Le championnat dédié aux monoplaces 100% électriques est-il en danger ? Aujourd’hui, cette question peut clairement être posée sachant que le groupe Daimler a annoncé, la semaine dernière, le retrait de Mercedes-Benz de la Formula E, ceci au terme de la saison prochaine, en août 2022. Cette année, la firme à l’étoile a remporté, les deux titres pilotes et constructeurs.
Audi a été le premier constructeur allemand a déclaré ne plus vouloir concourir en Formule E, ceci en novembre 2020. En effet, les futurs objectifs d’Audi Sport sont tournés vers le Dakar 2022 ainsi que vers le projet LMDh à savoir, l’engagement de deux prototypes pour les 24 Heures du Mans 2023. Audi devrait néanmoins toujours être présent en Formula E mais, avec un budget moindre en tant que partenaire de l’équipe ABT Schaeffler et non en tant que constructeur.
Puis, un mois plus tard, c’est BMW qui a annoncé son retrait complet de la Formule E. L’équipe BMW i Andretti Motorsport ne sera donc plus présente au sein de la discipline électrique dès la saison 8 dont le calendrier sera bientôt officialisé. Comme pour Audi et, maintenant Mercedes-Benz, BMW va se concentrer sur la mobilité électrique en développant de nombreux modèles. Ci-dessus et ci-dessous en photos, Nyck de Vries, le champion du monde de la Formula E 2021 avec Mercedes.
C’est donc au tour de Mercedes-Benz de quitter la Formula E, la direction du groupe Daimler justifiant logiquement cette décision par le fait de vouloir donc se concentrer sur sa gamme 100% électrique « EQ » dont la dernière nouveauté est la Mercedes-Benz EQS.
Au-delà des choix stratégiques pris par Audi, BMW et Mercedes-Benz de quitter la Formule E, on peut y voir les difficultés rencontrées par ce championnat « à piles ». Certes, la pandémie est, comme on dit, passée par là mais, les E-Prix souffrent d’un manque d’attractivité surtout de la part des plus grands passionnés du domaine du sport automobile. De plus, la saison 2021 de la Formule E a été marquée par des courses rocambolesques, pour ne pas dire autre chose. Lors du Round 5 (E-Prix de Valence), après plusieurs interventions de la voiture de sécurité et, comme le réglement le permet, la direction de course a diminué l’autonomie des monoplaces électriques en recalculant, hélas, par erreur, l’énergie disponible. Résultat… cela a contraint la majorité des pilotes à rouler au ralenti lors du dernier tour puis, très peu de concurrent ont réussi à passer la ligne d’arrivée ! D’ailleurs, c’est Nyck de Vries qui a remporté, ce jour-là, la course.
Puis, lors de l’E-Prix de Londres (Round 13), Lucas di Grassi a tenté de jouer habilement avec le réglement de la Formule E en passant par son stand alors que les autres pilotes étaient en train d’évoluer sous régime de voiture de sécurité. Le pilote brésilien évoluant chez Audi a ensuite repris la piste en tête de la course à la surprise générale ! Il a, après l’arrivée, été disqualifié.
Enfin, il reste donc à savoir combien de monoplaces électriques seront en piste pour la saison 8 à venir de la FE (Formula E) et, surtout lors de la saison 9 alors que les 24 Heures du Mans « font le plein » de constructeurs au sein de la nouvelle catégorie Hypercar du Championnat du Monde d’Endurance FIA WEC qui inclura, en 2023, également les LMDh (Le Mans Daytona h) aux côtés des LMH (Le Mans Hypercar). Hier, c’est le Toyota Gazoo Racing qui a remporté, pour la première fois avec un superbe doublé pour ses deux Hypercars GR010 Hybrid (photo ci-dessus), les 24 Heures du Mans.
La rédaction
Photos : Formula E et Toyota Gazoo Racing