A partir de 2035, comme vous le savez, les ventes de voitures neuves thermiques et hybrides seront interdites en Europe. L’Union européenne (UE) a, cependant “ouvert la porte” aux carburants synthétiques, autrement écrit les eFuels. Ces derniers devront être totalement neutres en carbone pour pouvoir être utilisés sur les véhicules thermiques vendus après 2034 en Europe. Or, selon une étude menée par Transport and Environment, sur l’ensemble de la vie d’une voiture thermique, de la production à son utilisation, sans prendre en compte un éventuel recyclage, une voiture thermique fonctionnant à l’aide d’un eFuel émettrait 70% de moins de CO2 qu’une voiture à essence “classique”. C’est un modèle du segment C émettant 204 g/km de CO2 qui a servi de base à l’étude en question.
204 g/km de CO2 émis pour une voiture à essence, 61 g/km avec les eFuels (carburant synthétiques) et 13 g/km pour une voiture électrique, ceci pour reprendre les termes exacts utilisés par Transport and Environment « du puits à la roue », soit en prenant en compte « l’ensemble des émissions générées par la production, la distribution et l’utilisation du carburant. »
Alors que les eFuels semblent intéresser de plus en plus les groupes automobiles comme, par exemple, Stellantis qui s’est associé à Aramco, pour un programme à grande échelle de tests, voire de production, seront-ils donc autorisés par l’UE à partir de 2035 ? 70% d’émissions de moins comparativement à une voiture à essence c’est certes, très intéressant mais, cela ne correspond pas à la neutralité carbone totale exigée par l’UE. Les constructeurs automobiles et les différents gouvernements européens vont donc devoir négocier, avec l’UE, un taux raisonnable de neutralité carbone, pour pouvoir vendre des véhicules thermiques après 2034. A noter que l’Allemagne travaille déjà dans ce sens, au niveau de son ministère des Transports, pour un taux de 70%, ce qui correspond donc aux résultats de l’étude publiée par Transport and Environment.
Enfin, rappelons que les carburants synthétiques eFuels sont chers à produire et qu’il faudra aussi les distribuer jusqu’à la pompe. Alors, le prix du litre d’un eFuel sera plus élevé que celui de l’essence sauf, bien sûr, si les prix des carburants disponibles, à la pompe aujourd’hui, continuent d’augmenter, toujours et encore, d’ici à 2035. Mais, ce dernier point représente un autre débat.
La rédaction
Photos : images d’illustration LesVoitures.com