentaires sur le budget de cette année, malgré une hausse des recettes financières de l’état liée à sa politique des radars et du diesel. Tel un matraquage fiscal, une véritable année noire vous guette alors que le nombre de morts sur les routes françaises a légèrement baissé l’année dernière : -1,2% (3693 décès).
Les péages +2% : prendre l’autoroute est-il devenu un produit de luxe ? Privatisés entre 2005 et 2007 sous le gouvernement de Dominique de Villepin, les péages ne cessent d’augmenter. Cette année une hausse de 2% en moyenne; un exemple: le trajet Lyon-Montpellier passe de 25,20 à 27 €.
Les assurances +2,5% : cette année, toutes les compagnies d’assurances revoient à la hausse leurs contrats, avec un montant révisé de 2,5%. Une hausse bien plus importante que la seule inflation. Nous passons entre 2010 et 2018 à plus de 20% d’augmentation. Calculé sur une base d’assurance automobile coûtant à l’origine 400 €, celle-ci dépasse aujourd’hui les 500 €.
Le contrôle technique +20% : il devient d’avantage exigent et plus onéreux.Autour des 60 € aujourd’hui pour un contrôle de votre véhicule, la nouvelle formule couvrant 606 défaillances potentielles vous coûtera désormais 80 € environ. Mais, surtout, les automobilistes les plus modestes devront réaliser d’avantage d’opérations sur leurs véhicules, car, si pour exemple, un point de rouille apparaît sur votre automobile, cela ne passera plus, vous devrez retourner chez le carrossier !
Le stationnement +50% : dans certaines villes pour vous stationner. Pour seul exemple dans la ville d’Angoulême, ne pas payer votre stationnement, ou, dépasser votre temps autorisé vous coûtera 50 €. Un automobiliste résident dans la ville témoigne: « de toute façon nous savons très bien, quand l’état à besoin d’argent, on nous met un radar sur la route, on augmente les contraventions et voilà, nous sommes des vaches à lait ». La municipalité se défend de la hausse en raison d’un besoin de libérer les places régulièrement dans le centre ville, pour éviter les voitures « ventouses ». D’après la maire : « il faut que cela soit le plus dissuasif possible » affirme Véronique de Maillard, afin de favoriser la rotation des véhicules.
Sans oublier les 10% de plus de fiscalité sur le carburant diesel et sans compter la limitation de vitesse qui augmentera certainement le nombre de procès verbaux pour excès de vitesse; qui sont, rappelons le, en majorité des excès de moins de 10 km/h.
Le budget porté par la répression des radars ne devrait- il pas être celui de l’entretien des routes ? Paradoxalement, l’état physique de nos routes est catastrophique. Nous comptons, rien que sur la région Ile-de-France, plus de 31 000 nids-de-poule. Il est souvent trop tard quand vous circulez avec votre véhicule, et cela peut engendrer une crevaison, ce qui vous obligera à mettre la main à la poche pour remplacer vos pneumatiques ou provoquera un accident dans le pire des cas.
Ces crevasses sont dues à l’infiltration d’eau pendant la période de gel, mais, les municipalités responsables de l’entretien des voiries préfèrent attendre la fin de l’hiver car le coût est moins élevé… La problématique est celle du désengagement de l’état vis à vis des communes, les mairies aujourd’hui n’ont plus les moyens de réaliser un bon entretien de nos routes. Pour refaire 300 mètres carrés d’une petite départementale, il faut que la commune débourse environ 29 000 €. Les mairies alors font du rafistolage.
Une situation dangereuse selon le sénateur Hervé Maurey, auteur du rapport sur les infrastructures routières et autoroutières. « Si l’on ne met pas 1 € maintenant, nous devrons débourser 10 € demain, c’est une spirale infernale, plus nous attendons, plus nous devrons payer ». Une dégradation importante et progressive du réseau, des financements à trouver, il manque aujourd’hui plus de 10 Milliards à l’état pour son programme d’infrastructure routière
Pourtant les ressources financières issues de la fiscalité du diesel et des radars en tête et de l’état n’ont cessé d’augmenter; elles passent de 34,7 en 2013 à 39,2 milliards € pour 2016. Le triste résultat de cette dégringolade de la qualité de notre réseau routier est le classement mondial des infrastructures routières qui nous classait première nation en 2011 et 7ème aujourd’hui.
La rédaction