Les routes françaises sont dans un état pitoyable et, les choses ne vont pas en s’arrangeant sachant qu’un autre problème de taille fait plus que polémique en France à savoir, les ralentisseurs illégaux. Dans un rapport public, la Cour des comptes dresse un bilan plus que négatif sur la gestion des routes françaises en pointant du doigt une « lente dégradation ».
Dans toutes les régions de France, les nids-de-poule sont notamment en train de devenir un fléau pour les automobilistes, à l’identique des ralentisseurs illégaux. Heureusement, certaines applications dites “communautaires”, comme Waze, permettent de les signaler. Cependant, d’après la Cour des comptes, à force de trop décentraliser, l’Etat « va accroître la fragmentation de la compétence routière » et « évolue vers un modèle complexe, et assez rare en Europe ». Le réseau routier français est composé d’environ 1 million de km, la grande majorité étant gérée par les collectivités territoriales et 380 000 km par les départements. Concernant les communes, elles gèrent plus de 700 000 km. Pour résumer à l’extrême, en une phrase, la manière dont la Cour des comptes présente son rapport public concernant l’entretien des routes françaises : « Le présent rapport fait le constat d’un défaut de stratégie nationale ».
Schéma ci-dessus – Source : IDRRIM (Institut Des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité)
Dans son long rapport public, détaillé et édifiant de 139 pages, la Cour des comptes cible également la Sécurité routière ce qui est tout à fait logique, pourquoi ? Plus les routes sont dégradées, plus cela peut causer des accidents : « Ce déficit de stratégie nationale est illustré par la faible place qu’occupe la question des infrastructures dans la politique de sécurité routière ».
Après l’entretien des routes en France, on en vient au sujet des ralentisseurs illégaux sachant que, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a mis les choses au clair en février 2021 : « Tous les dispositifs devraient aujourd’hui répondre à la norme en vigueur (…). Le gestionnaire de voirie qui n’aurait pas pris les dispositions nécessaires engage donc sa responsabilité. Plusieurs décisions de justice récentes ont d’ailleurs conduit des collectivités locales qui ne l’avaient pas fait à se mettre en conformité vis-à-vis des règles (…). » Mais, les collectivités tardent ou ne souhaitent pas réagir en appliquant, excusez-nous l’expresion “la bonne loi”. Ainsi, des accidents graves touchant les utilisateurs de deux-roues sont régulièrement relevés en France. Quant aux automobilistes, ils ne cessent de détériorer leur voiture sur les ralentisseurs non-conformes ce qui les poussent à agir en justice. La Cour des comptes en a bien conscience : « Cette situation a ouvert la voie à des contestations devant le juge, de la même manière que le sujet de la hauteur des ralentisseurs, parfois accusés d’endommager les véhicules, voire de créer un danger. L’adaptation doit se faire dans le respect de la réglementation, notamment afin d’éviter la mise en cause de la collectivité en cas d’accident pour défaut d’entretien ». Attention, de nouvelles démarches menées avec le soutien de l’association “Pour une Mobilité Sereine et Durable” vont bientôt faire l’actualité concernant les ralentisseurs illégaux.
Enfin, le rapport public de la Cour des comptes, publié le 10 mars 2022, sur l’état des routes et titré “L’entretien des routes nationales et départementales” est à télécharger gratuitement (format pdf), ceci en cliquant sur l’image située ci-dessus.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com, Pour une Mobilité Sereine et Durable et Cour des comptes