Aujourd’hui, les taxis ont pris d’assaut les principales villes de France dont la capitale à l’initiative de cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST). Ces manifestations ont pour but de dénoncer la concurrence, estimée comme déloyale, par les chauffeurs de taxis qui se heurtent aux nouvelles offres des des VTC : voitures de tourisme avec chauffeur. Décryptage…
Depuis quelques années, les VTC (Uber, Chauffeur-privé, etc…) proposent des services de réservations de courses en ligne. Une fois la course commandée, il suffit à l’usager de visualiser sur son smartphone l’arrivée de la voiture et de l’attendre, à savoir que ce type de services est très efficace avec un délai d’arrivée très court. Mais, les VTC n’ont pas le droit de prendre des clients en dehors du système de commande. Ce point représente la première revendication des taxis qui accusent les VTC d’effectuer des courses à la volée.
Depuis, le 1er janvier 2014, un décret oblige cependant les VTC à appliquer un délai de quinze minutes entre la réservation et la prise en charge du client. Mais apparemment, cela ne suffit pas aux taxis qui ont organisé le blocage de l’autoroute A6 ce matin avant de se rendre au centre de Paris. La guerre est bien déclarée car, suite à ce décret, la réponse des VTC n’a pas tardé avec Allocab qui a saisi Le Conseil d’Etat. Pour bien comprendre les enjeux du business des taxis face aux VTC, il faut quand même rappeler que L’Autorité de la Concurrence a précisé que les VTC permettent de rééquilibrer la demande et l’offre de transports de particuliers. En effet, le nombre de taxis français est de près de 50 000 contre moins de 10 000 pour les VTC ! Alors pourquoi tant de « haine » ?
Il y a également un autre point que les taxis n’ont pas « avalé » : le relèvement du taux de TVA sur les transports, de 7 à 10 % au 1er janvier. Les syndicats précédemment cités réclamant un retour à 5,5% et l’ouverture de négociations nationales.
Sachant que le mode de fonctionnement des taxis est régi principalement par une loi de 1955, il semble compliqué de réformer le système des taxis qui avait le total monopole des courses avant l’arrivée des VTC. Rappelons que pour être chauffeur de taxi, il faut être titulaire du certificat de capacité professionnelle, matérialisé par la carte professionnelle (document de couleur rose apposé sur le pare-brise). Il faut aussi posséder la fameuse licence qui est délivrée gratuitement par un Préfet. Les licences se revendent ensuite à prix d’or, sans législation sur les tarifs, après un minimum de 15 ans d’activité ou 5 ans si la licence a déjà été revendue auparavant.
Ce matin, les manifestations ont parfois tourné à l’affrontement entre taxis et VTC. Les taxis souvent malpolis, refusant des courses et faisant preuve d’incivilité au volant, pour le motif infondé que la route est leur terrain de jeux, ne souffrent-ils pas aujourd’hui de leur comportement lié à leur monopole d’antan ? Sans oublier que les VTC offrent des services « Premium » à moindres coûts. En effet, les temps changent, la technologie évolue et il faut savoir se remettre en question sans passer par des manifestations et coups de gueules, un peu de sérieux… Finissons avec une note d’humour pour détendre l’atmosphère avec le taxi le plus rapide de Paris en vidéo, la Renault Mégane Trophy V6 pilotée par notre ami Julien Piguet.
La rédaction