Prix des carburants : le mensonge de l’Elysée

Depuis le 17 novembre, les “Gilets Jaunes” sont mobilisés en partie pour lutter contre la hausse des prix des carburants. Cette hausse étant présentée comme indispensable par Emmanuel Macron et Edouard Philippe, ceci dans le but de financer la transition énergétique. Or, d’après Vincent Eblé, président PS de la commission des finances du Sénat, qui s’est exprimé hier sur la chaîne TV Public Sénat, la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) alimenterait très majoritairement les caisses de l’Etat en 2019 et non la transition énergétique.

Il y a quelques mois, le gouvernement a adopté une mesure phare concernant la TICPE. Cette dernière est donc en augmentation pour toute la durée du quinquennat. En complément, la fiscalité liée au diesel est, petit à petit, alignée à celle de l’essence. Vincent Eblé indique que les gains supplémentaires issus de la hausse progressive de la TICPE ne vont donc pas servir à la transition énergétique car ce poste budgétaire n’est pas en augmentation en 2019, comme ceux des infrastructures de transport et des collectivités. En revanche, la part de l’Etat est en augmentation.

Vincent Eblé a ainsi déclaré :

«  On voit que dans le budget de l’année prochaine, seule la part de l’Etat est en augmentation. Donc l’ensemble de la croissance de la recette du produit attendu de cette taxe sur les carburants est entièrement affecté au budget général de l’Etat. »

A quoi servirait donc la hausse des prix des carburants via la TICPE si cette dernière n’aide pas à la transition énergétique ? Ce point étant clairement polémique, il risque fort d’alimenter les discussions des « Gilets Jaunes » La réponse est la suivante d’après Vincent Eblé et, attention, elle est aussi claire que choquante. L’Etat aurait choisi cette stratégie budgétaire cachée pour compenser les “cadeaux” faits aux hauts revenus, à savoir la disparition de l’ISF, l’instauration du prélèvement forfaitaire unique et la suppression de la taxe d’habitation.

La rédaction

Source : Public Sénat