Le patron du groupe Stellantis s’exprime, fort logiquement, de plus en plus souvent sur le sujet de la voiture électrique. En marge du CES 2023, Carlos Tavares a accordé une interview au média allemand Automobilwoche dans laquelle il évoque les rivalités industrielles, économiques et commerciales, entre l’Europe et la Chine.
D’un côté, les constructeurs automobiles européens qui rivalisent d’efforts et investissent « presque sans compter » dans le domaine de la voiture électrique. A partir de 2035, en Europe, rappelons que les ventes de voitures thermiques seront interdites. De l’autre côté, la Chine et ses géants industriels qui sont, clairement, en avance sur certains domaines liés à la production de véhicules électriques, notamment pour les batteries qu’ils fournissent aux marques automobiles européens. Sur ce dernier point, on évoque le plus grand fabricant de batteries au monde : CATL. Venons-en à la position de Carlos Tavares.
Chez nous, les voitures électriques chinoises sont aussi proposées à des tarifs très agressifs. C’est pourquoi, Carlos Tavares pense qu’il faut drastiquement optimiser les coûts de fabrication des véhicules électriques. Dans les colonnes d’Automobilwoche, Carlos Tavares a déclaré :
« Si nous n’optimisons pas nos coûts, nous ne pouvons pas absorber le coût supplémentaire de l’électrification du marché automobile. Cela qui risque d’entraîner une hausse des tarifs des véhicules et un rétrécissement du marché. »
Carlos Tavares a ensuite ajouté, entre autres, toujours au sujet de la voiture électrique chinoise, auprès des journalistes de chez d’Automobilwoche :
« La différence de tarifs entre les voitures et véhicules électriques européens et ceux en provenance de Chine est importante. Si rien n’évolue par rapport à cette situation actuelle, les acheteurs européens de la classe moyenne se tourneront de plus en plus vers les voitures chinoises. Le pouvoir d’achat de nombreuses personnes en Europe diminue sensiblement. »
Sur ce dernier point, Carlos Tavares envoie un message à l’Union européenne et aux différents chefs d’Etat du « Vieux Continent ». Fin octobre 2022, Emmanuel Macron a, d’ailleurs, déclaré, sur France 2 :
« On doit réserver les aides aux véhicules faits en Europe »
On en vient au titre de cet article et aux termes utilisés par Carlos Tavares. Si nos dirigeants ne bougent pas pour favoriser les constructeurs automobiles européens en contrant leurs concurrents chinois, par exemple, avec la mise en place d’une taxe à l’exportation, un « combat terrible » s’annonce. Après, à vous de choisir votre voiture électrique préférée.
Enfin, récemment, rappelons que c’est le patron du groupe Toyota, Akio Toyoda, qui a émis, pour la première fois, des doutes sur la viabilité des véhicules électriques pour tous les usages mais, ce n’est pas nouveau.
La rédaction
Photos : Stellantis (Stephane Sby Balmy), Toyota et LesVoitures.com