La côte d’Emeraude fait partie de ces régions qui font la renommée de la Bretagne et même de la France. Eau turquoise (ou plutôt « émeraude »), plages de sable fin, relief escarpé et monuments célèbres, comment rester insensible face à de tels atouts ? Nous avons embarqué, le temps d’un long week-end, pour cette superbe région à bord de la Hyundai i30 Fastback N, une sportive aux multiples facettes offrant la bagatelle de 275 chevaux.
Le point central de notre périple en Hyundai i30 Fastback N se situe à Saint-Malo. Cette ville, célèbre pour ses remparts, fut le point de départ de nombreux navigateurs, tels que Jacques Cartier (découvreur du Canada) ou le corsaire Robert Surcouf, mais également des concurrents de la Route du Rhum. Les remparts sont d’ailleurs un passage indispensable pour admirer la ville, ses plages et sa vue dominante sur la mer et les environs. La ville « intra-muros » offre de nombreux restaurants et commerces qui animent ce quartier historique où il fait bon de flâner. Profitez également de la marée basse pour arpenter la plage du Sillon ou encore vous rendre au Fort National, isolé par la mer à marée haute.
Le lendemain, nous reprenons notre Hyundai i30 Fastback N en direction de la Pointe du Grouin. En modes « Confort » et « Eco », nous profitons du beau temps et de la côte dans un confort et un silence très appréciables pour une sportive de cette catégorie. Les suspensions pilotées permettent d’assouplir très sensiblement l’amortissement et de soulager les vertèbres. Seule la qualité quelconque de l’équipement audio et la position de conduite un peu haute viennent légèrement ternir le tableau, mais cette i30 Fastback N est véritablement capable de jouer les voyageuses au long cours dans ces deux modes de conduite.
Arrivés à la pointe du Grouin, la vue est époustouflante. La côte découpée, les falaises surplombant la mer, les criques où trouvent refuge les bateaux, tout est réuni pour faire de ce lieu l’un des plus magique de la Côte d’Emeraude. L’île des Landes s’étire en un long rocher où viennent se nicher les oiseaux marins. Il paraît même qu’une colonie de dauphins fait régulièrement une apparition à proximité ! Le Fort la Latte semble vouloir plonger dans cette mer aux 50 nuances de bleu, tandis que le Mont-Saint-Michel tente d’échapper à cette brume couvrant l’horizon.
Quelques kilomètres seulement séparent la pointe du Grouin de Cancale, lieu de passage obligatoire pour les amateurs d’huîtres, qui ont fait la renommée de cette ville. Leur fraîcheur y est inégalée et les nombreux restaurants vous permettront de les savourer en contemplant la mer.
Ensuite, direction Dinan par les petites routes. Les quelques passages sinueux et la bonne qualité du revêtement nous permettent alors d’enclencher le mode « N » (plus sportif encore que le mode « Sport »). La i30 Fastback N, jusque-là docile et confortable, se transforme alors en une bête de course ! L’accélérateur devient plus acéré (sans tomber dans la parodie comme c’est parfois le cas), la direction et les suspensions se raffermissent, mais surtout, les clapets d’échappement s’ouvrent ! Si les modes « Confort » et « Eco » ne laissaient filtrer qu’un doux ronronnement dans l’habitacle, le Mode « N » laisse vraiment s’exprimer la cavalerie et y ajoute des crépitements qui rappellent une autre sportive de la marque, la i20 Coupé WRC victorieuse du dernier rallye en Sardaigne avec Dani Sordo et pilotée par le phénoménal Sébastien Loeb. Le coupé 5 portes dynamique devient une véritable machine à avaler les courbes, avec un train avant extrêmement incisif et un comportement presque impossible à prendre en défaut. La boîte de vitesses, uniquement disponible en version manuelle (pour l’instant ?), est très bien guidée et offre une juste dose de fermeté.
Arrivés à Dinan, nous déambulons dans la vieille ville. Comme à Saint-Malo, ce centre principalement piétonnier offre au visiteur ses bâtiments anciens et ses fortifications. Le jardin de la Basilique Saint-Sauveur permet d’admirer le port de plaisance en contrebas, d’où partent des bateaux de plaisance naviguant sur la Rance, fleuve qui se jette ensuite dans la Manche au niveau de Saint-Malo.
Nous nous rendons justement au port avec notre Hyundai i30 Fastback N, qui attire quelque peu les regards. Entre la livrée rouge, le bruit de l’échappement au ralenti et la relative rareté du modèle dans la circulation française, elle ne laisse pas indifférent. Il faut également admettre que la ligne est très réussie, avec cet avant au regard méchant et cette chute de pavillon parfaitement proportionnée, une vraie réussite esthétique.
Il est déjà temps de rentrer à Saint-Malo en longeant la Rance, alternant entre modes « Confort » et « N » lorsque la route s’y prête. Pour les plus perfectionnistes, un mode « N-Custom » existe, permettant de personnaliser le mode N (pour assouplir les suspensions sur mauvais revêtement par exemple), une idée bienvenue.
Jour suivant, nous quittons de nouveau Saint-Malo en direction du Cap Fréhel. Tout comme à la pointe du Grouin, le décor que nous y trouvons est stupéfiant. La sensation de bout du monde est saisissante, la mer nous entoure à presque 360° du haut des falaises de schiste et de grès rose et l’horizon paraît infini. La lande offre une palette de couleurs s’associant parfaitement avec le bleu du ciel et de la mer (car oui, le beau était au rendez-vous tout au long de notre séjour).
Après un déjeuner sur la plage à proximité, retour à Saint-Malo en passant par les stations balnéaires de Saint-Cast-le-Guildo et Saint-Jacut-de-la-Mer. Ces charmants villages offrent des kilomètres de plages aux vacanciers en mal de baignades (à condition de supporter les 13 à 14° dans l’eau au moment de notre visite, nous ne nous y risquerons pas…).
Dernier jour, nous prenons la direction de la baie du Mont-Saint-Michel. Techniquement, nous quittons la Bretagne et la Côte d’Emeraude, mais sa proximité avec cette dernière et sa beauté vous permettront probablement de pardonner cette approximation géographique. Difficile de rater le Mont-Saint-Michel. En effet, ses dimensions extraordinaires lui permettent d’être vu à des kilomètres à la ronde, nombreux sont donc les points de vue sur ce monument, qui figure parmi les plus visités de France. Depuis quelques années, dans un souci de rendre le Mont plus proche de son état originel, la route-digue a fait place à une passerelle suspendue au-dessus de la baie, laissant l’eau ceinturer le rocher lors des grandes marées.
L’accès se fait donc à pied, en navette ou en calèche. Une fois arrivés au pied du monument, on réalise le caractère exceptionnel et unique de sa construction dont l’histoire remonte au début du 8ème siècle. Malgré la tournure commerciale et touristique prise par les lieux depuis longtemps déjà, le lieu reste impressionnant et marquant. Un bien joli point d’orgue d’un magnifique road trip.
Notre Hyundai i30 Fastback N aura été une excellent compagnon de route tout au long de ce voyage. Alternant entre caractère docile et folie furieuse, cette berline sportive au style de coupé, ou coupé 5 portes, excelle dans toutes les conditions. La finition n’est certes pas (encore ?) au niveau des concurrentes germaniques, mais les progrès sont évidents et permettent à cette voiture sud-coréenne de se présenter comme une concurrente sérieuse des Renault Mégane R.S., Peugeot 308 GTi, Focus ST ou encore Golf GTI, pour ne citer qu’elles. En effet, avec un tarif affiché à 36 200 € (soit 700 € de plus que la i30 N « classique ») et avec un niveau d’équipements de série très complet, l’I30 Fastback N affiche quelques milliers d’euros de moins que ses concurrentes. Cependant, avec 178 g/km de rejets de CO2, l’addition est lourdement plombée par un malus de 6 810 € (contre 1 373 € pour une Peugeot 308 GTi). Ce paramètre risque de limiter fortement la diffusion de ce modèle en France. Et, croyez-nous, après cet essai, nous le regrettons amèrement.
Texte, essai et photos : Alexandre Besançon